L’annonce du prochain retrait des troupes uruguayennes, un sujet hautement politique

Un ultimatum de Mujica à Martelly

30/10/2013
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Le président Michel Martelly a 90 jours pour prouver à son homologue uruguayen, José Mujica, qu’il œuvre pour la démocratie en Haïti, s’il ne souhaite pas voir se retirer les soldats uruguayens de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haiti (Minustah).
 
Ce sont les informations, dont s’est fait l’écho la presse uruguayenne parlant d’ultimatum lancé à Martelly par son homologue sud-américain.
 
Mujica a exprimé des « doutes » sur la volonté du président haïtien d’œuvrer pour le « renouveau démocratique », selon des propos rapportés par Radio France internationale dans le cadre d’une revue de presse.
 
Ces doutes, alimentés par le retard pris dans le lancement du processus des sénatoriales partielles et locales, seraient à l’origine de son intention de rappeler les troupes uruguayennes au sein de la Minustah qui a une mission officielle de stabilisation du pays caraibéen.
 
Selon José Mujica, le Brésil aurait le même projet.
 
La décision uruguayenne intervient quelques semaines après une rencontre du président Mujica avec le sénateur haïtien Jean-Charles Moïse qui était en visite en Uruguay.
 
A l’issue de la rencontre, qui s’est déroulée à la Torre Ejecutiva (palais présidentiel), le sénateur haïtien avait déclaré à la presse uruguayenne que Mujica s’était engagé à retirer les soldats uruguayens de la force onusienne.
 
Il avait également sollicité des démarches de la part de l’Uruguay auprès du Brésil et de l’Argentine, en vue du retrait de leurs contingents de la Minustah.
 
Depuis quelques années, des parlementaires uruguayens plaident en faveur d’un désengagement des soldats de leur pays de la Minustah.
 
Une mobilisation a lieu également, dans ce sens, dans divers autres pays latino-américains.
 
Le mandat de la Minustah a été renouvelé, en octobre 2013, pour une nouvelle année supplémentaire, par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
 
La mission ne jouit pas d’une bonne image en Haïti, où elle est pointée pour plusieurs actes de violation de droits humains ainsi que l’introduction du choléra qui a tué plus de 8 mille personnes depuis octobre 2010.
 
Les soldats uruguayens ont particulièrement défrayé la chronique après le viol commis, par cinq d’entre eux, sur un adolescent haïtien fin 2011.
 
 
https://www.alainet.org/fr/articulo/80571?language=es
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