Haïti –Troubles : Calme précaire à la capitale

09/07/2018
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P-au-P., 08 juil. 2018 [AlterPresse] --- Un calme précaire régnait jusqu’en début de l’après-midi du dimanche 8 juillet 2018, dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, après 2 folles journées de protestations contre la hausse des prix du carburant à la pompe, une mesure dont l’exécutif a fait le retrait, observe AlterPresse.

 

Quelques véhicules privés, des mototaxis et de rares tap tap étaient constatés sur plusieurs artères, alors que la capitale présentait le visage d’un champ de ruine.

 

Des débris de toutes sortes jonchaient encore les rues, obligeant les conductrices et conducteurs à slalomer pour se frayer un passage.

 

De nombreuses personnes, bloquées depuis environ 48 heures, sur leurs lieux de travail, tentaient, avec difficulté, de regagner leurs demeures, souvent à moto ou à pied.

 

Parallèlement, plusieurs quartiers de l’aire métropolitaine sont privés de courant électrique public (sont dans le black-out) depuis environ 3 jours, voire depuis plusieurs jours.

 

Une certaine tension était perceptible dans certains quartiers, aussi bien au centre-ville que dans la périphérie, où certains tronçons étaient littéralement bloqués et où des mouvements de panique étaient constatés.

 

Des tirs d’armes automatiques retentissaient dans plusieurs quartiers, alors que des opérations de pillage se poursuivaient, notamment à Delmas (périphérie nord-est).

 

Comme pour les deux derniers jours, la présence policière dans les rues était assez timide.

 

Le président Jovenel Moise a confirmé, dans la nuit du 7 juillet 2018, le retrait de la mesure d’augmentation des prix du carburant à la pompe et a invité la population à rentrer chez elle.

 

« Vous avez parlé, votre président vous a entendu », a affirmé le président.

 

« Le président a reçu votre message et va corriger ce qui doit être corrigé ».

 

Le chef de l’État a estimé que « la communication autour de la subvention (des prix des produits pétroliers) a été mal faite ».

 

Jovenel Moïse a tenté d’expliquer combien la « subvention » du carburant et de l’électricité constitue un fardeau pour l’État, soit 14 milliards de gourdes par an (Ndlr : US $ 1.00 = 69.00 gourdes ; 1 euro = 85.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui) pour l’électricité et 17 millions de gourdes par an pour les produits pétroliers.

 

Plusieurs incidents, ayant fait au moins trois morts, dont un policier national, dans l’après-midi du vendredi 6 juillet 2018, ont été rapportés à AlterPresse.

 

Plusieurs bâtiments commerciaux, dont des supermarchés, ont été attaqués, particulièrement sur l’axe de Delmas, en périphérie de la capitale.

 

Depuis plusieurs semaines, des organisations avaient annoncé un mouvement de protestation contre une éventuelle augmentation des prix du carburant à la pompe.

 

https://www.alainet.org/fr/articulo/193964?language=es
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