24 ans après le coup d’Etat de septembre 1991

Haïti encore sous les séquelles de la dictature

30/09/2015
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Port-au-Prince, 28 sept. 2015 --- Les séquelles de la dictature demeurent encore dans la vie politique et sociale du pays, constate le professeur à l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh), Roger Petit-Frère, à l’occasion du 24e anniversaire du coup d’Etat du 30 septembre 1991.

 

Ce coup d’Etat a eu des conséquences politiques, économiques et sociales, qui ont provoqué la destruction du mouvement des masses et la destruction même de l’État, souligne Petit-Frère, lors d’une conférence-débats, le vendredi 25 septembre 2015 (dans le cadre des vendredis de la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains / Pohdh), à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

 

Le sabotage de l’économie nationale, au profit de l’économie dominicaine, a également contribué à augmenter le nombre de migrantes et migrants haïtiens dans les pays étrangers, déplore le professeur d’université.

 

« Les conséquences du coup d’Etat du 30 septembre 1991 sur le processus démocratique et les droits humains » : tel a été le thème de la conférence-débats du 25 septembre 2015.

 

Faisant des milliers de victimes, le coup d’Etat du 30 septembre 1991 a été orchestré par des militaires contre l’ancien chef d’Etat, Jean-Bertrand Aristide (7 février 1991- 30 septembre 1991, 15 octobre 1994 - 7 février 1996, puis 7 février 2001 - 29 février 2004).

 

« Nous sommes à l’ère de la dictature. La presse actuelle n’est pas libre (…). La parole des dominants est diffusée, pas celle des opprimés ni des dominés », fustige Petit-Frère.

 

Sur le plan politique, le personnel politique, soi-disant renouvelé, est toujours en rotation, dit-il, affirmant qu’en réalité rien n’a changé.

 

Petit-Frère dit observer l’existence de la dictature dans les familles haïtiennes, où les femmes n’ont pas le droit de contredire les hommes.

 

Il appelle les militantes et militants ainsi que les défenseures et défenseurs des droits humains à mener une bataille, de longue haleine, en faveur de la démocratie dans ce pays.

 

« La démocratie ne se donne pas comme cadeau. Il faut se battre pour accéder à la démocratie. La démocratie est une construction qui résulte d’un processus historique », souligne-t-il.

 

Quelles sont les forces démocratiques ? Comment établir une police démocratique, un État démocratique ? , s’interroge le professeur de l’Ueh, estimant que la construction de cet idéal démocratique n’est pas pour demain.

 

Il n’y a pas eu de réforme politique, sociale, politique et économique en Haïti, regrette le professeur.

 

28 septembre 2015

http://www.alterpresse.org/spip.php?article18917#.VgwugH11yyc

https://www.alainet.org/fr/articulo/172726?language=es
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