Le rêve de Martelly se précise

11/11/2014
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Les étapes de la mise en place d’une nouvelle force de défense semblent se dessiner avec l’élaboration en cours du « livre blanc de la défense », dont la finalisation est prévue d’ici le mois de juillet 2015.
 
Ce document définira les actions à entreprendre pour la défense et la sécurité nationales, en particulier l’instauration d’une force de défense à côté de la Police nationale d’Haiti (Pnh).
 
« L’idée (à travers ce document) n’est pas forcément (l’instauration d’) une force armée », vu que « la défense n’est pas essentiellement une question d’armée », mais également un « accompagnent de toute la société », nuance le ministre de la défense, Lener Renauld, dans un entretien téléphonique avec AlterPresse.
 
L’armée, auteure du sanglant coup d’État de 1991 a été dissoute en 1995, quelques mois après le retour d’exil de l’ancien président Jean Bertrand Aristide pour terminer son mandat.
 
Le président Michel Martelly a fait de la mise sur pied d’une force de défense l’une de ses promesses électorales.
 
Cinq ateliers sont déjà organisés pour l’élaboration d’un « document de référence » qui consistera en « une évaluation de la situation actuelle » sur les plans de la sécurité et de la défense, puis déterminera les mécanismes pour une meilleure gestion du territoire, explique le ministre Renauld, ex major de l’ancienne armée.
 
« Les travaux préparatoires sont déjà terminés », précise le ministre. La dernière rencontre de travail aura lieu « au mois de février à Washington, au niveau de la Junte inter-américaine de défense (instance de l’organisation des États américains – Oea) et d’ici le mois de juillet (2015) le livre sera remis au gouvernement haïtien ».
 
Le choix de l’Oea à travers la JID pour aider à la réalisation de ce document n’est pas un hasard et ne signifie pas une exclusion des acteurs nationaux, tente d’assurer le ministre. C’est surtout un « appel à l’expertise de cette organisation hémisphérique qui a déjà aidé plusieurs pays de l’Amérique Latine », argue-t-il.
 
« Ce livre blanc constituerait la doctrine essentielle d’une force de défense, (...) qui jouerait le rôle que joue actuellement la Minustah », a affirmé Michel Martelly dans une interview accordée à 3 journalistes de Tv5 Monde, Radio France internationale (Rfi) et Le Monde, le dimanche 2 novembre
 
C’est d’ailleurs une commission présidentielle qui est chargée de l’élaboration du projet en collaboration avec la JID.
 
Un « corps de génie militaire » a déjà été constitué avec près de 40 jeunes formés en Équateur. Ceux-ci constitueraient le noyau de la prochaine force militaire dont l’appellation reste encore à trouver. Ces jeunes sont pour l’instant basés dans l’Artibonite.
 
L’idée d’un retour à une force armée, a toujours inquiété des organisations de la société civile, en particulier, celles de défense des droits humains.
 
Selon elles, une telle démarche nécessiterait une implication de toute la nation, par un référendum, si l’on prend en compte tous les torts de l’armée à la population haïtienne durant des décennies.
 
La grande question est : une force armée pour faire quoi ? Beaucoup redoutent une institution qui viendrait servir les intérêts de l’équipe au pouvoir..
 
Nombreux sont ceux et celles qui estiment, d’autre part, qu’une telle question concerne le Parlement haïtien, qui jusqu’à présent ne s’est pas prononcé.
 
Par ailleurs, la question du dédommagement des anciens militaires des Forces Armées d’Haïti (FAd’H) démobilisées n’est pas totalement réglée. En 2012, ces hommes avaient même gagné les rues et occupé d’anciennes casernes.
 
11 novembre 2014
 
https://www.alainet.org/fr/active/78711?language=es
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