Mobilisation latino-américaine pour le retrait des troupes

10/06/2014
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P-au-P, 11 juin 2014 [AlterPresse] --- Une série de mobilisations est en cours en Amérique Latine pour forcer les gouvernements de la région à rappeler dans l’immédiat leurs troupes attachées à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), apprend AlterPresse.
 
Ces mouvements de protestation entrent dans le cadre d’une campagne continentale lancée par une quinzaine d’organisations de la zone contre la présence de la mission dans le pays caribéen.
 
Lundi 9 juin, plusieurs organisations sociales, religieuses, politiques, de défense de droits humains se sont réunies devant la chancellerie en Argentine pour réclamer le retrait des troupes de ce pays de la Minustah.
 
« La Minustah n’est pas une mission humanitaire, mais une occupation militaire, qui, sous couvert de stabilisation du pays, empêche le peuple haïtien d’exercer sa souveraineté et son droit à l’autodétermination » souligne le Comité argentin de solidarité pour le retrait des troupes d’Haïti, organisateur de l’activité de protestation, dans un communiqué.
 
Les 10 et 11 juin des mobilisations étaient encore prévues à Montevideo, capitale de l’Uruguay, de même qu’au Brésil.
 
La campagne se poursuivra jusqu’en octobre, au moment où le Conseil de sécurité qui compte au rang des membres non permanents l’Argentine et depuis début 2014 le Chili, décidera de renouveler ou non le mandat de la Minustah.
 
Au cœur de cette campagne, on retrouve une figure haïtienne de l’opposition au pouvoir de Michel Martelly, le sénateur Jean Charles Moise. Le sénateur s’est rendu plusieurs fois en Amérique Latine notamment en Argentine pour sensibiliser les secteurs sociaux et politiques sur la nécessité de mettre un terme à la Minustah.
 
Le sénateur du Nord sera à nouveau à Montevideo la semaine prochaine pour tenter d’obtenir que le président José Mujica passe aux actes concernant sa menace à l’encontre de Martelly fin 2013, annonce le communiqué.
 
Mujica avait menacé de rappeler les troupes uruguayennes si Martelly ne faisait rien pour organiser les élections dans un délai de 90 jours.
 
La mission de casques bleus est sur le territoire haïtien depuis 2004.
 
Elle est impliquée, selon plusieurs études scientifiques, dans l’introduction du cholera en 2010, une épidémie qui a déjà fait près de 8 mille morts. Des organisations de la société civile haïtienne ont également relevé des actes de violences incluant des viols, de tortures contre la population civile, perpétrés par des membres de la Minustah.
 
En visite d’évaluation de la mission la semaine écoulée, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Hervé Ladsous, a toutefois affirmé que la Minustah n’était pas près de partir ni d’être modifiée en une entité différente.
 
mercredi 11 juin 2014
 
https://www.alainet.org/fr/active/74653?language=es
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