Risque d’un renforcement de la privatisation du système avec le projet de loi sur le Fne

11/12/2013
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Le Regroupement de l’éducation pour toutes et tous (Rept) appelle les sénateurs à ne pas approuver le projet de loi, relatif au Fonds national de l’éducation (Fne), arguant des risques de renforcement de la privatisation du système éducatif Haïtien.
 
Ce regroupement de syndicats d’enseignants a formulé cette demande, le lundi 9 décembre 2013, lors d’une conférence de presse, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
 
Le projet de loi ne tient pas compte de l’amélioration du système éducatif.
 
Aussi, ignore-t-il la formation des enseignantes et enseignants, ou la construction d’écoles publiques, entre autres, souligne le regroupement.
 
Rept en profite pour critiquer le caractère exclusif du projet de loi sur le Fne, qui se préoccupe uniquement des enfants concernés par le Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire (Psugo) pour tous et toutes.
 
Pour Rept, une telle loi devrait considérer tous les niveaux du système éducatif haïtien, à savoir l’alphabétisation, les professeurs, le cycle fondamental, le niveau professionnel et l’Université.
 
« C’est une loi qui a été faite seulement pour le programme de subvention des écoles de l’administration du président Joseph Michel Martelly et du premier ministre Laurent Salvador Lamothe. Ainsi, ce programme ne tient-il pas compte de tous les aspects du développement d’un système, qui garantit l’éducation pour tout le monde au sein du pays », relève Rept dans un document de deux pages.
 
Le professeur Josué Mérilien, de l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh), qualifie ce projet de loi de crime social, puisque « l’État n’a que 10 % des établissements scolaires publics du pays, alors que plus de 70 % de la population ne travaille pas. L’État n’assure pas la formation scolaire pour ses citoyennes et citoyens ».
 
Créé, sans aucune base légale, depuis le mois de mai 2011, par le président Michel Martelly, le fonds national d’éducation (Fne) est alimenté par un prélèvement de frais sur les appels internationaux en provenance de l’étranger vers Haïti et sur tous les transferts d’argent vers ou en provenance d’Haïti.
 
Voté, en août 2012, par les députés, le projet de loi sur le Fne n’est pas encore sanctionné par le sénat de la république.
 
 
https://www.alainet.org/fr/active/69924?language=es
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