Quelques efforts pour lutter contre la détention préventive prolongée

Droits humains/2011 : « Une année accablante », selon la POHDH

04/01/2012
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La Plate-forme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh) présente un tableau inquiétant en terme de bilan de la situation des droits fondamentaux des citoyens durant l’année 2011.
 
Violation des droits des déplacés
 
Selon la Pohdh, le droit au logement de quelques six cents mille personnes, victimes lors du séisme du 12 janvier 2010 dans la région métropolitaine, a été violé. « Les gens vivent encore sous des tentes en dépit des promesses de construction de 3000 logements faites par le président Martelly lors de la campagne électorale dans la perspective de relocaliser les déplacés », note l’organisation.
 
« Depuis l’arrivée du président Michel Joseph Martelly au pouvoir, les cas d’expulsions forcées, orchestrés par l’Etat, via des mairies, et par des propriétaires privés, ont augmentés », déplore la plate-forme, soulignant que « de mai à septembre 2011, cinq cent huit mille cinq cent quatre vingt huit personnes, soit 109 familles ont été déguerpies ou expulsées. »
 
En grande majorité, soutient la Pohdh, le déguerpissement des déplacés s’est fait en dehors des normes de la déclaration universelle des droits de l’homme relatives au déplacement de personnes en cas de catastrophe.
 
Quelques efforts pour lutter contre la détention préventive prolongée
 
Contrairement aux années précédentes, la Pohdh note une nette amélioration au sein de l’appareil judiciaire. « Les autorités judiciaires avaient fait des efforts pour lutter contre la détention préventive prolongée notamment dans la juridiction de Port-au-Prince. »
 
Cependant, la Plate-forme des organisations haïtiennes des droits humains indique que : « les conditions de vie des prisonniers demeurent un cas de violation flagrante des règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus. »
 
Toujours le règne de l’insécurité
 
Durant l’année 2011, la Pohdh recense des centaines de cas d’insécurité à travers le pays : vol, vol à main armée, viol, braquage d’entreprises, assassinats, tentatives d’assassinats et kidnappings.
 
« Des nouvelles mesures adoptées par la Police nationale pendant les fêtes de fin d’années n’ont pas pu épargner les citoyens des actes des bandits armés », déplore la Pohdh.
 
Les droits des victimes du choléra ignorés
 
La plate-forme signale, par ailleurs, la recrudescence de l’épidémie de choléra en 2011, introduite en Haïti par le contingent népalais de la mission de maintien de la paix des Nations Unies. « L’épidémie de choléra a déjà touché environ cinq cent mille citoyens et et a fait plus de six mille cinq cent morts ».
 
« En dépit de tout, regrette la Pohdh, les autorités haïtiennes n’ont pris jusqu’à présent aucune position formelle concernant les responsabilités de la Minustah dans cette affaire. »
 
Malaise sociale
 
Le bilan prend en compte également plusieurs domaines et révèle des mouvements de grèves récurrents à l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (hôpital général), dans certaines facultés de l’Université d’État d’Haïti et des manifestations d’employés révoqués dans les institutions publiques.
 
Pour une politique globale axée sur le respect des droits
 
Pour pallier certains de ces problèmes au cours de la nouvelle année, la Pohdh propose aux autorités haïtiennes de mettre en place une politique globale sur les différents aspects problématiques.
 
La Plateforme exhorte du même coup les autorités à respecter la Constitution et les instruments internationaux de droits humains. « Il faut que les discours politiques se traduisent en actions concrètes au bénéfice des populations », souligne la Pohdh.
 
 
https://www.alainet.org/fr/active/52023?language=es
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