Orienter, vers des programmes sociaux, les ressources dégagées du service de la dette

La Papda plaide pour un effacement total de la dette

02/07/2009
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Considérant l’annulation partielle de la dette externe d’Haïti par des institutions financières internationales comme le résultat des luttes menées par les mouvements sociaux, la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda) plaide aujourd’hui pour un effacement total du service de la dette, dont les ressources devraient financer des programmes sociaux sur le territoire national.

« Nous appelons à l’effacement total de la dette réclamée d’Haïti. Nous ne reconnaissons pas le 1,9 milliard de dollars réclamés d’Haïti comme dette externe. C’est une dette illégale, illégitime, une dette criminelle », dénonce Camille Chalmers, secrétaire exécutif de la Papda, précisant que le gouvernement haïtien n’a jamais sollicité l’effacement de la dette du pays.   A preuve, chaque semaine, le gouvernement haïtien tire 1,6 million de dollars du trésor public pour rembourser les institutions financières internationales et les partenaires bilatéraux, informe la Papda. 

Le dirigeant de la Papda, qui s’exprimait en conférence de presse le jeudi 2 juillet 2009, souligne le « caractère cynique des institutions financières internationales » qui ont retardé le processus d’annulation de la dette, en dépit des problèmes auxquels fait face la population haïtienne suite à des ouragans dévastateurs d’août et de septembre 2008 et à la flambée des prix alimentaires mondiaux.  

« Nous voulons un changement radical des rapports économiques au niveau du marché mondial, un changement radical des rapports économiques au niveau de ce qu’on appelle le marché de l’aide publique, un marché globalement inefficace, articulé aux priorités des grandes puissances, aux priorités des multinationales », soutient Chalmers.  

Le secrétaire exécutif de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif opte pour l’intégration d’Haïti dans des « processus de coopération solidaire, de coopération fraternelle, de coopération complémentaire ».  

La réforme agraire, la mise en place d’un programme d’alphabétisation, l’amélioration des systèmes de santé et d’éducation, sont les quatre domaines prioritaires proposés par le professeur Chalmers aux autorités haïtiennes.  

Les ressources, utilisées auparavant pour le service de la dette, devraient être désormais redirigées vers des programmes sociaux, selon le responsable de la Papda qui appelle à la mobilisation citoyenne en vue de convaincre les autorités étatiques.

Le militant alter mondialiste, qui ne marche pas dans la logique d’une annulation ponctuelle, dit n’être pas satisfait de cette « annulation tardive, opérée en juin 2009 », tout en qualifiant d’ « avancée importante » l’annulation partielle de cette dette.

« C’est le résultat de toute une série d’actions de mobilisation des peuples, c’est le résultat de la mobilisation des réseaux alter mondialistes. C’est le résultat de nos questionnements », interprète l’économiste Chalmers.

Estimée à 1,9 milliard de dollars américains, la dette extérieure d’Haïti sera réduite d’environ 1,2 milliard de dollars, soit d’environ 74%, selon une décision adoptée le 30 juin 2009 par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi). Tandis que la Banque inter américaine de développement (Bid) annonce son intention d’emboiter le pas, le Canada vient de décider d’annuler le montant des redevances d’Haïti envers son administration.  

La Bid envisage, en effet, un allègement de 511 millions de dollars américains au profit d’Haïti.  

Le Canada informe avoir déjà annulé la totalité de la dette d’Haïti, qui s’élevait à 2,3 millions de dollars.  

« À l’heure où des difficultés sans précédent frappent l’économie mondiale, le Canada poursuit ses efforts pour éliminer le fardeau financier qui pèse sur Haïti et sur d’autres pays qui prennent actuellement des mesures pour renforcer leur économie », a déclaré Jim Flaherty, ministre canadien des Finances du Canada.  

Le grand argentier du Canada a fait cette déclaration lors d’un déplacement à Santiago, au Chili. Ses propos sont rapportés par la presse canadienne.

http://www.alterpresse.org/spip.php?article8508

https://www.alainet.org/fr/active/31527?language=es
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