Calme apparent sur fond de crise, après les manifestations violentes du weekend écoulé
- Opinión
P-au-P, 25 janv. 2016 [AlterPresse] --- Après les violences, enregistrées dans les manifestations au cours du weekend écoulé, dans divers endroits du pays, un calme apparent, sur fond de crise, règne dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, observe AlterPresse.
Dans la matinée du lundi 25 janvier 2016, plusieurs endroits de la capitale, comme l’Avenue Martin Luther King (plus connue sous le nom de Nazon, Avenue Poupelard et Delmas) étaient plus ou moins calmes, comparativement à Bourdon, où des tirs nourris ont été entendus aux environs de 4:00 am (9:00 gmt)
Un vent de panique a été enregistré dans la zone, suite à une tentative des partisans du pouvoir de bloquer plusieurs rues au niveau de Bourdon, en signe de protestation contre l’opposition qui exige le départ duprésident Michel Martelly et la mise en place d’un gouvernement de transition.
Des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont empêché ces gens de passer à l’action.
Au niveau de Lalue/Bourdon, la circulation automobile était fluide, en raison d’une diminution du trafic routier.
Des traces de pneus usagés enflammés ont été constatés à Croix des Missions (au nord de Port-au-Prince), à Delmas 75 et 95 (nord-est), où aucun embouteillage n’a été enregistré, contrairement à l’accoutumée.
Des patrouilles policières y étaient remarquées.
En dépit d’une tendance à un semblant de reprise des activités, peu d’élèves ont été remarqués dans les rues de Port-au-Prince.
Pluseiurs parents ont préféré garder leurs enfants à la maison. Des établissements scolaires, au nord de la capitale, ont renvoyé leurs élèves, face au climat de tension persistante qui n’a pas permis à leurs professeurs de se rendre en salles de classe, ce lundi matin 25 janvier 2016.
Par ailleurs, des barricades, dressées en divers endroits dans le département du Centre, paralyseraient la circulation automobile, dans la matinée de ce lundi 25 janvier 2016, apprend-on.
La veille, une situation tendue a régné dans plusieurs endroits du pays notamment de Port-au-Prince, suite à une manifestation de l’opposition organisée pour réclamer le départ du président Michel Martelly, dont le mandat arrive à terme le 7 février 2016.
Dispersés par des tirs nourris et gaz lacrymogènes, les manifestantes et manifestants de Port-au-Prince ont riposté par des jets de pierres au niveau de l’Avenue John Brown (Lalue) et dans l’aire du Champ de Mars, où la mobilisation a pris fin après plusieurs tentatives infructueuse des protestataires pour se rendre devant le Musée du Panthéon national haïtien (Mupanah), sa destination finale située au périmètre des ruines du palais national.
Ils étaient encore des milliers dans les rues de Port-au-Prince, le dimanche 24 janvier 2016, qui coîncide avec « le coup d’Etat électoral avorté », aux yeux de l’opposition..
Pour protester contre les violences policières, les manifestants ont cassé plusieurs véhicules et dressé des barricades de pneus usagés enflammés dans les rues de la capitale.
Parallèlement, des partisans du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, en nombre réduit, ont également défilé dans les rues pour demander l’organisation d’un second tour de la présidentielle et des législatives partielles, reporté sine die, le vendredi 22 janvier 2016, par le Conseil électoral provisoire (Cep) décrié.
A Jérémie (une partie du Sud-Ouest), Port de Paix (Nord-Ouest) et Cap Haïtien (Nord), des manifestants pro-Martelly ont aussi élevé leurs voix dans la même optique.
Malgré l’annulation du second tour de la présidentielle et des législatives partielles, l’opposition entend continuer la mobilisation anti-gouvernementale pour maintenir la vigilance.
Aucune date n’est encore fixée pour la tenue de ce scrutin, qui a été appuyé par la communauté internationale, mais rejeté catégoriquement par les secteurs politiques de l’opposition et des forces vives de la Nation.
Le samedi 23 janvier 2016, le candidat du parti politique Phtk au pouvoir, Jovenel Moïse, a demandé l’organisation rapide d’un deuxième tour, au lendemain de l’annulation du scrutin.
L’opposition jure d’occuper les rues jusqu’au 7 février 2016, date qui correspond au terme du mandat de Michel Martelly.
Après l’annulation forcée du scrutin du 24 janvier 2016, la communauté internationale prendrai-t-elle la chance, avec le pouvoir en place, d’imposer, de nouveau, un second tour de présidentielle entre Jovenel Moise du Phtk et Jude Célestin de l’opposition, ou opterait-elle vers un gouvernement de transition ?
25 janvier 2016
http://www.alterpresse.org/spip.php?article19584#.VqeyN0_YSyc
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