Lettre ouverte des mouvements sociaux à la Présidente Dilma Roussef
20/06/2013
- Opinión
Le Brésil a connu cette semaine des mobilisations dans 15 capitales régionales et dans des centaines de villes. Nous partageons vos déclarations soulignant l’importance de ces mobilisations pour la démocratie brésilienne, sachant que les changements nécessaires dans le pays passent par la mobilisation populaire.
Plus qu’un phénomène conjoncturel, les manifestations récentes montrent la reprise progressive de la capacité de combat populaire. C’est cette résistance populaire qui a permis les résultats des élections de 2002, 2006 et 2010. Notre peuple, mécontent des mesures néo-libérales, a voté pour un autre projet. Pour sa mise en œuvre, cet autre projet s’est heurté à une forte résistance principalement de la part du capital rentier et des secteurs néolibéraux qui gardent une grande force dans la société.
Mais il a également été confronté aux limites imposées par les alliés de dernière minute venus d’une bourgeoisie nationale qui, dans la discussion des politiques gouvernementales, entravent la réalisation de réformes structurelles telles que la réforme des transports urbains et publics.
La crise internationale a bloqué la croissance et, avec elle, la continuité du projet porté par ce vaste front qui a jusqu’ici soutenu le gouvernement.
Les récentes manifestations sont menées par un large éventail de jeunes dont c’est la première mobilisation. Ce processus sensibilise les participants en leur permettant de se rendre compte de la nécessité d’affronter ceux qui empêchent les progrès du Brésil dans la démocratisation de la richesse, l’accès à la santé, à l’éducation, à la terre, à la culture, à la participation politique, aux médias.
Les secteurs conservateurs de la société cherchent à contester la signification de ces manifestations. Les médias tentent de caractériser le mouvement comme anti-Dilma, contre la corruption des politiciens, contre les dépenses publiques et d’autres lignes directrices qui appellent le retour au néolibéralisme. Nous croyons que les lignes sont aussi nombreuses que le sont les opinions et visions du monde dans la société. C’est un cri d’indignation d’un peuple historiquement exclus de la vie politique nationale et habitué à voir la politique comme quelque chose de nuisible à la société.
Dans cette optique nous nous tournons vers vous pour demander la mise en œuvre de politiques de réduction des titres de transport public et de réduction des bénéfices des grandes entreprises. Nous nous opposons à la politique d’exonération fiscale de ces entreprises.
Le temps est venu pour le gouvernement de faire avancer l’agenda démocratique et populaire, d’encourager la participation et la politisation de la société. Nous nous engageons à promouvoir toutes sortes de débats autour de ces questions et nous sommes également disponibles pour en discuter avec les pouvoirs publics.
Nous vous proposons la réalisation urgente d’une réunion nationale, impliquant les gouvernements des États, des maires des grandes villes, et des représentants de tous les mouvements sociaux. Pour notre part, nous sommes ouverts au dialogue, et nous pensons que cette réunion est la seule façon de trouver des solutions pour résoudre la crise grave qui affecte nos grands centres urbains.
Le moment est favorable. Ce sont les plus grandes manifestations que la génération actuelle a vécus et d’autres viendront. Nous espérons que le gouvernement actuel choisira de gouverner avec le peuple et non contre lui.
Signé:
ADERE- Associação dos trabalhadores assalariados rurais de MG
Assembleia Popular
Jornalistas do Barão de Itararé
CIMI- conselho indigenista missionario
CMP- Central de movimentos populares
MMC-Movimento de mulheres camponesas
CMS- coordenação de movimentos sociais
Coletivo Intervozes pela democratização dos meios de comunicação
CONEN- Coordenação Nacional das entidades negras
Consulta Popular
CTB- central dos trabalhadores e trabalhadoras do Brasil
CUT- central Unica dos trabalhadores
Fetraf- Federação dos agricultores familiares
FNDC- Forum Nacional pela democratização da Midia
FUP- Federação unica dos petroleiros
Juventude Koinonia (das igrejas cristas tradcionais)
Levante Popular da Juventude
MAB- Movimento dosa tingidos pro barragens
MAM- Movimento Nacional pela soberania popular frente a Mineração
MCP movimento campones popular, de Goias
MMM- Marcha Mundial de Mulheres
Movimentos da Via Campesina
MPA- Movimento dos pequenos agricultores
MST- Movimento dos trabalhadores rurais sem terra
SENGE/PR- sindicato dos engenheiros do Parana
Sindipetro – sindicato petroleiros de Sao Paulo
SINPAF- sindicato dos trabalhadores e pesquisadores da EMBRAPA E Codevasf
UBES- Uniao brasileira de estudantes secundaristas
UBM- Uniao Brasileira da Mulher
UJS- Uniao da Juventude socialista
UNE- Uniao Nacional dos Estudantes
UNEGRO Uniao nacional do negro
Traduction : Thierry Deronne
https://www.alainet.org/fr/active/64981