Coup d'oeil sur la semaine du 26/7 au 1/8

Venezuela: Attaque contre l'essence, anniversaire de la naissance du Commandant Chávez, pandémie et élections

04/08/2020
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Bienvenue à la nouvelle présentation de ce panorama hebdomadaire sur le Venezuela. Celle-ci commence par la première partie d'une explication sur la situation de l'essence dans le pays et une note sur l'anniversaire de la naissance du Commandant Chávez. Comme d'habitude, nous continuerons par un suivi du développement de la pandémie de COVID-19 et de la préparation des élections législatives qui auront lieu le 6 décembre pour terminer par quelques brèves importantes.

 

L'attaque contre l'essence (1ère partie)

 

La première usine électrique a été installée dans la ville de Maracaibo à la fin du XIXe siècle. À ce moment, le Venezuela était un pays essentiellement agricole. La demande pour ce nouveau service était insuffisante, de sorte qu'une stratégie fut mise en place pour s'assurer que l'électricité serait utilisée. Pour cela, des changements ont été apportés aux habitudes de la population, à l'architecture et à d'autres domaines de la vie quotidienne. On s'est assuré ainsi que le commerce de l'électricité serait rentable. Cette introduction était nécessaire parce que la même chose s’est produite avec les carburants.

 

À la fin du XIXe siècle, avec de rares ressources et une vie politique agitée qui s’exprimait dans l'instabilité des gouvernements, le développement du train a pris son essor et le réseau a connu une expansion. Au début du XXe siècle, on a entrepris d’exploiter le pétrole et de construire l'État à partir d'une conception moderne, ce qui exigeait une mobilité accrue. Pour cette réorientation on a opté pour la construction de routes et l'utilisation de l'automobile comme moyen de locomotion a été encouragée.

 

Jusqu'à tard au siècle dernier, le Venezuela ne disposait pas de ses propres raffineries, mais grâce à la rente pétrolière, importer les carburants nécessaires, les mettre à la disposition de la population et de l'industrie à des prix accessibles ne représentaient pas un problème. Une fois installés les complexes de raffinage sur notre territoire, la technologie et les additifs nécessaires à leur traitement ont continué à venir de l’étranger, essentiellement des États-Unis, de sorte que le pays n’exerçait aucune souveraineté dans ce domaine. Mais les carburants ont continué à être très bon marché au point qu'un moment arriva où avec une pièce d'un bolivar on pouvait acheter des centaines de litres d'essence.

 

On a tardé des décennies avant d’augmenter de façon importante le prix des carburants bien que le débat social et politique ait souvent convenu d’un ajustement des prix. En 1988, le président Carlos Andrés Pérez, dans le cadre de la mise en place d'un paquet de mesures économiques de tendance néolibérale, a haussé le prix de l'essence et cette augmentation a été le détonateur d'une protestation populaire connue sous le nom de « Caracazo » qui fut réprimée violemment par les forces de police et les forces armées. Le commandant Chávez, toujours réservé vis-à-vis une telle mesure, décréta une augmentation peu significative et l'essence a continué à être largement subventionnée.

 

Cela n'a jamais été un problème jusqu'à ce que les agressions contre le Venezuela se soient aggravées et que les mesures coercitives unilatérales soient dirigées contre Petroleos de Venezuela S.A. Dans les faits, cela s'est traduit par la suppression de l'assistance technique, du matériel et des additifs destinés à la production du l’essence. La conséquence en fut une diminution lente et draconienne de l'offre d’essence sur le territoire national dont le moment le plus critique a été février de cette année, juste avant la déclaration de la quarantaine dans le pays.

 

Cette situation a fait naître un marché illégal des carburants géré par les mafias en accord avec certains fonctionnaires publics et militaires. Dans la vie quotidienne des Vénézuéliens, cela s'exprime par des limitations dans la mobilité des personnes comme des marchandises et engendre une augmentation des prix de vente.

 

Selon l'écrivain Luis Brito García, le parc automobile vénézuélien se compose de 4  100  000 véhicules dont 76 % sont des véhicules privés, 16 % des véhicules de transport de marchandises et seulement 3,2 % des véhicules de transport public. Brito affirme qu'on estime en ce moment que seulement 57 % de ce parc est en service et qu'il a besoin d'environ 90 000 barils de pétrole par jour pour pouvoir fonctionner.

 

Dans notre prochain article, nous aborderons les mesures mises en place par le Président Nicolas Maduro et nous essaierons d'en dresser un bilan.

 

L'avancée de la COVID-19

 

La 21e semaine depuis que le premier cas a été diagnostiqué s'achève et le Gouvernement bolivarien a autorisé la reprise de certaines activités dans certains états (provinces) tandis que la quarantaine totale est maintenue dans ceux où le nombre de personnes contaminées augmente.

 

Au 1er août, 19 443 personnes ont été diagnostiquées, 11 129 sont déjà guéries et la plupart des cas actifs continuent à ne pas présenter de symptômes. On compte désormais 169 morts. La 20e semaine est celle au cours de laquelle le plus de cas ont été diagnostiqués, soient 3 994, le mois de juillet est celui où l’on a enregistré le plus de cas, soient 11 000, et le 1er août est la journée où l’on a diagnostiqué le plus de cas, soient 869.

 

La semaine dernière, nous avons donné les chiffres du Venezuela par rapport à la région sud-américaine, cette fois nous les donnerons par rapport au monde. Voici les données concernant notre pays, selon le « Rapport statistique COVID-19 » du Centre vénézuélien d'études sur la Chine, en date du 30 juillet, dans lequel sont comparés 211 territoires.

 

  • Le Venezuela occupe la 67e position et affiche 0,10 % des cas diagnostiqués.

  • Il est à la 54e place en ce qui concerne les cas actifs, ce qui correspond à 0,11 % du total.

  • Il est à la 82e position en ce qui concerne les morts, avec 0,02 % des décès imputés au virus.

 

Comme on l'affirmait la semaine dernière, le panorama vénézuélien par rapport au monde est encourageant car il rend compte du travail du peuple et du Gouvernement bolivarien, mais il faut continuer à affiner les mesures de contrôle de la pandémie.

 

Anniversaire de Chávez

 

Le 28 juillet, on commémore la naissance du commandant Hugo Chávez et des organisations et des collectifs ont organisé des manifestations à cette occasion. Dans le collectif auquel je participe, l'École de formation politique Hugo Chávez, nous avons publié la note suivante :

 

Il n'y a pas eu un être aussi spécial dans l'histoire récente du Venezuela qu'Hugo Chávez Frías.

Il nous a rendu Bolívar, nous faisant récupérer notre conscience historique et nous permettant de nous retrouver en tant que peuples de l'Amérique, de Notre Amérique.

Il nous a donné la parole, à nous, les pauvres, il nous a remplis de la force vitale qui jaillissait de sa personne afin de défendre les peuples du monde des injustices.

Celui qui ne l'a pas connu, ne l'a pas entendu, ne l'a pas regardé, ne comprend pas de quoi nous parlons, mais ceux d'entre nous qui avons embrassé son discours et avons vécu la frénésie de l'ouragan bolivarien, aujourd'hui le gardent toujours vivant et c'est la leçon qui continue à nous mobiliser pour que nous ne nous lassions pas de lutter.

 

Aujourd'hui plus que jamais :

Je suis Chávez

Tu es Chávez

Nous sommes Chávez !

Continuons à inviter les camarades des peuples du monde à connaître sa pensée et son héritage.

 

En route vers les élections législatives

 

Cette semaine s'est achevé le délai accordé par les autorités du Conseil national électoral (CNE) pour l’inscription ou la modification des données sur les listes électorales permanentes On s'attend à ce que dans les prochains jours le CNE annonce les résultats mais il est évident que ce processus a été affecté par les mesures destinées à contrôler la pandémie qui affectent en particulier la possibilité pour les gens de se déplacer.

 

Le CNE a publié le Règlement spécial pour l'élection des représentants indigènes, un outil important. Comme on se souviendra, l'un des aspects qui a contribué au conflit dans la législature qui s'achève dérivait de la récusation des députés indigènes de l'état d'Amazonas quand le Tribunal suprême de justice s'est prononcé et a ordonné de réaliser de nouvelles élections. De même, le CNE a fait savoir qu'il coordonne avec le ministère du Pouvoir populaire pour la santé la mise en place d'un plan intégral de biosécurité du Pouvoir électoral qui, entre autres choses, comprend des mesures de prévention pendant les élections du mois prochain.

 

La présidente du CNE, Indira Alfonzo, s'est prononcée sur les candidatures et a indiqué que celles-ci doivent garantir l'égalité hommes-femmes. En conséquence, les organisations politiques doivent compter 50 % de candidats de chaque sexe.

 

Le président Maduro a donné des instructions pour que le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) rencontre les autres acteurs politiques révolutionnaires pour choisir ensemble les candidats qui se présenteront pour le Grand Pôle Patriotique. Pendant ce temps, différents collectifs et différentes organisations politiques qui soutiennent la révolution engagent des dialogues pour lancer des candidatures différentes de celles de cette alliance dans certaines circonscriptions électorales. Du côté de l’opposition, il y a peu de déclarations à ce sujet mais les discussions et les négociations continuent suivant deux voies : participer ou pas, et en cas de participation, quelles sont les candidatures et comment assure-t-on l'unité.

 

Quelques brèves :

 

Le 28 juillet, le chancelier de la République a annoncé le saccage du consulat du Venezuela à Bogotá et en a rendu responsable le Gouvernement colombien d'Ivan Duque qui n'a pas offert les garanties de sécurité établies par la Convention de Vienne pour protéger les biens et le personnel diplomatiques sur son territoire. Cet événement s'ajoute à la liste d'agressions contre la dignité des diplomates de notre pays dans d'autres pays comme le Brésil, les États-Unis d'Amérique et la Bolivie.

 

La Banque centrale du Venezuela a obtenu l'autorisation de faire appel devant la Cour suprême du Royaume-Uni pour la confiscation de l'or vénézuélien qui était sous la garde de la Banque d'Angleterre. C'est un pas de plus dans le long processus destiné à empêcher la confiscation des biens de la République à l'étranger, et en particulier à casser la décision illégale qui a accordé le contrôle d'une quantité importante de l'or au député Juan Guaidó qui se dit frauduleusement président.

 

Cette semaine, une délégation de diplomates norvégiens est venue au Venezuela pour renouer le dialogue entre les dirigeants de la Révolution bolivarienne et la faction de l'opposition dirigée par Juan Guaidó. Le président Maduro s'est montré réceptif et tout à fait disposé alors que le député d'opposition maintient sa réticence à répondre publiquement à l'appel au dialogue.

 

Si vous souhaitez commenter ce texte, demander qu'on approfondisse un point ou pour tout autre sujet en relation avec ce texte, veuillez écrire à l'auteur  jesusalbertorondon@gmail.com

 

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos. Revision Claude Morin

 

URL de cet article : http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/08/venezuela-attaque-contre-l-essence-anniversaire-de-la-naissance-du-commandant-chavez-pandemie-et-elections.html

 

 

https://www.alainet.org/fr/articulo/208254?language=en
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