Marchandisation de la culture

Tourisme et réordonnancement territorial

09/04/2020
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Calakmul
Foto: Wikipedia
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Article publié en espagnol dans la revue Revista América Latina en Movimiento No. 547: Panamá en Tehuantépec: Colonización ferroviaria del sureste de México 11/03/2020

Le mégaprojet dénommé Train Maya prévoit la construction d’une ligne ferroviaire de plus de 1.400km à travers les états du Chiapas, de Tabasco, de Campeche, du Yucatán et du Quintana Roo, dans le sud-est du Mexique pour transporter marchandises et passagers. Selon les documents et les déclarations officielles, cette ligne permettra d’augmenter le transport de l’essence et des produits qui sont consommés dans la zone appelée la Riviera Maya, dans le nord du Quintana Roo. Il accélèrera le développement touristique en facilitant l’accès à des zones peu connectées (comme Calakmul), grâce à la  densification des liaisons entre divers pôles attirant un tourisme de masse (Cancún, Chichén Itzá, et d’autres en voie de développement (Palenque, Bacalar, Valladolid).

 

J’insisterai sur deux des risques de ce mégaprojet : le premier lié à la volonté de réaménager le territoire, c’est à dire d’intervenir sur le territoire et la société pour les « réaménager » en fonction d’un hypothétique « développement » centré sur l’expansion du tourisme dans des zones actuellement en marge de l’industrie touristique. Le second risque réside dans la marchandisation de la culture, la réduisant à la création de produits et d’évènements destinés au divertissement. La relation étroite entre territoire et culture, qui caractérise tout groupe social, est doublement bouleversée et les impacts possibles sur les peuples indiens mayas ont suscité une opposition radicale au mégaprojet tel qu’il est conçu.

 

Ce projet, en plus de créer un service de transport ferroviaire et un corridor touristique, prévoit de réaménager la péninsule et d’intégrer d’autres régions en dynamisant l’industrie énergétique, l’agro-industrie et le développement technologique, principalement en fonction de l’industrie touristique. Il prévoit la création de dix huit noyaux urbains ou villages touristiques allant jusqu’à mille hectares, soit comme de « nouveaux centres de peuplement », soit comme extension de ceux qui existent déjà, sous l’égide de l’agence des Nations Unies, ONU Habitat, mais sans qu’à ce jour soient connus les plans d’urbanismes. 

 

A côté de la construction de la voie ferrée elle-même, à chaque station est prévue la création d’une « zone de développement » située, dans de nombreux cas, entre la station et le noyau urbain déjà existant. L’expansion de l’urbanisation et de l’usage des sols implique un risque grave car le Mexique manque d’expertise en matière de planification urbaine, et les occupations spontanées de sols urbains deviennent des zones de marginalisation et de précarité sociale, plus que des « zones de développement ». L’implication de l’agence ONU-Habitat, qui conseille FONATUR sur cet axe du projet, ne parvient pas à nous tranquilliser, nous qui avons vu échouer, au cours des décennies récentes, des projets d’urbanisation et d’ordonnancement territorial encadrés par d’éminentes agences de l’ONU et de la Banque Interaméricaine de Développement. Qu’il s’agisse des Centres Intégralement Planifiés (CIP), construits par le Fonds National de Développement du Tourisme (FONATUR), à partir des années soixante dix, tels que les villes touristiques, ou des villes Rurales Soutenables, érigées dans les Chiapas, les interventions territoriales se sont soldées par la spoliation de terres et de cultures, le détournement de fonds publics et le blanchiment d’argent de provenance illégale.

 

La relation entre le territoire et la société qui y vit et l’exploite est constitutive de la culture et de ses manifestations. L’origine de la parole, de la pensée, des arts et de la culture des peuples mayas est le territoire sur lequel ils vivent. Le changement d’usage du sol (en raison de la vente ou de l’expropriation) engendre des déplacements ce qui entraîne un changement des activités productives, de reproduction matérielle et sociale qui, à leur tour, entraînent un changement de la culture et du mode de vie.

 

Le réordonnancement territorial conduit à un réordonnancement social : les activités productives traditionnelles, l’étroite relation culturelle et symbolique entre territoire, cosmovision et société, et le modèle d’occupation parcellée du sol, tradition des populations indiennes et paysannes, seront transformés par la construction de nouveaux centres de peuplement. Il faut souligner que des écosystèmes fragiles et d’une riche biodiversité, habités historiquement par des peuples indiens, ont été conservés précisément grâce à ce modèle d’occupation du sol qui suppose un faible impact anthropique sur l’habitat naturel et en conséquence un mode de vie plus soutenable.

 

Au contraire, le discours officiel pose le problème ainsi ; « soit nous y entrons soit c’en est fini de la forêt » (R.Jiménez Pons. Entretien Eje Central, 17 juin 2019) : l’« intervention » institutionnelle est nécessaire sur le territoire pour lutter contre la dégradation environnementale générée par les activités de l’agriculture de subsistance ». Une fois encore c’est la méconnaissance de la culture indienne et la stigmatisation de la pauvreté. L’« ordonnancement territorial » du mégaprojet Train Maya part d’une utopie urbaine anachronique : les villes seraient des « modèles de civilisation pour intégrer les populations et leur faciliter l’accès à de nombreux bienfaits » (R. Jiménez Pons, entretien, dans Proceso n°2251, 22 décembre 2019 p.17). Cette conception suppose qu’il est nécessaire d’intervenir.

 

Dans le contexte que nous analysons, le cas de Cancún est emblématique du développement touristique lancé par FONATUR, comme Centre Intégralement Planifié.  Si on observe la situation de la ville et de ses environs, quarante ans plus tard, il est inévitable de se demander où est la planification. La ville en constant accroissement – tant en bétonnage de la côte qu’en extension des périphéries marginalisées – est un système qui fonctionne sur l’exclusion et même la ségrégation, c’est à dire à l’opposé de l’intégration et du supposé «  développement contagieux  » que la richesse et le privilège des entrepreneurs sereins feraient ruisseler, selon le discours officiel, sur l’ensemble de la population. L’évolution de Cancún et de la zone dénommée Riviera Maya montre que la croissance de l’industrie touristique s’accompagne d’une augmentation des dérives délictuelles. Parmi les indicateurs qui montrent l’augmentation de la violence liée au crime organisé, le nombre des  homicides volontaires est sans doute le chiffre le plus édifiant. La ville de Cancún, en 2019, a connu un taux d’homicides volontaires de 45,5 pour 100.000 habitants, tandis qu’à Playa del Carmen ou – Plage du crime –, comme elle est connue des habitants locaux, ce taux a atteint 83,1 en 2019, presque trois fois la moyenne nationale. L’urbanisation et la tertiarisation impliquent la décroissance des activités productives agricoles et traditionnelles et leur perte de sens et d’intérêt principalement pour la population la plus jeune. Le dénigrement du travail paysan, alimenté par les promesses de prospérité offerte par les emplois dans les services touristiques, est un processus qui aboutit à la perte des connaissances et des savoirs traditionnels enracinés dans un territoire, et, au final, à une spoliation culturelle et épistémique évidente actuellement dans le milieu rural.

 

La relation entre le territoire et la société qui y vit et l’exploite est constitutive de la culture et de ses manifestations. L’origine de la parole, de la pensée, des arts, de la culture des peuples mayas est le territoire sur lequel ils vivent et les activités qui s’y déroulent. Les documents qui font la  promotion du Train Maya sont basés sur la marchandisation de la culture des peuples mayas comme moteur du développement de l’industrie touristique. Depuis le début des années 90, les gouvernements qui se sont succédés ont axé la promotion du tourisme sur l’offre d’un produit culturel transnational Mundo Maya, qui a donné Riviera Maya, Route Maya, etc…

 

La marchandisation des manifestations culturelles vivantes entraine la folklorisation et l’élimination des significations et des savoirs culturels, des pratiques rituelles, des production artistiques, de la mémoire historique et des sites sacrés. L’appropriation extérieure des pratiques et des connaissances engendre une distanciation progressive et un sentiment d’aliénation chez ceux qui en ont été les créateurs et les acteurs;  ils cessent de les considérer comme une partie substantielle de leur mode de vie. Vidées de leur signification réelle, les manifestations culturelles deviennent représentation et fiction, divertissement populaire et expériences exotiques : produits de consommation touristique.

 

Je donnerai quelques exemples. Depuis le début des années 90, la Banque Mondiale a encouragé l’industrie touristique dans la région de la Caraïbe, considérant comme un atout la diversité biologique, la civilisation maya préhispanique et son « mystérieux » déclin : c’est ainsi que voit le jour le programme transnational Monde Maya. Quelques années plus tard est créé le parc « éco-touristique » de X-caret dans le Quintana Roo, sur les terres mêmes du mouvement de résistance Cruz’ob. Il dépossède les indiens de leurs terres, de leurs côtes, lieux de pêche, et de leurs sites sacrés : la ville ancienne et la zone archéologique de Polé s’est trouvée incluse dans le centre de loisir privé et se visite comme une « attraction ». Le parc propose entre autres divertissements, un « village maya », dans lequel le touriste peut « prendre part à la vie quotidienne d’une communauté préhispanique » et, au son des « tambours ancestraux », participer à des Danses préhispaniques. Le festival International de la Culture Maya, à Mérida, s’approprie le terme « maya » pour qualifier un festival culturel qui s’adresse à un public de masse,  diverti par la mise en scène de supposés rituels et des reconstitutions d’évènements renvoyant à la culture des mayas préhispaniques. De création récente, le « produit touristique « Route de la Guerre des Castes » s’approprie la mémoire de la lutte des peuples mayas contre le système de domination sociale qui a entraîné l’affrontement direct avec l’État mexicain qui continuait à l’exercer. Un siècle plus tard l’insurrection et la lutte armée sont également proposées sur le marché du tourisme.

   

(Traduction : Françoise Couëdel)

 

- Giovanna Gasparello travaille à la Direction de l’Ethnologie et l’Anthropologie Sociale. Institut National d’Anthropologie et Histoire, México 

 

 

Le mégaprojet dénommé Train Maya prévoit la construction d’une ligne ferroviaire de plus de 1.400km à travers les états du Chiapas, de Tabasco, de Campeche, du Yucatán et du Quintana Roo, dans le sud-est du Mexique pour transporter marchandises et passagers. Selon les documents et les déclarations officielles, cette ligne permettra d’augmenter le transport de l’essence et des produits qui sont consommés dans la zone appelée la Riviera Maya, dans le nord du Quintana Roo. Il accélèrera le développement touristique en facilitant l’accès à des zones peu connectées (comme Calakmul), grâce à la  densification des liaisons entre divers pôles attirant un tourisme de masse (Cancún, Chichén Itzá, et d’autres en voie de développement (Palenque, Bacalar, Valladolid).

 

J’insisterai sur deux des risques de ce mégaprojet : le premier lié à la volonté de réaménager le territoire, c’est à dire d’intervenir sur le territoire et la société pour les « réaménager » en fonction d’un hypothétique « développement » centré sur l’expansion du tourisme dans des zones actuellement en marge de l’industrie touristique. Le second risque réside dans la marchandisation de la culture, la réduisant à la création de produits et d’évènements destinés au divertissement. La relation étroite entre territoire et culture, qui caractérise tout groupe social, est doublement bouleversée et les impacts possibles sur les peuples indiens mayas ont suscité une opposition radicale au mégaprojet tel qu’il est conçu.

 

Ce projet, en plus de créer un service de transport ferroviaire et un corridor touristique, prévoit de réaménager la péninsule et d’intégrer d’autres régions en dynamisant l’industrie énergétique, l’agro-industrie et le développement technologique, principalement en fonction de l’industrie touristique. Il prévoit la création de dix huit noyaux urbains ou villages touristiques allant jusqu’à mille hectares, soit comme de « nouveaux centres de peuplement », soit comme extension de ceux qui existent déjà, sous l’égide de l’agence des Nations Unies, ONU Habitat, mais sans qu’à ce jour soient connus les plans d’urbanismes. 

 

A côté de la construction de la voie ferrée elle-même, à chaque station est prévue la création d’une « zone de développement » située, dans de nombreux cas, entre la station et le noyau urbain déjà existant. L’expansion de l’urbanisation et de l’usage des sols implique un risque grave car le Mexique manque d’expertise en matière de planification urbaine, et les occupations spontanées de sols urbains deviennent des zones de marginalisation et de précarité sociale, plus que des « zones de développement ». L’implication de l’agence ONU-Habitat, qui conseille FONATUR sur cet axe du projet, ne parvient pas à nous tranquilliser, nous qui avons vu échouer, au cours des décennies récentes, des projets d’urbanisation et d’ordonnancement territorial encadrés par d’éminentes agences de l’ONU et de la Banque Interaméricaine de Développement. Qu’il s’agisse des Centres Intégralement Planifiés (CIP), construits par le Fonds National de Développement du Tourisme (FONATUR), à partir des années soixante dix, tels que les villes touristiques, ou des villes Rurales Soutenables, érigées dans les Chiapas, les interventions territoriales se sont soldées par la spoliation de terres et de cultures, le détournement de fonds publics et le blanchiment d’argent de provenance illégale.

 

La relation entre le territoire et la société qui y vit et l’exploite est constitutive de la culture et de ses manifestations. L’origine de la parole, de la pensée, des arts et de la culture des peuples mayas est le territoire sur lequel ils vivent. Le changement d’usage du sol (en raison de la vente ou de l’expropriation) engendre des déplacements ce qui entraîne un changement des activités productives, de reproduction matérielle et sociale qui, à leur tour, entraînent un changement de la culture et du mode de vie.

 

Le réordonnancement territorial conduit à un réordonnancement social : les activités productives traditionnelles, l’étroite relation culturelle et symbolique entre territoire, cosmovision et société, et le modèle d’occupation parcellée du sol, tradition des populations indiennes et paysannes, seront transformés par la construction de nouveaux centres de peuplement. Il faut souligner que des écosystèmes fragiles et d’une riche biodiversité, habités historiquement par des peuples indiens, ont été conservés précisément grâce à ce modèle d’occupation du sol qui suppose un faible impact anthropique sur l’habitat naturel et en conséquence un mode de vie plus soutenable.

 

Au contraire, le discours officiel pose le problème ainsi ; « soit nous y entrons soit c’en est fini de la forêt » (R.Jiménez Pons. Entretien Eje Central, 17 juin 2019) : l’« intervention » institutionnelle est nécessaire sur le territoire pour lutter contre la dégradation environnementale générée par les activités de l’agriculture de subsistance ». Une fois encore c’est la méconnaissance de la culture indienne et la stigmatisation de la pauvreté. L’« ordonnancement territorial » du mégaprojet Train Maya part d’une utopie urbaine anachronique : les villes seraient des « modèles de civilisation pour intégrer les populations et leur faciliter l’accès à de nombreux bienfaits » (R. Jiménez Pons, entretien, dans Proceso n°2251, 22 décembre 2019 p.17). Cette conception suppose qu’il est nécessaire d’intervenir.

 

Dans le contexte que nous analysons, le cas de Cancún est emblématique du développement touristique lancé par FONATUR, comme Centre Intégralement Planifié.  Si on observe la situation de la ville et de ses environs, quarante ans plus tard, il est inévitable de se demander où est la planification. La ville en constant accroissement – tant en bétonnage de la côte qu’en extension des périphéries marginalisées – est un système qui fonctionne sur l’exclusion et même la ségrégation, c’est à dire à l’opposé de l’intégration et du supposé «  développement contagieux  » que la richesse et le privilège des entrepreneurs sereins feraient ruisseler, selon le discours officiel, sur l’ensemble de la population. L’évolution de Cancún et de la zone dénommée Riviera Maya montre que la croissance de l’industrie touristique s’accompagne d’une augmentation des dérives délictuelles. Parmi les indicateurs qui montrent l’augmentation de la violence liée au crime organisé, le nombre des  homicides volontaires est sans doute le chiffre le plus édifiant. La ville de Cancún, en 2019, a connu un taux d’homicides volontaires de 45,5 pour 100.000 habitants, tandis qu’à Playa del Carmen ou – Plage du crime –, comme elle est connue des habitants locaux, ce taux a atteint 83,1 en 2019, presque trois fois la moyenne nationale. L’urbanisation et la tertiarisation impliquent la décroissance des activités productives agricoles et traditionnelles et leur perte de sens et d’intérêt principalement pour la population la plus jeune. Le dénigrement du travail paysan, alimenté par les promesses de prospérité offerte par les emplois dans les services touristiques, est un processus qui aboutit à la perte des connaissances et des savoirs traditionnels enracinés dans un territoire, et, au final, à une spoliation culturelle et épistémique évidente actuellement dans le milieu rural.

 

La relation entre le territoire et la société qui y vit et l’exploite est constitutive de la culture et de ses manifestations. L’origine de la parole, de la pensée, des arts, de la culture des peuples mayas est le territoire sur lequel ils vivent et les activités qui s’y déroulent. Les documents qui font la  promotion du Train Maya sont basés sur la marchandisation de la culture des peuples mayas comme moteur du développement de l’industrie touristique. Depuis le début des années 90, les gouvernements qui se sont succédés ont axé la promotion du tourisme sur l’offre d’un produit culturel transnational Mundo Maya, qui a donné Riviera Maya, Route Maya, etc…

 

La marchandisation des manifestations culturelles vivantes entraine la folklorisation et l’élimination des significations et des savoirs culturels, des pratiques rituelles, des production artistiques, de la mémoire historique et des sites sacrés. L’appropriation extérieure des pratiques et des connaissances engendre une distanciation progressive et un sentiment d’aliénation chez ceux qui en ont été les créateurs et les acteurs;  ils cessent de les considérer comme une partie substantielle de leur mode de vie. Vidées de leur signification réelle, les manifestations culturelles deviennent représentation et fiction, divertissement populaire et expériences exotiques : produits de consommation touristique.

 

Je donnerai quelques exemples. Depuis le début des années 90, la Banque Mondiale a encouragé l’industrie touristique dans la région de la Caraïbe, considérant comme un atout la diversité biologique, la civilisation maya préhispanique et son « mystérieux » déclin : c’est ainsi que voit le jour le programme transnational Monde Maya. Quelques années plus tard est créé le parc « éco-touristique » de X-caret dans le Quintana Roo, sur les terres mêmes du mouvement de résistance Cruz’ob. Il dépossède les indiens de leurs terres, de leurs côtes, lieux de pêche, et de leurs sites sacrés : la ville ancienne et la zone archéologique de Polé s’est trouvée incluse dans le centre de loisir privé et se visite comme une « attraction ». Le parc propose entre autres divertissements, un « village maya », dans lequel le touriste peut « prendre part à la vie quotidienne d’une communauté préhispanique » et, au son des « tambours ancestraux », participer à des Danses préhispaniques. Le festival International de la Culture Maya, à Mérida, s’approprie le terme « maya » pour qualifier un festival culturel qui s’adresse à un public de masse,  diverti par la mise en scène de supposés rituels et des reconstitutions d’évènements renvoyant à la culture des mayas préhispaniques. De création récente, le « produit touristique « Route de la Guerre des Castes » s’approprie la mémoire de la lutte des peuples mayas contre le système de domination sociale qui a entraîné l’affrontement direct avec l’État mexicain qui continuait à l’exercer. Un siècle plus tard l’insurrection et la lutte armée sont également proposées sur le marché du tourisme.

   

(Traduction : Françoise Couëdel)

 

- Giovanna Gasparello travaille à la Direction de l’Ethnologie et l’Anthropologie Sociale. Institut National d’Anthropologie et Histoire, México 

 

 

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