Pour retrouver l’idéal de transformation: Unissez-vous !

19/01/2017
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Il y a longtemps que la gauche française n’arrive pas à créer une dynamique de mobilisation populaire. Dans l’environnement néolibéral globalisé que nous connaissons depuis 30 ans, elle ne trouve plus sa place et n’arrive pas à saisir les tensions et contradictions engendrées par cette idéologie pour se mettre en mouvement. Le temps est venu de comprendre et d’interpréter ce monde en ruine et d’appréhender les défis sociétaux contemporains. Pour cela, il faut bâtir des stratégies politiques et pédagogiques pour reconquérir des espaces perdus et reconstruire de nouveaux champs démocratiques. Pour cela, il faut que les politiciens de gauche arrêtent les tactiques de court-terme, les bagarres d’ego qui les amènent à se diviser. Certains parfois aménagent le pouvoir, plus préoccupés à préserver le pouvoir que d’en changer les structures qui améliorent et revigorent la participation des citoyens à la chose publique. Parfois ils oublient que la politique n’implique pas seulement l’art de l’ascension au pouvoir, elle est aussi un service pour le bien-être des citoyens.

 

Pendant des années, les gouvernements de gauche se sont adaptés à la « realpolitik » formaté par le néolibéralisme. Tous les gouvernements de gauche dès 1981 en France ont fait primer l’efficacité économique et ont laissé le déficit social et politique s’accumuler. Mais pour la majorité des citoyens de gauche il faut sortir de la soumission des règles de la pensée néolibérale qui réduit l’humain à son statut d’Homooecomicus et essayer l’émancipation. L’espoir n’est pas seulement dans les solutions économiques, mais dans un nouveau projet de société et de développement où les générations futures vivront mieux que celles qui les ont précédées.

 

La gauche ne peut être dépourvue des rêves et d’idées pour faire face à la globalisation néolibérale. Face à une idéologie très structurée au plan mondial, il est temps d’arrêter les aventures personnelles pour aller vers des aventures collectives, afin de façonner un avenir plus juste et combattre aujourd’hui les politiques mortifères de cette idéologie. La réalité ne change pas la politique c’est la politique qui doit changer la réalité. Le défi est, tout en résistant au néolibéralisme, de créer de nouvelles valeurs, de nouvelles dynamiques sociales et économiques. Il faut, dès lors, encourager la participation du plus grand nombre des citoyennes et citoyens dans les décisions politiques car on ne peut pas changer le monde sans les principaux acteurs de la vie politique, sans l’intelligence collective. Il faut comprendre les contradictions pour agir en conséquence. Les idées peuvent bel et bien changer le monde à condition que celles-ci s'incarnent dans une parole ou dans des actes.

 

A ce moment des primaires, d’une campagne présidentielle que se présente rude pour la gauche, est-ce que nous sommes capables de dire comme Edgar Morin que « être de gauche c'est se ressourcer dans une multiple racine : libertaire (épanouir l'individu), socialiste (amélioration de la société), communiste (communauté et fraternité), et désormais écologique afin de nouer une relation nouvelle à la nature. » Dans ce cas il est possible de synthétiser les bonnes idées de l’ensemble des candidats de gauche et choisir le candidat le mieux placé pour entamer un changement politique profond et durable. Unissez-vous pour retrouver l’idéal de transformation !

 

Quelques axes qui sont conciliables entre les candidats :

 

Passer à la VIe République. La majorité des candidats est pour la réorganisation de la société politique.

 

Supprimer la Loi Travail - La majorité des candidats est pour.

 

La «refondation démocratique» des traités européens- Tous sont d’accord pour plus de démocratie.

 

Donner la priorité à l’Ecologie - La protection des biens communs- La majorité des candidats est pour.

 

Mettre en place un revenu universel – « Revenu de base », « revenu « revenu d’existence »Même si la proposition ne fait pas l’unanimité tous les candidats ont des propositions proches...une idée à approfondir.

 

La laïcité garantit la liberté de conscience, celle de croire ou de ne pas croire, et l’égalité de tous par deux principes : celui de la séparation de l’Eglise et de l’État ; celui de la neutralité de l’État.- Il y a là une quasi-unanimité des approches.

 

Non cumul de mandats –Il existe une certaine unanimité entre les candidats mais il faut se mettre d’accord. 3 mandats identiques consécutifs maximum ?

 

Renforcer les dispositifs d'initiative populaire – Tous font un constat sur le manque de participation des citoyens.

 

L’arrêt des négociations des accords de libre-échange, dont le Tafta (entre l’Union européenne et les Etats-Unis) et le CETA (entre l’UE et le Canada. Quasi-unanimité des candidats.

 

La gauche ne doit pas se résigner devant l’hégémonie néolibérale qui mène à la dépolitisation et à la déconstruction culturelle. Le désenchantement politique n’est pas une fatalité. Il faut être capable d’organiser les symboles et l’espoir que demain sera meilleur qu’aujourd’hui, donner un sens à la politique et améliorer le quotidien de millions de femmes et d’hommes qui veulent préserver les acquis du modèle social que la gauche a fortement contribué à dessiner et à déployer.

 

Depuis plus de 30 ans, cette idéologie nous pousse vers une société individualiste, de plus en plus concurrentielle. Nous sommes confrontés à un monde étrange de plus en plus obsédé par les chiffres où l’économie guide la politique et notre destin. Pour cette raison la gauche doit mener cette campagne électorale sur le terrain social et politique car pour l’économique le constat est là, le nombre de chômeurs de longue durée – réputés « inemployables » – s’accroît dans des proportions très inquiétantes il existe un enlisement sans fin de la crise. Et pourtant des alternatives économiques crédibles sont à porter de la main. (Voir les propositions dans le livre « Appel des 138 économistes » LLL les Liens que libèrent (9/11/2016)

 

Il est encore temps de s’approprier le débat sur la Présidentielle et de mobiliser la gauche pour éviter le suicide collectif. Une chose est sûre on ne peut pas refaire la société en laissant de côté la participation politique. Il faut que les femmes et les hommes de gauche aient le désir de contribuer à réinventer la gauche et à réinventer la politique. L’essentiel aujourd’hui est que la gauche dépasse ses petites différences pour se rassembler et éviter d’être éliminer dès le premier tour de l’élection présidentielle. Il existe un grand risque d’avoir au pouvoir une extrême droite au programme ultra démagogique dont la seule stratégie est d’accéder au pouvoir, ainsi qu’une droite conservatrice réactionnaire prête à revisiter l’idéologie néolibérale portée par Margaret Tacher.

 

Pour conclure, repensons aux mots de Daniel Bensaid lors d’un colloque en 1991: « Une gauche qui aurait perdu la capacité de rêver, de se projeter, d’avoir l’ambition d’un possible inaccompli, aurait-elle encore le droit de s’inscrire dans l’héritage contrasté de ce que furent la gauche et ses combats ? Sans cette faculté anticipatrice, existe-t-il encore quelque chose qui puisse être considéré comme « de gauche » ? »

 

Il est temps de réagir car sans rêve la réalité perd les saveurs des défis !

 

https://www.alainet.org/fr/articulo/182967?language=en
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