Les lois semencières qui criminalisent les paysannes et les paysans : Résistances et Luttes

08/04/2015
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Table des matières

 

Liste des acronymes

Introduction

1. Comment les législations semencières convertissent les semences paysannes en semences illégales

2. Les semences africaines: un trésor menacé

3. Amériques: la résistance massive contre les lois Monsanto

4. Asie: la lutte contre une nouvelle vague de semences industrielles

5. Europe: les paysans s’efforcent de sauver la diversité agricole

Conclusion

Glossaire

 

Introduction

 

Les semences constituent l’un des piliers majeurs de la production d’aliments. Partout dans le monde et depuis des siècles, les paysans et pay­sannes en ont pleinement conscience. Il s’agit en effet de l’une des conceptions les plus universelles et fondamentales qu’ils ont toujours partagée, et, à ce titre, toutes les communautés agricoles savent conser­ver, utiliser et échanger les semences, sauf dans les cas où elles ont subi des agres­sions externes ou se sont retrouvées dans des circonstances extrêmes. Des millions de familles et de communautés agricoles ont oeuvré à donner vie à des centaines de cultures et à des milliers de variétés de ces dernières. L’échange régulier de semences entre les communautés et entre les peuples a permis aux cultures de s’adapter à des conditions, des climats et des topographies représentatifs de la diversité de la nature. C’est ainsi que l’agriculture a pu se déve­lopper, croître et nourrir le monde en offrant une alimentation diversifiée.

 

Les semences sont également à la base de processus productifs, sociaux et culturels qui ont donné à la population rurale une capacité tenace à conserver un certain degré d’autonomie et à refuser une soumission complète aux grandes entreprises et au règne de l’argent. Pour les intérêts commer­ciaux qui aspirent à prendre le contrôle des terres, de l’agriculture et des aliments – et de l’immense marché que cela représente – ette indépendance représente un obstacle.

 

Depuis la Révolution verte, les entreprises ont ainsi déployé toute une batterie de stra­tégies pour concrétiser ce contrôle, qui vont des programmes de recherche agricole et de vulgarisation au développement de filières mondiales, en passant par la promotion de l’expansion massive de l’agriculture desti­née à l’exportation et au secteur de l’agro-alimentaire. La plupart des agriculteurs et des peuples autochtones ont résisté et continuent de résister, de diverses manières, à cette mainmise.

 

Aujourd’hui, les entreprises tentent d’écra­ser cette rébellion en menant une offensive mondiale sur le plan juridique. Depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la quasi-totalité des pays du monde ont adopté des lois octroyant aux entreprises des droits de propriété sur le vivant. Que ce soit par le biais de brevets ou des dénommés droits d’obtenteur ou lois sur la protection des obtentions végétales, il est désormais possible de privatiser des micro-organismes, des gènes, des cellules, des végétaux, des semences et des animaux.

 

* Le document complet en PDF

 

https://www.alainet.org/fr/articulo/168813?language=es
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