Transition démocratique et gouvernance, 29 ans de malaise

01/04/2015
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P-au-P, 30 mars 2015 --- Le pays peine encore à prendre la voie démocratique et de la gouvernance effective 29 ans après le renversement de la dictature des Duvalier, relève le politologue Joseph Harold Pierre, lors de la présentation le 27 mars, d’une recherche qu’il a conduite sur la « gouvernance en Haïti à la lumière des indicateurs de la banque mondiale. 1986 à 2013 ».

 

La réflexion est menée à partir de certains critères démocratiques fondamentaux, particulièrement la stabilité politique, l’absence de violence et la reddition de compte.

 

« Quant à la gouvernance et la transition démocratique, ça ne va pas », déplore le professeur Joseph Harold Pierre, qui enseigne en République dominicaine et qui a effectué un séjour académique et professionnel en Haiti.

 

Il intervenait à la Faculté des sciences économiques de l’Université catholique Notre Dame d’Haiti (Undh).

 

Suivant les données recueillies par Joseph Pierre, des employés de l’administration publique attribuent une moyenne de 15% aux institutions publiques en matière d’« ’efficacité ».

 

Cette réalité de malaise en ce qui a trait à la gouvernance et la mise en oeuvre de la démocratie, se manifeste par quelques phénomènes, tels, l’absence d’employés à leur poste dans l’administration publique, l’instabilité et l’absence d’engagement politique.

 

Les mouvements organisés généralement par les acteurs d’opposition, tels que conduits, contribuent aussi grandement au statu quo.

 

Mais « l’échec est avant tout [celui de] l’élite intellectuelle » du pays, poursuit le professeur Pierre.

 

« Il incombe à l’élite intellectuelle d’orienter la population. C’est sa responsabilité, c’est son travail », soutient-il.

 

Face à cette décadence quasi-trentenaire, le penseur présente certaines recommandations.

 

Parmi celles-ci : l’institutionnalisation du conseil électoral, la mise en branle d’un programme de conscientisation et de formation citoyenne et la modernisation des institutions publiques, avec notamment l’option de la gouvernance électronique.

 

Il estime aussi nécessaire d’offrir une meilleure formation à la police.

 

Joseph Harold Pierre est en même temps « contre » le rétablissement de l’armée dans le contexte actuel, arguant entre autres l’inexistence d’une menace externe et le respect prioritaire des droits des Haïtiens.

 

L’armée dissoute en 1995 a été impliquée dans de vastes répressions souvent sanglantes.

 

30 mars 2015

http://www.alterpresse.org/spip.php?article17992#.VR2HJ451yyc

 

https://www.alainet.org/fr/articulo/168664
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