Terrible insécurité alimentaire, alertent des organisations paysannes

26/03/2015
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P-au-P, 25 mars 2015 --- L’insécurité alimentaire qui sévit actuellement dans le pays notamment au niveau de la paysannerie est terrible, alertent des représentants d’organisations paysannes interrogés par AlterPresse.

 

Fin 2014, l ’ingénieur-agronome Gary Mathieu, directeur de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa) avait annoncé une hausse de l’insécurité alimentaire pour le début de 2015, en même temps qu’ une tendance à l’accroissement des prix des produits compte tenu des stocks qui seront très bas.

 

Le lien entre l’insécurité alimentaire actuelle et la faible production agricole enregistrée en 2014 est aussi soutenu par le porte-parole du Mouvement national des paysans du congrès de Papaye (sigle créole Mpnkp) et également du Mouvement des paysans de Papaye (Mpp), Chavannes Jean Baptiste.

 

La sécheresse est devenue chronique à cause de la dégradation de l’environnement, signale t-il, rapportant plusieurs pertes de bétails enregistrées dans le Nord-Est et Nord-Ouest.

 

Dans l’Artibonite, des travaux d’entretien de canaux d’irrigation qui pourraient faciliter la production du riz ne sont pas effectués, fait-il savoir.

 

Parallèlement à l’augmentation du coût de la vie, beaucoup de paysans se retrouvent à présent sans semences au début de la période de campagne agricole de printemps, fait remarquer Jean Baptiste.

 

Généralement, le pouvoir en place ne cible que des petits groupes qui lui sont proches lors des campagnes agricoles, dénonce t-il, rapportant que des semences distribuées dans certains départements du pays par le ministère de l’agriculture n’ont profité qu’aux partisans du gouvernement.

 

Il appelle ce ministère à mettre en œuvre un véritable programme de distribution massive de semences notamment en ce qui concerne les pois qui se vendent actuellement très chers dans certaines régions du pays.

 

Mettre des outils agricoles à la disposition des paysans et entreprendre le nettoyage des systèmes d’irrigation sont, entre autres, les recommandations du porte parole qui dit plaider, avant tout, pour une politique globale de production agricole nationale.

 

Le manque d’engrais, de semences, d’outils agricoles et d’accès des paysans aux crédits constituent les principales difficultés rencontrées au niveau de l’agriculture, critique, de son côté, Jeancilus Aristil, coordonnateur du Réseau national des paysans haïtiens, (Renapa).

 

Aristil souligne une augmentation excessive des prix des pois sur le marché national.

 

Au cours du mois de février 2015, la livre de pois rouge se vendait à 37.50 gourdes au marché de la Croix-des-Bossales (Port-au-Prince) alors que le prix de la livre de pois importé (pinto) est évalué à 29.17 gourdes, indique la Cnsa, dans une fiche de collecte de prix de marché, publiée sur son site.

 

Les prix des livres de pois noir et beurre sont fixés, chacune, à 33.33 gourdes durant ce même mois.

 

Ces prix ont été plus élevés dans plusieurs départements du pays, comme au Cap-Haïtien, aux Gonaïves (Nord) et à Ouanaminthe (Nord-Est).

 

Thomazeau et Plateau Central demeurent des zones très touchées par l’insécurité alimentaire, souligne Aristil.

 

Pour une augmentation de la production agricole, la campagne agricole de ce printemps doit bénéficier principalement de l’accès aux crédits et la création de fermes agricoles en faveur des paysans, recommande-t-il.

 

25 mars 2015

http://www.alterpresse.org/spip.php?article17970#.VRl6g451yyc

https://www.alainet.org/fr/articulo/168543
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