Campagne pour des communes suisses « zones hors agcs »

09/06/2005
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ATTAC-Suisse (Association pour la Taxation des Transactions pour l’Aide aux Citoyens) a annoncé le jeudi 9 juin à Berne le début d’une campagne d’information et de sensibilisation dans tout le pays. Une campagne qui devrait aboutir à ce que, dans les mois à venir, un nombre significatif de communes suisses se déclarent « zones hors-AGCS » (Accord général sur le commerce des services). Cette campagne fait partie d’une initiative lancée à l’échelle européenne. Près de 1000 communes du continent – dont 40 en Suisse – se sont déjà prononcées contre cet accord. Parmi elles, Genève, Delémont, Vevey, Yverdon et Le Locle . Selon ATTAC, l’AGCS « est un accord sans précédent, ni équivalent juridique ». Un traité négocié dans le cadre feutré de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dont l’objectif est d’ouvrir pratiquement l’ensemble des services publics à la concurrence. Les aires couvertes par l’AGCS se répartissent en 12 sections (et environ 160 sous-sections. On y trouve entre autres les communications, l’éducation, la santé, le tourisme et les voyages, la culture et les transports. Informer et sensibliser La campagne, qui démarre ces prochaines heures avec l’envoi de lettres à toutes les communes, tente d’informer et de sensibiliser aux risques courus par les services publics dans l’actuel processus de négociations de l’OMC, et dont un moment-clé se situe au sommet ministériel de Hong Kong, en décembre 2005. Deux objectifs sont visés : que l’AGCS soit connu et amplement débattu par les autorités municipales élues dans tout le pays, en garantissant un exercice réel de participation démocratique et de transparence ; et que la majorité des communes se déclarent « zone hors-AGCS ». L’aspect novateur de cette campagne – également menée, dans une étape antérieure, par la Communauté de travail des œuvres d’entraide suisse – réside dans son ampleur, relève Alessandro Pelizzari, secrétaire national d’ATTAC-Suisse. Ce dernier relève les efforts déployés en Suisse allemande, où plusieurs groupes politiques ont relayé cette proposition dans les villes de Berne, Coire, Bienne, Wohlen et Lucerne. « Il est difficile d’en prévoir l’impact. Généralement, de telles initiatives génèrent une dynamique propre qui déborde tous les calculs », a déclaré Pelizzari, pour lequel il n’est pas impossible, dans une seconde étape, de voir des Parlements cantonaux prendre une initiative similaire . Des objetifs clairs jusqu’en decembre La campagne présentée hier à Berne vise à renforcer la mobilisation menée contre les négociations de l’OMC dans divers pays et régions à l’échelle mondiale. Comme cela a déjà été annoncé lors de la clôture du 2e Forum social suisse (5 juin 2005), un « Conseil général des peuples » sera convoqué fin juillet 2005 à Genève (en même temps que la séance du Conseil ministériel de l’OMC, chargé de préparer le sommet ministériel de décembre 2005 à Hong Kong). D’autre part, Gérard Scheller (ATTAC-Genève) signale qu’une « Convention européenne des collectivités publiques contre l’AGCS » sera organisée les 21 et 22 octobre 2005 à Liège (Belgique). Cette rencontre permettra des échanges et des débats entre les militant/es des mouvements sociaux et des représentant/es élu/es des communes « libérée » du continent. « Grâce à la campagne internationale menée par ATTAC dans différents pays, les dangers liés à la libéralisation des services sont aujourd’hui connus par l’opinion publique », conclut Alessandro Pelizzari. - Sergio Ferrari, de Berne, Suisse traduction H.P. Renk Collaboration E-CHANGER
https://www.alainet.org/fr/articulo/112197
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