FSM 2004 : Des activistes appellent à s'unir contre la militarisation
17/01/2004
- Opinión
Par une cérémonie festive multicolore, en présence de dizaines de
milliers de personnes, la quatrième édition du Forum Social Mondial
(FSM) a été inaugurée dans la nuit du 16 janvier, à Mumbai, Inde.
L'atmosphère a été marquée par la musique et la danse, expression
des diversités culturelles du monde, ainsi que l'arrivée de la
Marche Nationale des Dalits (intouchables), entamés le 6 décembre
dernier, pour revendiquer leurs droits.
Samedi 17 on entame les débats, conférences, séminaires et ateliers,
qui continueront pendant quatre jours, avec la participation
attendue d'environ 100 mille participants. Bien que le programme
soit mondial, il n'y a pas de doute que la participation asiatique,
les problématiques et les visions de cette région marqueront ce
quatrième Forum, qui s'effectue pour la première fois hors du
Brésil.
« Il est nécessaire de retrouver la dignité humaine »
La fin des guerres et sa relation directe avec la misère et les
injustices sociales a été un des sujets touchés à travers les
déclarations d'activistes sociaux qui ont pris part à la première
conférence de presse du FSM.
Parmi les conférenciers - qui ont aussi pris part la cérémonie
d'ouverture du Forum - il y avait Abdul Amir Rekaby, membre du
Courant Démocratique National de l'Iraq (aujourd'hui exilé à Paris),
Mustafá Barghuti, dirigeant de l'organisation Initiative Nationale
palestinienne et la juriste iranienne Shirin Ebadi, activiste des
droits humains et Prix Nobel de La Paz 2003.
Dans toutes les interventions on a souligné une question centrale :
il est nécessaire de retrouver la dignité humaine, respecter les
droits humains universels, combattre les injustices imposées par
l'impérialisme et par les aspects négatifs de la globalisation.
Les questions nationales défendues par Amir Rekaby et Mustafá
Barghouti ont porté sur les aspects pratiques et l'action
antimilitariste. Selon ces deux activistes, le FSM 2004 va servir à
faire la lumière sur les conflits de la Palestine et de l'Iraq.
Selon Mustafá, il est temps de casser ce qu'il appelle « la
conspiration du silence ». « Les médias ne médias ne disent pas la
vérité. La Palestine est aujourd'hui un pays qui vit un apartheid.
Le pays a été divisé en morceaux. Depuis plus de trois ans on ne
peut pas circuler librement. Les lois internationales sont violées
et cela doit être examiné par les Nations Unies. L'occupation de la
Palestine est une violation des droits humains. Notre combat est
pour la liberté et la justice ».
Pour Barghouti, la question palestinienne ne doit pas être traitée
comme une négociation, mais plutôt comme une lutte de libération,
tel que cela s'est produit en Inde, au Vietnam et en Afrique du Sud.
Amir Rekaby a rappelé que le peuple iraquien sollicite le soutien de
tous ceux qui participent au FSM en prenant position contre le
pouvoir américain. « Les mouvements progressistes sont la base sur
laquelle nous devons construire nos actions contre la présence des
Etats-Unis en Iraq. Il nous faut une stratégie politique claire
contre l'occupation, et pour cela, les mouvements progressistes
doivent être sur le terrain ».
Rekaby, Mustafá et Barghouti voient le FSM comme un espace de
renforcement de leurs luttes respectives. Barghouti a affirmé : « Le
Forum Social Mondial est aujourd'hui le second superpouvoir dans le
monde. Ce n'est pas un pouvoir qui vient les armes et de l'argent.
C'est un pouvoir des êtres humains, un pouvoir moral, qui ne sera
pas dépassé ».
De son coté, l'iranienne Shirin Ebadi a souligné la nécessité de
l'universalisation des Droits Humains et de la recherche de
l'égalité entre tous. « Nous sommes ici pour annoncer l'engagement
vis-à-vis de la dignité humaine. Pour dire que la pauvreté absolue,
la faim et les guerres mettent compromettent la dignité et l'avenir
des individus », a-t-elle affirmé.
Dans une dure critique contre la culture musulmane, qui existe dans
la majorité des pays du Moyen-Orient et du Nord de l'Afrique, elle a
affirmé que le système doit changer pour que la démocratie puisse
s'épanouir. « La culture patriarcale est comme l'hémophilie. Il est
transmis aux prochaines générations par les femmes. Et c'est par
elles que nous pouvons changer cette réalité », a-t-elle indiqué.
(Source : RITS et Revue Forum)
(Repris d'ALAI / Traduction libre : AlterPresse)
https://www.alainet.org/fr/articulo/109179?language=es
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