Changeons le système pas le climat

08/09/2014
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A l’échelle planétaire, le mois de juin 2014 a été le plus chaud jamais enregistré, et l’année 2013 se place au sixième rang des années les plus chaudes jamais observées depuis le milieu du 19ème siècle. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la hausse de la température mondiale moyenne s’explique par la concentration croissante des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Celle-ci a atteint en 2012 un niveau inégalé, et selon les premières estimations, un nouveau record de niveau d’émissions mondiales aurait été battu en 2013.
 
La croissance exponentielle de la concentration de ces gaz dans l’atmosphère est d’origine humaine : elle est le fruit de la combustion industrielle à très grande échelle d’énergies fossiles – charbon, pétrole, gaz… – ainsi que des émissions engendrées par l’agriculture industrielle et la déforestation. Une partie des gaz à effet de serre est absorbée par les océans, contribuant à leur acidification, par les êtres vivants et la nature. Le reste demeure et s’accumule dans l’atmosphère au fil du temps, atteignant aujourd’hui des concentrations sans précédent : les dérèglements climatiques, qui ont pour origine l’activité humaine, sont donc des processus enclenchés de manière irréversible.
 
Les pays ayant débuté leur industrialisation au 18ème et 19ème siècles sont responsables de près des troisquarts de la concentration actuelle de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Toutes les sociétés industrielles et productivistes, à l’Est comme à l’Ouest, ont fortement accru leurs émissions après la Seconde guerre mondiale. Plus récemment, la globalisation économique et financière, le libre-échange débridé et la montée en puissance de pays qui empruntent la voie du développement productiviste et consumériste entretiennent cette augmentation.
 
La modification profonde et durable de notre planète, et en particulier du climat, du fait de l’activité humaine amène de nombreux scientifiques à considérer que nous sommes entrés dans une nouvelle ère géologique, qualifiée d’anthropocène. Les sociétés humaines, dont l’histoire courte se trouve aujourd’hui inextricablement liée à l’histoire longue de la planète Terre, font alors face à des difficultés et des défis considérables : c’est leur pérennité même qui est aujourd’hui menacée par un modèle de développement insoutenable.
 
https://www.alainet.org/fr/articulo/103190?language=es
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