Entre doutes et optimisme mesuré
25/02/2014
- Opinión
L’organisation des élections, en 2014, reste encore un doute commun, que partagent, à la fois, certains dirigeants de partis ayant pris part au processus de dialogue inter-haïtien - entamé le 27 janvier 2014 sous la médiation de la conférence épiscopale (catholique romaine) d’Haïti (Ceh) - et d’autres qui n’y ont pas participé, constate l’agence d’information en ligne AlterPresse.
Le respect entre les différents pouvoirs, un gouvernement d’ouverture (de consensus), le replâtrage de l’actuelle structure électorale et l’organisation des élections pour 2014, au mois d’octobre au plus tard, sont les grands points de cet accord.
Le coordonnateur de l’Organisation du peuple en lutte (Opl), Sauveur Pierre Étienne, qui a participé aux échanges, n’est pas convaincu que les élections vont se tenir cette année.
Y aura-t-il des élections, d’ici la fin de l’année 2014 ?
« À mon avis, elles devraient avoir lieu en 2014 », déclare le coordonnateur de l’Opl.
« Je ne peux pas garantir que les élections vont avoir lieu à la fin de l’année, parce que je suis dans l’opposition », ajoute le dirigeant politique.
Le professeur Pierre Étienne ne semble pas avoir une totale confiance dans l’application de cet accord, au cas où il serait signé par le parlement.
Déjà, le professeur commence par établir des balises : « si le régime Tèt kale n’arrive pas à organiser les élections en 2014, on se demande si le président va pouvoir organiser les élections en 2015 » ?
« Si l’Opl prend acte que l’équipe au pouvoir n’a pas la volonté d’organiser les élections, ce sera la mobilisation générale en vue de son départ », menace-t-il.
Le docteur Junot Félix, coordonnateur du parti Aksyon pou rekonstwi yon Ayiti òganize (Action pour reconstruire une Haïti organisée, Akao), doute également que des élections vont se tenir en 2014.
Akao n’a pas participé au processus de dialogue, critiquant surtout le fait que les protagonistes n’ont pas pris le temps de définir la crise haïtienne.
Et sur la question des élections spécifiquement, Akao soupçonne le gouvernement de vouloir en faire « un processus vicié ».
« On va arriver à la fin de l’année, il n’y aura pas d’élections et on va tout (re) mettre pour 2015 », affirme le dirigeant d’Akao.
L’équipe gouvernementale ne fait que jouer à « un jeu de dupes ».
« Les gens vont continuer à manifester leur opposition, c’est ce qui va se passer », estime Junot Félix, qui ne voit pas d’autres perspectives que des manifestations de l’opposition.
De son côté, la coordonnatrice de la Fusion des socio-démocrates (Fusion), l’ex sénatrice Edmonde Supplice Beauzile, « souhaite que les élections se tiennent en 2014 ».
Pour elle, l’accord - qui serait issu de ce dialogue - « ne peut apporter aucune solution à la crise actuelle ».
La Fusion, qui avait laissé la table du dialogue inter-haïtien, préconise un « dialogue entre les partis de l’opposition d’abord », de sorte qu’ils puissent dégager une position avant de rencontrer l’exécutif.
Optimisme mesuré
Depuis la signature ratée des actes du dialogue, les vendredi 14 et samedi 15 février 2014, le processus reste en mode pause.
La publication de la liste complète des 10 noms des juges, choisis par le sénat, pour diriger la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), c’est ce que les parlementaires exigent comme condition pour que le président du sénat Dieuseul Simon Desras puisse parapher le document.
« À mon avis, c’est une question de temps », estime Sauveur Pierre Étienne, le coordonnateur de l’Organisation du peuple en lutte (Opl), qui croit que le président du sénat va signer l’accord.
Ayant pris part aux processus de dialogue, le parti Opl est actuellement membre de la commission de suivi, chargée d’observer si les promesses faites sont respectées.
L’exécutif a publié les noms de seulement 7 des 10 personnalités, choisies pour gérer la Cscca, et a avancé des doutes sur les 3 autres.
Pour l’instant, une commission ad hoc se charge d’étudier les dossiers des 3 autres, une manière de dissiper le doute relatif à la compétence effective de ces dernières.
Mais, en réalité, tous ces points d’accord ne sont que des « prérogatives constitutionnelles », qui ne nécessitent pas un dialogue pour être réalisées, d’après le parti politique Akao.
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