Haïti traîne un statut de « république des Ong », comme une seconde peau, selon le Cerfas

08/02/2014
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Les défis fondamentaux n’étant toujours pas abordés, l’ère des organisations non gouvernementales (Ong) n’est pas prête de s’achever, relève le professeur Kawas Francois, prêtre jésuite (catholique romain), directeur du Centre de recherche, de réflexion et d’action sociale (Cerfas).
 
Père Kawas Francois intervenait, le jeudi 6 février 2014, autour du thème « raconter la souffrance après le retrait des Ong », dans le cadre d’une journée de réflexions, à Port-au-Prince, du Groupe de recherche sur les imaginaires politiques en Amérique Latine (Gripal), à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
 
Les idées, présentées dans cette activité, sont, pour l’essentiel, les résultats d’une étude conduite, par le groupe, de 2012 à 2014, sur l’intervention des Ong en Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, à partir de témoignages recueillis.
 
Quatre ans après le séisme, les « grands défis de la société haïtienne restent encore entiers » et « les problèmes fondamentaux n’ont pas encore été abordés », estime le professeur-prêtre jésuite Kawas Joseph.
 
Une situation, qui risque de maintenir le pays, pour « longtemps encore », dans un statut de « république des Ong », comme l’ont crié certains après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
 
La « prolifération des Ong » après le séisme est le signe d’une « absence criante [de l’État en Haïti]..., dans son incapacité de répondre à sa mission régalienne », rappelle Kawas Joseph.
 
Dans la liste de défis à relever, il y a la nécessité de prendre des mesures pour rapatrier « la fonction régulatrice » de l’État, jusque-là exercée sur le territoire national par l’église (prêtres, pasteurs et houngans) et par les organisations non gouvernementales, souligne le directeur du Cerfas.
 
Pour sortir du statut de « république des Ong », il convient de bannir le clientélisme, surtout dans le recrutement de la main-d’œuvre pour la fonction publique, d’œuvrer en faveur de l’émergence d’une véritable société civile (homogène) dans le but de finir avec la fracture sociale héritée de la période coloniale, préconise Kawas Francois.
 
https://www.alainet.org/fr/active/71442
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