Selon le Rnddh
Les libertés publiques en péril sous Martelly
13/12/2013
- Opinión
Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) sort un rapport alarmant à l’occasion du 65e anniversaire de la déclaration universelle des droits humains, le 10 décembre 2013, sous le titre tristement accablant « Les Libertés d’expression, d’association et de réunion en péril en Haïti ».
Dans ce rapport Rnddh recense pas moins de 24 cas où des journalistes et travailleurs de la presse sont agressés par des agents de la police nationale d’Haïti, des membres de la sécurité présidentielle, des proches du président Michel Joseph Martelly quand ce n’est pas le chef de l’Etat lui-même,.
Au moins 8 agressions contre la population lors de manifestations ou mouvements de protestation notamment par les agents de la police qui ne ménagent ni la santé des manifestants ni les dépenses de la république en utilisant à profusion les bombes de gaz lacrymogènes sont aussi listés.
Des cas emblématiques et spectaculaires comme ceux de Gotson Pierre, verbalement agressé le 9 mars 2011 par le candidat Martelly, le fameux « taisez-vous » lancé par le président aux journalistes le 27 juillet 2011 au lancement de la revue touristique Magic Haïti, l’injure contre Germain Etienne, le 3 octobre 2012 par Martelly, la sauvage agression physique contre Rodrigue Lalane le 1er octobre 2013 par deux agents de sécurité du chef de l’Etat sont triés et présentés dans ce rapport de 11 pages.
L’offensive du Conseil national des télécommunications d’Haïti (Conatel) de 2011 à 2013 pour fermer « arbitrairement » 50 stations de radio communautaires et locales ainsi que des télévisions à travers tout le pays, n’est pas resté sous silence dans le document dont AlterPresse a eu une copie.
Le Rnddh affirme que ce sont des « tentatives intensifiées chaque jour, de museler la presse ».
Tentatives, évidemment, contraires aux prescrits de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 et la Constitution Haïtienne, deux instruments légaux à la lumière desquels le Rnddh analyse les actions.
Si au début, les manifestations de la population pour dénoncer les « conditions générales de vie exécrables » ont été supportées, ces derniers temps « elles se soldent par des attaques systématiques, perpétrées par les agents de la Pnh, s’apparentant à une forme accrue d’oppression », selon les écrits de l’organisation des droits humains.
Il semble que seuls les partisans du pouvoir jouissent du droit de manifester sans avoir à s’inquiéter de la répression policière à moins qu’ils réclament leur mille gourdes de prime à haute voix comme à la fin de la manifestation pro-Martelly du 1er octobre 2012.
« Cette répression est la preuve manifeste de la volonté des autorités étatiques de réduire au silence certains médias et la population haïtienne, aujourd’hui victime des pires conditions sociales, avec comme toile de fond, la misère, la cherté de la vie, l’inexistence d’un programme de protection sociale », soutient le Rnddh.
L’organisation n’est pas du tout tendre avec l’administration Martelly-Lamothe qui, dit-elle, « choisit sciemment de mettre en péril des acquis démocratiques, chers au peuple haïtien » pour se livrer à une politique systématisée de négation des droits humains.
En protestant contre ces agissements, le Rnddh recommande de « cesser immédiatement les menaces, les attaques et les intimidations contre la Presse, respecter le droit à l’information de la population, porter les agents de la PNH à intervenir, dans les limites de leurs fonctions, lors de la sécurisation des manifestations ».
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