Élections : Processus lancé, opposition hérissée

14/10/2013
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Alors que la machine électorale semble lancée, l’opposition crie à l’illégalité et au piège, constate AlterPresse.
 
Depuis que le président du Collège transitoire du conseil électoral permanent (Ctcep) Emmanuel Ménard a annoncé un calendrier du processus des élections sénatoriales partielles et locales, et fixé le scrutin au 26 janvier 2014, la machine semble en route.
 
A partir du 13 octobre et jusqu’au 21 octobre 2013, les personnes intéressés à faire partie des bureaux électoraux départementaux (Bed) ou communaux (Bec) sont invités à s’inscrire.
 
Ces postulants doivent passer un concours pour être engagés ou non.
 
Cependant, l’opposition politique ouvertement regroupée sous le label du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) maintient sa position et rejette les initiatives du Ctcep.
 
Une « mascarade » ?
 
Ce calendrier est une « mascarade » mise en œuvre par le Collège, a déclaré à AlterPresse le porte parole du Mouvement, Turneb Delpé.
 
S’inscrire comme le demande le Ctcep « ce serait cautionner l’illégalité », a poursuivi Delpé.
 
Le mouvement regroupe près d’une vingtaine de partis, dont le Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp), la Confédération unité démocratique (Kid), les partis, libéral haïtien (Plh) et Louvri baryè (Plb), libération, et Pwòp (Propre), parmi d’autres.
 
Un manque de confiance dans l’exécutif et l’institution électorale règne dans l’esprit des opposants au pouvoir du président Michel Martelly.
 
Si l’exécutif n’avait pas tout accéléré depuis déjà 2 ans c’est parce qu’il ne voyait pas encore « comment voler les élections », croit le Modpod.
 
Un problème maintenant résolu car « il [Martelly] a les mairies, les juges d’instructions, les commissaires du gouvernement, donc il veut seulement avoir le contrôle des BED et des Bec justement pour voler les élections », toujours d’après le Mopod.
 
Une autre critique du Mouvement, c’est que le Ctcep n’a pas informé en fonction de quelle loi tout ce processus est entamé et quelle loi règlemente le processus électoral lancé.
 
Pour l’instant, rien n’est encore définitivement dit pour le projet de loi électorale élaboré par le Ctcep, qui se trouve au niveau du Parlement.
 
Le Sénat a voté le mercredi 2 octobre le projet de loi mais en des termes différents que ceux retenus par la chambre des députés le 9 septembre (2013) avant de partir en vacance.
 
La présidence devrait convoquer les députés à se réunir à l’extraordinaire pour statuer sur l’avenir de ce projet de loi, mais hésite.
 
Martelly serait en train d’envisager un accord avec les partis politiques.
 
Mais attention. « ce sera un accord de pendaison », estime l’opposition démocratique « un piège qui empêchera les partis de revendiquer quand les élections seront volées ».
 
La Smartmatic critiquée
 
Par ailleurs, en novembre 2012, le gouvernement a annoncé officiellement la signature d’un accord avec la multinationale Smartmatic dans le but d’aider à la mise à niveau du registre civil et d’identité puis d’assurer le transfert de connaissances technologiques aux institutions haïtiennes concernées, à l’image de l’Office national d’identification (Oni).
 
Une version qui ne persuade pas les adversaires politiques qui voient dans la Smartmatic une firme internationale « spécialisée dans le vol des élections ».
 
Créée en 2000, la Smartmatic s’est donnée pour mission de fournir des solutions technologiques pour entre autres le vote électronique et l’identification des personnes.
 
 
https://www.alainet.org/fr/active/68196
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