Quand prendra fin le massacre des militants sans terre par les mercenaires de l’agro-business au Brésil ?
05/04/2013
- Opinión
Le dirigeant du Mouvement des Sans Terre, Fábio Santos da Silva, assassiné le 2 avril de quinze balles par des hommes de main, à Iguaí, dans la région sud-ouest de Bahia, a été enterré ce 3 avril 2013.
La veillée funèbre avait commencé dans la Communauté Rurale Ribeirão das Flores, s’est poursuivie à la Chambre Municipale d’Iguaí, pour que les citoyens puissent accompagner et partager le deuil et la douleur de la famille, des amis et des compagnes et des compagnons de lutte.
A la sortie de la Chambre Municipale, la famille, les amis et les militants du Mouvement des Sans Terre ont réalisé une marche pour accompagner le cercueil jusqu’aux portes de la ville. Les percussions, les slogans repris en choeur et toutes sortes de musiques ont exprimé l’indignation générale.
“Cette marche a pour but de nouer un dialogue avec la société, dans le sens de dénoncer les faits et d’exiger au pouvoir judiciaire que justice soit faite et que les assassins ne restent pas impunis” a déclaré le Député Fédéral Valmir Assunção (Parti des Travailleurs de Bahía, PT-BA).
La direction du Mouvement des Sans Terre affirme que les milittants de la région subissent des menaces continuelles dans le but de fragiliser la lutte, et d’éviter ainsi de nouvelles mobilisations et occupations de terres.
Après la marche la dépouille mortelle a été ramenée à la Communauté rurale pour y être enterrée en présence de la famille.
“Combien de fois nous les paysans et travailleurs serons-nous assassinés ? C’est ce genre d’action, menée par des mercenaires, lâche et cruelle, que nous subissons dans les zones rurales du Brésil. Cet assassinat, qui a toutes les caractéristiques d’une exécution, ne peut rester impuni. Fábio, qui fut également un candidat au poste d’échevin pour le Parti des Travailleurs (PT) dans la région, était un grand lutteur, combattant et militant des causes sociales. Comme tous les militants du MST, il voulait voir la réforme agraire mise en œuvre. Compagnon Fabio, ici, nous allons continuer ton combat. Je me solidarise avec la famille. Fabio, présent, présent, présent ! » Sur ces mots s’est conclue la cérémonie.
Historique
Depuis 2010, à partir des occupations réalisées par les familles du campement Mãe Terra, à Iguaí, les militants du Mouvement des Sans Terre de la région ont commencé à recevoir des menaces des grands propriétaires.
Face aux menaces, le Mouvement a convoqué une réunion avec le Médiateur Agraire, pour dénoncer publiquement cette offensive des grands propriétaires contre la lutte pour la redistribution de la terre en vertu de la réforme agraire. Rien n’a été fait.
C’est dans ce marasme que Fábio Santos a été assassiné. C’est pourquoi les Sans Terre exigent la justice de la part du pouvoir judiciaire.
Violence dans les zones rurales
Selon la Commission Pastorale de la Terre (CPT) on a compté 29 assassinats de travailleurs ruraux lors de conflits pour la terre en 2011. Un nombre moindre qu’en 2010, quand furent assassinés 34 travailleurs.
Entretemps il y a eu une augmentation de près de 178% pour le nombre de travailleuses et travailleurs ruraux menacés de mort.
Les données démontrent que dans les zones rurales, dans les quatre premiers mois de 2010, 12 travailleurs ont été assassinés dans des conflits ruraux. Dans la même période en 2011, huit avaient été tués.
Ce qui démontre que la violence continue et que l’impunité persiste face aux assassinats et aux menaces.
(Traduction : Thierry Deronne – Venezuela Infos)
Source originale : http://www.mst.org.br/Sem-Terra-cobram-justica-durante-enterro-de-dirige...
https://www.alainet.org/fr/active/63058