Les bolivariens en campagne ne croient pas aux larmes

23/03/2013
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Qui connaît le peuple vénézuélien sait que son arme la plus redoutable est le grand rire rabelaisien qui se moque des humiliations du patron, le rire souterrain qui libère l’énergie des retruques, ces revanches contre l’Histoire que voudraient écrire à sa place les grands médias ou les « experts en politique ». Le candidat bolivarien Nicolas Maduro en campagne, c’est d’abord cet humour populaire, à rebours des faire-parts occidentaux de fin de la révolution ou de luttes fratricides entre chavistes.

 
Issu des quartiers populaires de Caracas et des luttes étudiantes contre les régimes répressifs (1) d’avant l’élection de Chavez en 1998, l’ex-syndicaliste du transport public Maduro a aussitôt été dénigré par les médias dominants commele chauffeur d’autobus, c’est-à-dire comme indigne de la fonction présidentielle. Ministre des Affaires Étrangères (2006-2013), Vice-président de la République (2012-2013), actuel président constitutionnel, Nicolas Maduro n’a pas répondu en brandissant son CV mais en prenant le volant d’un autobus pour conduire 61 familles pauvres jusqu’au seuil de leurs appartements construits dans le cadre de la Grande Mission Logement.
 
Chaque agression de la droite offre au candidat des révolutionnaires l’occasion d’inventer un bon mot qui ravit et galvanise ses millions de supporters : la hora loca de la oposiciónel baile de la obsesiónel Frente de Sifrinos Bolivarianos ouLa Guerra de los sesos, expressions intraduisibles en français, tirées de la culture urbaine, de la télénovéla ou du jargon des DJ, et qui ôtent le peu de vernis qui restait au candidat de la droite Capriles Radonski (2)el señorito de los apellidos.
 
Par contraste, le discours insipide et agressif de Capriles symbolise la droite médiatique latino-américaine piégée par l’avènement de démocraties où le peuple peut enfin voter (3). Selon l’entreprise de sondages états-unienneInternational Consulting Services (ICS), plus de 63% des vénézuéliens rejettent le programme néo-libéral de Capriles Radonski, et donnent 17 points d’avance au programme socialiste, écologique et participatif du candidat bolivarien.
 
Nicolas Maduro base sa campagne sur l’accélération de la révolution (notamment par la poursuite et le renforcement des missions sociales). Le programme soumis aux électeurs reprend les cinq objectifs du Plan Patria 2013-2019 qui ont valu la victoire à Hugo Chavez aux présidentielles d’octobre 2012(4). Maduro y ajoute des mesures comme la remise urgente sur pied des hôpitaux publics qui sombraient dans la bureaucratie, la corruption et l’inefficacité, ou un plan de désarmement et une offensive générale contre le trafic de drogue, source principale de l’insécurité. Rendez-vous dans les urnes le 14 avril pour le dix-septième scrutin en quatorze ans de révolution.
 
Notes :
1.     La jeunesse d’aujourd’hui ne sait pas encore ce qui s’est passé au Venezuela il y a trente ou quarante anshttp://venezuelainfos.wordpress.com/2013/01/19/la-jeunesse-daujourdhui-ne-sait-encre-rien-de-ce-qui-sest-passe-au-venezuela-il-y-a-trente-ou-quarante-ans/
2.     50 vérités sur Henrique Capriles Radonsky, candidat à la présidence du Venezuela de Salim LAMRANI, http://www.legrandsoir.info/50-verites-sur-henrique-capriles-radonsky-candidat-a-la-presidence-du-venezuela.html
3.     Le Brésil, le Venezuela et la déshydratation de la droite médiatique en Amérique Latine, de
 
4.     Plan Patria 2013-2019 - programme présenté par Nicolas Maduro,  http://venezuelainfos.files.wordpress.com/2012/10/programme-de-chavez-2013-2019-texte-integral1.pdf
 
 
https://www.alainet.org/fr/active/62721?language=es
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