Camps et relogement : Des mesures d’urgence plus chères que les solutions de long terme ?

04/09/2012
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« Les coûts sociaux et financiers engendrés par l’évacuation d’une population d’un camp, lorsqu’une tempête a lieu, peut largement dépasser le coût des subventions pour la location de logements », déclare Luca Dall’Oglio, chef de mission de l’organisation internationale pour les migrations (Oim) en Haïti, dans un communiqué transmis à AlterPresse.
 
L’Oim, qui a été très active dans le déplacement des personnes les plus vulnérables en prévision du cyclone Isaac (près de 5,210 familles prises en charge) , rappelle l’urgence de résoudre le problème du relogement des 390,000 Haïtiennes et Haïtiens qui habitent encore les 575 camps que compte l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.
 
Mises à l’œuvre à l’approche d’une tempête, ces opérations de prévention - qui consistent au déplacement des populations vulnérables des camps dans des refuges adaptés, puis leur « replacement » - brassent, en effet, des fonds colossaux.
 
Concrètement, il s’agit d’abord de repérer les populations les plus exposées (enfants et femmes enceintes tout particulièrement) et les zones qu’elles habitent.
 
Ensuite, de rentrer en contact avec elles, pour leur offrir la possibilité de se réfugier en lieux sûrs, puis de les ramener chez elles, une fois le danger passé.
 
Sans oublier les préparatifs logistiques titanesques qui sous-tendent ces déplacements : pléthore de véhicules et d’employés, préparations de refuges adaptés, de nourriture, d’eau, de matériel médical et de survie, de kits d’hygiène, et tous les coûts en conséquence.
 
Si l’urgence est trop chère, qu’en est-il des mesures de long-terme ?
 
Un vaste programme de subvention à la location peut-il résoudre le problème sur le long terme ?
 
C’est sur cette voie que s’oriente aujourd’hui le gros de la politique de relogement.
 
A ce jour, « l’Oim et les autres acteurs humanitaires ont déjà aidé 18,807 familles à quitter les camps, en leur octroyant des subventions à la location pendant 12 mois. Jusqu’ici, le programme a permis de fermer une cinquantaine de camps », indique le communiqué de l’organisation.
 
Mais que se passera-t-il lorsque prendront fin ces dites subventions ?
 
Les organisations non gouvernementales (Ong) et le trésor public disposent-ils d’assez de fonds pour soutenir cette politique jusqu’à son terme ?
 
Source: Alterpresse www.alterpresse.org
https://www.alainet.org/fr/active/57730
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