Impasse

21/02/2004
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La situation haïtienne est toujours dans l'impasse après les démarches d'une délégation ministérielle internationale pour obtenir l'accord du pouvoir et de l'opposition sur un plan de sortie de crise. Le président Jean Bertrand Aristide a annoncé ce 21 février à la mi- journée qu'il a accepté le plan qui a été préparé à l'initiative du gouvernement américain. Ce plan, qui prévoit la poursuite du mandat du chef de l'État jusqu'à son terme en 2006, inclut la nomination d'un nouveau premier ministre et d'un nouveau gouvernement en concertation avec l'opposition. Mais la Plateforme Démocratique a fait savoir dans la soirée qu'elle rejetait le plan. L'ex sénateur Paul Denis a déclaré à la presse que le plan de résolution de la crise, proposé par la communauté internationale est « inacceptable » du fait qu'il ne mentionne pas la démission d'Aristide. La délégation internationale, dirigée par le diplomate américain Roger Noriega, accompagné d'autres médiateurs de la France, du Canada, de la Communauté Économique de la Caraïbe (CARICOM) et l'Organisation d'États Américains (OEA), a rencontré les deux parties. Dans un premier temps, le président Aristide s'est réuni avec les membres de la délégation au palais présidentiel. Puis, ces derniers ont rencontré dans l'après-midi les membres de la Plateforme durant environ 5 heures d'horloge. Le ministre des affaires étrangères des Bahamas, Frederic Mitchell, et le ministre de la francophonie du Canada, Denis Coderre, ont affirmé à la presse que les échanges ont été « honnêtes ». Lors d'une rencontre avec la presse ayant précédé la réunion avec la délégation internationale, l'écrivain Yanick Lahens, représentant du secteur culturel dans le Groupe des 184 (associations civiques, socioprofessionnelles et du secteur privé), a déclaré à la presse que les acteurs internationaux doivent « écouter la nation qui réclame la démission d'Aristide ». Il a appelé la population à poursuivre la lutte pacifique. « Nous sommes arrivés à la conclusion que de bonnes élections ne sont pas possibles avec Aristide », a déclaré le Coordonnateur du Groupe 184, André Apaid. Pour sa part, le président Aristide a encore réaffirmé ce 21 février au palais qu'il ira jusqu'au bout de son mandat. La Communauté internationale a toujours fait valoir la nécessité d'une solution politique à l'impasse qui dure depuis les élections législatives contestées de l'année 2000. Mais l'OEA a échoué dans ses 24 missions pour essayer de trouver une issue à la crise, qui s'est encore envenimée ces 2 dernières semaines, passant à une étape d'insurrection armée, ayant déjà fait 60 morts. La ville de Gonaives (nord) a été prise le 5 février et celle de Hinche (est) le 16 février par le Front de Résistance pour la Libération et la Reconstruction d'Haïti, formé de dissidents du régime au pouvoir, d'anciens militaires et paramilitaires. Aristide a une nouvelle fois traité les insurgés de « terroristes ». Il a averti qu'il ne va pas tolérer que « des gangs armés mettent en péril l'ordre constitutionnel ». A propos de l'insurrection armée, le Groupe des 184 a estimé qu'elle est « la conséquence directe de la stratégie gouvernementale » et de la « passivité de la communauté internationale qui n'a pas assurer le suivi de ses résolutions ». [gp apr 21/02/2004 21:50]
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