Les départements vulnérables à l’abri d’éventuels troubles, projette la Cnsa

25/03/2012
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L’insécurité alimentaire, qui sévit dans divers départements géographiques - notamment l’Artibonite (particulièrement le haut Artibonite / Nord), le Nord-Ouest, le Sud, le Sud-Est et l’Ouest - ne serait pas de nature à entraîner des tensions dans le pays, tente de rassurer l’ingénieur-agronome Gary Mathieu, directeur de la coordination nationale pour la sécurité alimentaire (Cnsa), dans une interview accordée à AlterPresse.
 
« La stabilité des prix, quoique élevés, le changement de la situation politique », sont des indicateurs qui ne laissent pas présager d’éventuels troubles liés à l’insécurité alimentaire, analyse l’ingénieur-agronome.
 
Le gouvernement (démissionnaire) et des organisations non gouvernementales interviennent pour augmenter la disponibilité des produits alimentaires et encourager la création d’emplois, souligne la Cnsa.
 
En avril 2008, des tensions avaient éclaté dans la capitale après une hausse des prix des céréales, précipitant la chute du gouvernement de Jacques Édouard Alexis.
 
Depuis le séisme du 12 janvier 2010, la situation alimentaire demeure une grande préoccupation.
 
La Cnsa vient d’alerter sur la situation critique des départements de l’Artibonite (particulièrement le haut Artibonite), du Nord-Ouest, du Sud, du Sud-Est et de l’Ouest, dans un bulletin d’informations et de perspectives, émis en fevrier 2012.
 
Ces départements géographiques seront les plus touchés par la période post-récoltes à cause du manque de réserve et de la mauvaise situation agricole dans les zones signalées, avertit la Cnsa.
 
Grâce aux récoltes en cours et à la stabilité des prix des produits alimentaires de base, les conditions de la disponibilité et de l’accessibilité des aliments en Haïti devraient s’améliorer au cours des prochains mois, prédit, toutefois, la Cnsa.
 
Dans le département de l’Ouest, les effets néfastes du tremblement de terre, le chômage, le manque de revenus et la faiblesse du pouvoir d’achat, sont parmi les problèmes qui affectent les gens des quartiers précaires de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, particulièrement dans les bidonvilles et les camps de personnes déplacées, d’après Gary Mathieu.
 
« La majeure partie de la population de la zone métropolitaine - qui survit sans emploi - dépend essentiellement du marché pour la satisfaction de leurs besoins alimentaires. La hausse des prix des produits alimentaires de base affectent ces gens, parce que ces derniers n’ont pas de revenu stable », explique t-il.
 
Dans le département de l’Ouest (incluant Port-au-Prince), la moyenne de l’insécurité alimentaire est de 46 %, tandis que la moyenne nationale est de 38 %, déplore la Cnsa.
 
D’autres lieux, comme le haut Artibonite, constituent des poches d’insécurité alimentaire, tandis que, dans le bas Artibonite, il y a une activité de production agricole intense.
 
« C’est une zone sèche (le haut Artibonite), où il y a très peu d’agriculture. Les stratégies de survie, utilisées par les gens, montrent que ce lieu est très vulnérable », fait savoir la Cnsa.
 
La coordination nationale pour la sécurité alimentaire espère le maintien d’une certaine stabilité politique, le vote du budget national et le décaissement (à temps) des fonds, la diminution des risques de contamination du choléra en vue d’éviter des troubles.
 
L’augmentation du revenu des gens dans les zones urbaines, la création d’emplois, la mise en place de programmes alimentaires sont, entre autres, les recommandations de la Cnsa.
 
 
https://www.alainet.org/fr/active/53696?language=en
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