La Minustah prête à accompagner les victimes de l’ancien dictateur en appel
02/02/2012
- Opinión
La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti se dit prête à accompagner les victimes de l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier qui veulent faire appel de l’ordonnance de clôture renvoyant l’ex-dictateur uniquement par devant un tribunal correctionnel pour détournement de fonds, informe Sylvie Van Den Wildenberg, porte-parole de la Mission.
« La Minustah apportera son appui à tout appel de cette décision qui ne prend pas en compte les violations des droits de l’homme », a lancé Wildenberg à la conférence de presse de la Minustah ce 2 février 2012.
« La Minustah est très préoccupée par les annonces faites par plusieurs sources selon lesquelles l’ancien président Jean-Claude Duvalier pourrait n’être inculpé que de crimes financiers et non de nombreuses violations graves de droits de l’homme qui ont été perpétrées pendant les années où il assumait la présidence du pays », poursuit la porte-parole.
La Mission s’aligne sur la position déjà exprimée par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les droits de l’Homme et par l’Expert indépendant Michel Forst actuellement en visite d’évaluation de la situation des droits humains en Haïti jusqu’au 8 février.
« Les familles des victimes qui ont porté plainte depuis le retour de Jean-Claude Duvalier en Haïti (en janvier 2011) ont fourni aux autorités judiciaires les éléments d’information nécessaires pour renvoyer l’ancien président devant le Tribunal Criminel pour être jugé sous les inculpations de crime de meurtre, de séquestration, de détention illégale et de torture », a déclaré Michel Forst à son arrivée à Port-au-Prince.
La porte-parole de la Mission a une fois de plus rappelé qu’il n’existe pas de prescription, en vertu du droit international, pour les crimes commis par l’ex-dictateur.
La Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme a rappelé à l’Etat Haïtien, le 17 mai 2011, son devoir d’enquêter sur les graves violations des droits humains du régime de Duvalier. Elle a aussi souligné que torture, exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées sont des crimes contre l’humanité.
« Les Nations Unies estiment que l’impunité pour de tels crimes ne saurait prévaloir. Aussi lance-t-elle un appel urgent aux autorités pertinentes d’Haïti pour qu’elles fassent en sorte que justice soit rendue aux nombreuses victimes des graves violations des droits de l’homme commises sous le gouvernement de monsieur Duvalier », précise la Minustah.
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