Conclusion d’une enquête de La Concertation nationale contre les violences faites aux femmes

Les femmes violentées font peu confiance aux institutions judiciaires

28/11/2011
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Les femmes ayant subi des violences ont très peu confiance dans les institutions judiciaires en Haïti (tribunaux de paix et parquets), selon une enquête de la Concertation nationale contre les violences faites aux femmes.
 
Cette entité a publié des données partielles de son enquête, concernant la période de juillet 2009 à juin 2011, le 25 novembre dernier, journée internationale contre la violence sur les femmes.
 
Seulement 7% des 2240 cas répertoriés ont été rapportés par le secteur de la justice dans le réseau de la concertation nationale.
 
Crée en 2003 et formellement constituée en 2007, La concertation nationale est constituée de plusieurs organisations et institutions qui travaillent sous le leadership du Ministère à la condition féminine.
 
La fiche nationale d’enregistrement des cas de violences rapportées, élaborée depuis 2002, a été l’outil essentiel dans le processus de collecte des données, selon la concertation nationale.
 
Entre 2009 et 2011, sur 3 098 cas de violences répertoriés, 2 240 se rapportent aux femmes. Soit un taux de 72%.
 
Il semble que, d’après les données de la concertation nationale, les femmes violentées ont le reflexe d’aller à l’hôpital. 67% des cas sont rapportés par le secteur de la santé, d’après le document diffusé dans la presse.
 
Les jeunes sont les plus touchés par les situations de violence. Ils sont généralement âgés entre 15 et 30 ans.
 
Cependant les jeunes femmes sont les plus touchées. « Les femmes entre 15 et 25 ans sont les plus touchées par les agressions sexuelles », précise le document.
 
Toutefois, une femme peut être agressée jusqu’à 84 ans d’après les données recueillies de juillet 2009 à juin 2011.
 
Les femmes célibataires se retrouvent aussi dans la catégorie des plus violentées.
 
En ce qui concerne les lieux de perpétration des viols (90% de cas des agressions), le domicile de l’agresseur l’emporte à 44% des cas contre 42% pour le domicile de la victime.
 
50% des cas rapportés sont des violences civiles.
 
La violence conjugale est en hausse depuis ces deux dernières années puisque dans plus de 90% des cas, la violence est exercée par le conjoint, surtout chez les femmes reçues par l’organisation Kay Fanm.
 
Toutefois, le document n’a fourni aucune statistique sur les violences exercées sur les femmes et les filles vivant dans les camps de déplacés.
 
« La violence contre les femmes désigne tout acte de violence, fondé sur l’appartenance au sexe féminin, causant ou susceptible de causer aux femmes des dommages ou des souffrances », souligne le document de la concertation nationale.
 
Cette définition de la violence a été adoptée en juin 1994 par la Convention Belém Do Parà (Brésil).
 
Le 3 avril 1996, la République d’Haïti a ratifié cette convention grâce à l’agitation menée autour de la question par les organisations de femmes et des féministes du pays.
 
« La Concertation nationale travaille actuellement sur une proposition de loi-cadre concernant la violence faite aux femmes », selon la militante féministe Danielle Magloire.
 
La Concertation regroupe des organisations de femmes, les Ministères à la Condition féminine, de la Santé et de la Justice, des ONG et des agences de coopération internationales dont ONU Femmes font partie de la concertation nationale.
 
 
https://www.alainet.org/fr/active/51210
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