Plus de 24.000 femmes victimes de violence prises en charge en moins de 10 ans
26/11/2011
- Opinión
Extrait des résultats d’une enquête conduite par la Concertation nationale contre les violences faites aux femmes (Concertation nationale) [1]
Les données de cette enquête [2] ont été transmises à AlterPresse le 25 novembre 2011 , à l’occasion de la Journée mondiale contre la violence faite aux femmes
1. Evolution du nombre de cas de violences enregistrés (Janvier 2002 - Juin 2011)
Entre 2002 et 2011, un total de 24 369 victimes de violence été recensé et pris en charge par des organisations et institutions. Kay Fanm et SOFA n’accueillent que des femmes et ces dernières représentent 15 715 cas sur le total des femmes concernées (soit 67,48%).
2. Les violences physiques sont majoritaires parmi les différentes formes de violence enregistrées (Juillet 2009-Juin 2011)
Sur 3 098 cas de violence enregistrés à partir de la Fiche nationale d’enregistrement, on dénombre 2 127 cas de violences physiques (69%) et 683 cas d’agressions sexuelles (22%). Les violences physiques concernent 39% des hommes et 61% des femmes. Les violences sexuelles frappent 11 hommes (1.61% des cas) et 672 femmes (98.39%). Les violences psychologiques (4% des cas de violence) et à caractère économique (5% des cas de violence) sont essentiellement rapportées par des femmes.
3. Les violences physiques occupent la première place parmi les violences faites aux femmes (Juillet 2009-Juin 2011)
Sur 2 240 cas de violence envers les femmes enregistrés, la répartition selon le type d’agression se présente comme suit :
⇒ violence physique : 59.74 % ;
⇒ violence sexuelle : 29.80% ;
⇒ violence psychologique : 5.88% ; et
⇒ violence à caractère économique : 4.58%
⇒ violence physique : 59.74 % ;
⇒ violence sexuelle : 29.80% ;
⇒ violence psychologique : 5.88% ; et
⇒ violence à caractère économique : 4.58%
Ces données ne diffèrent pas de l’analyse réalisée sur la période de juillet 2008 à juin 2009 et des données traitées depuis 1991 par les organisations féministes. Cela confirme, une fois de plus, que les femmes sont en premier lieu victimes d’agressions physiques (bastonnades, sévices corporels, blessures à l’arme blanche ou par arme à feu).
4. Age des victimes de violence (Juillet 2009-Juin 2011)
Les personnes (hommes et femmes) les plus touchées par la violence sont âgées de 15 à 30 ans. Les femmes violentées se retrouvent plus particulièrement dans le groupe des 20-25 ans.
⇒ Agressions physiques : 60% des agressions enregistrées parmi les femmes victimes de violence ; Les femmes entre 20 et 30 ans sont plus souvent victimes d’agression physique.
⇒ Agressions sexuelles : 30% des agressions répertoriées pour les femmes victime de violence ; 43% des victimes d’agression sexuelle ont moins de 20 ans ; Les femmes entre 15 et 25 ans sont les plus touchées par les agressions sexuelles.
⇒ Agressions physiques : 60% des agressions enregistrées parmi les femmes victimes de violence ; Les femmes entre 20 et 30 ans sont plus souvent victimes d’agression physique.
⇒ Agressions sexuelles : 30% des agressions répertoriées pour les femmes victime de violence ; 43% des victimes d’agression sexuelle ont moins de 20 ans ; Les femmes entre 15 et 25 ans sont les plus touchées par les agressions sexuelles.
5. Statut matrimonial des femmes violentées (Juillet 2009-Juin 2011)
Les femmes célibataires sont plus souvent victimes de violences que les femmes en union (plaçage -union consensuelle, mariage coutumier- mariage. 86% des agressions sexuelles sont perpétrées à l’encontre de célibataires, des mineures et des jeunes adultes âgées de 15 à 25 ans.
6. Prépondérance des viols parmi les agressions sexuelle envers les femmes (Juillet 2009-Juin 2011)
Durant la période, 672 cas d’agressions sexuelles envers les femmes ont été répertoriés. Parmi ces agressions :
⇒ 90 % de viols ;
⇒ 8% de tentatives de viol ; et
⇒ 2% d’harcèlement sexuel (attouchement).
⇒ 90 % de viols ;
⇒ 8% de tentatives de viol ; et
⇒ 2% d’harcèlement sexuel (attouchement).
Une sous-estimation des autres formes d’agressions sexuelles n’est pas à écarter. 21.4% des viols sont commis en association (collectifs).Dans 18% des cas, les violences sexuelles sont associées à des agressions physiques et psychologiques. Les filles et femmes agressées sexuellement sont âgées de 1 an à 84 ans.
7. Lieu de perpétration des viols envers les femmes (Juillet 2009-Juin 2011)
La grande majorité des viols (69%) sont perpétrés à un domicile et 25% sont commis dans un lieu public. Le lieu de viol le plus fréquent est le domicile de l’agresseur (44%), suivi du domicile de la victime (42%).
8. Délais de sollicitation d’une prise en charge (Juillet 2009-Juin 2011)
Seulement 58% des femmes victimes d’agressions sexuelles recourent à un service de prises en charge dans les trois jours qui suivent l’agression. C’est dans ce laps de temps de 72 heures que des mesures de protection peuvent être appliquées pour éviter des Infections sexuellement transmissibles (IST) et des grossesses forcées
9. Relation entre la victime et l’agresseur (Juillet 2009-Juin 2011)
Considérées du point de vue des catégories, les violences enregistrées se répartissent comme suit :
⇒ La violence civile (entre personnes n’ayant pas de lien de parenté) constitue 50% des violences rapportées ;
⇒ La violence conjugale (impliquant des conjoints/conjointes en union, quelque soit le type d’union, ou des exconjoints/ conjointes) représente 38% des cas de violence enregistrés ;
⇒ La violence familiale (tous les cas de violence entre membres d’une même famille, à l’exception des conjoints-es et ex-conjoints-es) compte pour 8% des cas ;
⇒ La violence publique (violence commise par un acteur/une atrice public dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, violence impliquant un lien hiérarchique de l’agresseur par rapport à la victime) ne représente que 4%. Ce type de violence est peu rapporté.
⇒ La violence civile (entre personnes n’ayant pas de lien de parenté) constitue 50% des violences rapportées ;
⇒ La violence conjugale (impliquant des conjoints/conjointes en union, quelque soit le type d’union, ou des exconjoints/ conjointes) représente 38% des cas de violence enregistrés ;
⇒ La violence familiale (tous les cas de violence entre membres d’une même famille, à l’exception des conjoints-es et ex-conjoints-es) compte pour 8% des cas ;
⇒ La violence publique (violence commise par un acteur/une atrice public dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, violence impliquant un lien hiérarchique de l’agresseur par rapport à la victime) ne représente que 4%. Ce type de violence est peu rapporté.
L’information relative au lien existant entre la victime et l’agresseur n’est disponible que pour 1 648 cas (53.2% de l’ensemble des Fiches nationales d’enregistrement).
10. La violence conjugale envers les femmes (Juillet 2009-Juin 2011)
Dans plus de 90 % des cas, la violence à l’encontre des femmes est exercée par le conjoint. Les violences en question sont des agressions physiques, psychologiques (harcèlement moral), verbales (paroles dénigrantes, insultes), sexuelles et à caractère économique (actes entraînant une atteinte économique). La tendance est en hausse pour les deux dernières années, chez les femmes reçues par Kay Fanm.
[1] La Concertation nationale contre les violences faites aux femmes (Concertation nationale) est une structure qui a pour but d’élaborer et de proposer des politiques publiques relatives aux interventions auprès des femmes et filles qui ont subi des violences de genre et d’oeuvrer à la validation de ces politiques par les autorités étatiques concernées.
La Concertation nationale a pris naissance en2003 et a formellement été constitué en 2007. Elle est un réseau qui intègre des personnalités haïtiennes, des organisations -notamment Kay Fanm (Maison des femmes), Fanm Deside (Femmes décidées), SOFA (Solidarité des femmes haïtiennes), URAMEL (Unité de recherche et d’action médico-légale), Centre GHESKIO- des institutions étatiques (Ministères Condition féminine, Santé, Justice), des ONG et agences de coopération internationales (notamment ONU Femmes, UNFPA, UNICEF, OPS/OMS).
[2] Une Fiche nationale d’enregistrement des cas de violence rapportés a été élaborée en 2002, en vue d’aboutir à un système harmonisé de collecte de données. Elle est périodiquement mise à jour. En 2005, 2007, 2008 et 2009, la Commission collecte des données a réalisé la compilation des données disponibles et documentées dans les organisations et institutions membres du réseau, selon 4 axes : les grandes tendances des cas enregistrés ; les types de violences répertoriés ; la proportion des violences sexuelles sur les mineures et sur les femmes adultes ; la proportion des viols collectifs et individuels. Pour l’année 2011, la Commission a revisité les données en cherchant à établir des comparaisons.
Limites à l’analyse des données :
— Duplication de certains cas enregistrés (ex : cas reçus à Kay Fanm et référés à Gheskio pour la prise en charge médicale)
— Informations enregistrées par chaque organisation/institution pas toujours comparables ;
— Cas enregistrés pour 2011 couvrent le premier semestre de l’année (janvier à juin) ;
— Dans certains cas, des données mensuelles n’étaient pas encore disponibles.
— Duplication de certains cas enregistrés (ex : cas reçus à Kay Fanm et référés à Gheskio pour la prise en charge médicale)
— Informations enregistrées par chaque organisation/institution pas toujours comparables ;
— Cas enregistrés pour 2011 couvrent le premier semestre de l’année (janvier à juin) ;
— Dans certains cas, des données mensuelles n’étaient pas encore disponibles.
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