Michel Martelly, six mois après, quel bilan ?

15/11/2011
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P-au-P, 14 nov. 2011 --- Ce lundi 14 novembre 2011 marque six mois depuis l’investiture de Michel Joseph Martelly comme 56 eme président de la république d’Haïti. Tout le long de ses 6 mois à la tête du pays, Martelly a donné l’impression d’être toujours en campagne avec le renouvellement de ses promesses électorales.

Au-delà de l’inauguration de chantiers (écoles, marchés publics, construction de logements sociaux), etc., la tentative difficile de mettre en place un gouvernement (qui aboutira finalement le 15 octobre avec la ratification du premier ministre Garry Conille), la mise en œuvre, dans des conditions peu claires, du programme de scolarisation universelle gratuite, la promesse de dispositions, à partir du 18 novembre, sur un plan de rétablissement de l’armée, des velléités d’autoritarisme, de vaines querelles et conflits ouverts avec le parlement et la presse nationale, quel est le bilan de l’action présidentielle de Michel Joseph Martelly ?

Trois officiels du gouvernement sortis indemnes après un atterrissage forcé d’un hélicoptère

Le premier ministre Garry Conille et 2 de ses ministres, Thierry Mayard Paul (Intérieur, collectivités territoriales et défense nationale) et Laurent Lamothe (Affaires étrangères et cultes) sont sortis sains et saufs de l’atterrissage en urgence d’un hélicoptère, à bord duquel ils se trouvaient en fin d’après midi du samedi 12 novembre 2011.

L’accident, qui n’a pas occasionné de victimes ni de dégâts matériels, a eu lieu après le décollage de l’hélicoptère, pris dans un épais brouillard dans la zone de Bélot, sur les hauteurs à l’est de la capitale Port-au-Prince.

Les 3 ministres, qui étaient à bord de l’hélicoptère, venaient de s’entretenir avec le président Martelly sur une situation de violences qui se développe, depuis le 9 novembre, non loin du point frontalier dénommé Savann Bonm (localité de Cornillon/Grand-Bois). Au moins 4 Haïtiens ont été exécutés à coups de machettes par des ressortissants dominicains, en représailles à la mort par balle d’un des leurs, originaire de “la Descubierta” .

Deuil chez le gouvernement en Haïti

Le nouveau ministre de la culture et de la communication, Choiseul Henriquez, 51 ans, est décédé d’une hémorragie cérébrale, dans la soirée du vendredi 11 novembre au Canada, sans avoir eu le temps de prendre fonction à son poste.

Ancien journaliste, ayant prêté ses services à la direction de communication du palais national, durant le premier mandat de la présidence de René Préval (1996-2001), le défunt Henriquez souffrait de diabète et d’hypertension artérielle. Il a été emmené d’urgence dans un hôpital au Canada pour recevoir des soins appropriés, au moment de la ratification par le parlement du premier ministre Conille.

Parallèlement, la presse nationale a appris le décès, le weekend dernier, de la mère du ministre de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural, Hébert Docteur.

Représailles contre des Haïtiens en République Dominicaine

Au moins 4 Haïtiens ont été assassinés à coups de machettes par des ressortissants dominicains, dans la zone de La Descubierta (Sud de la République Dominicaine), non loin du point frontalier haïtien dénommé Savann Bonm (localité de Cornillon/Grand-Bois, au nord-est de la capitale).

Ce nouveau regain de violences et de “chasse aux Haïtiens” survient après la mort accidentelle par balle, dans la soirée du mercredi 9 novembre, d’un Dominicain qui essayait de mettre fin, à Savann Bonm, à une altercation entre 2 Haïtiens.

Plusieurs Haïtiens sont portés disparus depuis le mercredi 9 novembre, qui était un jour de marché binational à Savann Bonm. Une forte tension prévaut actuellement à ce point frontalier d’Haïti avec la République Dominicaine.

Le détenteur de l’arme, d’où le coup est parti – qui tentait également d’intervenir dans la dispute entre 2 Haïtiens -, se serait mis à couvert, suivant les informations disponibles.

Entre-temps, des informations persistantes et non encore confirmées (ni démenties) font état d’autres agressions, voire d’exécutions sommaires d’autres Haïtiens en territoire dominicain. Des organismes de défense de droits humains éprouvent des difficultés pour se rendre à La Descubierta, en raison d’une interdiction d’accès faite par les autorités dominicaines.

Le gouvernement haïtien a commencé à utiliser les canaux diplomatiques avec son homologue dominicain afin de parvenir à un apaisement de la situation dans la zone frontalière commune entre les 2 pays.

http://www.alterpresse.org/spip.php?article11892

 

https://www.alainet.org/fr/active/50903
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