Martelly-30 jours : Le flou
13/06/2011
- Opinión
Un mois après l’investiture du président Michel Martelly, en l’absence d’un nouveau gouvernement, c’est le flou sur les actions politiques et économiques que pourrait mettre en œuvre cette administration.
Il est difficile, de l’avis de certains parlementaires, de déceler l’orientation qui sera suivie. Cependant certains d’entre eux croient avoir identifié une certaine volonté de mettre le législatif face au fait accompli.
Le député de Port-Salut, Sinal Bertrand déplore l’attitude du chef de l’exécutif, qui, selon lui, a tenté, dès sa prise de fonction, « de soulever la population contre les parlementaires ».
Il estime que Martelly a mis en place une machine de communication pour mobiliser l’opinion publique sur le choix de son premier ministre désigné Daniel Rouzier et a accordé peu d’importance aux démarches formelles.
« Dans cette conjoncture politique difficile le président Martelly aurait mieux fait de se mettre d’accord avec le parlement dès le départ. Il y a actuellement une urgence pour tous les secteurs de se mettre ensemble pour résoudre les problèmes du pays », soutient Bertrand.
Les sénateurs Jean Baptiste Bien-Aimé et Yvon Buissereth disent préférer attendre la mise en place de son gouvernement pour commencer à l’évaluer.
En attendant, « le président Martelly n’a fait qu’inaugurer des écoles… » et « il doit absolument changer de tactique », estime Bien-Aimé.
Dans divers autres secteurs, c’est l’expectative et les responsables de certaines institutions non gouvernementales ne souhaitent pas émettre un avis.
Cependant, Rosane Auguste de l’Association de Promotion de la Santé Intégrale de la Famille (APROSIFA) relève le « côté positif de l’omniprésence de Michel Martelly dans les différentes activités du pays ».
Toutefois, Auguste juge « hâtives » certaines déclarations du nouveau président.
Olga Benoit, dirigeante de la Solidarité des Femmes Haitiennes (SOFA), attend de voir la matérialisation des promesses de campagne de Martelly.
En attendant, elle relève que les organisations de femmes ont du déjà se mobiliser pour porter le nouveau pouvoir à revenir sur un projet de supprimer le Ministère à la condition féminine, considéré comme « un acquis de la lutte des femmes ».
Dans plusieurs quartiers de la capitale, les riverains interrogés sont partagés. Ceux qui dorment encore sous les tentes au stade Sylvio Cator (centre) accusent les parlementaires d’être des « magouilleurs » qui souhaiteraient retarder la mise en place du nouveau gouvernement.
« Ce sont des magouilleurs, ils font tout ce qui est en leur pouvoir afin de contrecarrer notre président », affirme l’un d’entre eux.
A la Cite de Dieu (côte ouest), certains pères et mères de famille impatients estiment que les tentes délabrées devraient être déjà un mauvais souvenir.
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