La poursuite de Duvalier, du “show business”

10/01/2011
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La journaliste Liliane Pierre-Paul, victime du régime de Jean-Claude Duvalier, considère la poursuite entamée contre le dictateur, de retour en Haiti, comme un spectacle, alors que ce qui est nécessaire c’est une véritable justice.
 
« C’est du ‘show buisiness’ », déclare-t-elle à AlterPresse, exprimant son désir d’une « vraie justice », au lendemain de la comparution de l’ex président devant le commissaire du gouvernement et un juge d’instruction.
 
Duvalier, qui est arrivé à Port-au-Prince le 16 janvier, doit demeurer à la disposition de la justice pour des accusations de crimes de sang et détournements de fonds.
 
La présentatrice Liliane Pierre-Paul a été à plusieurs reprises arrêtée et persécutée durant le régime de Duvalier. Emprisonnée le 28 novembre 1980, dans le cadre d’une vaste répression contre la presse indépendante et le mouvement démocratique, elle a été exilée le 25 décembre de la même année avec plusieurs autres collègues.
 
La dictature avait alors fermé plusieurs médias, dont la station emblématique Radio Haiti Inter, où travaillait Pierre-Paul. Cette radio relayait les expressions critiques, les créations populaires et contribuait à animer le mouvement démocratique.
 
Liliane Pierre-Paul croit que le processus judiciaire lancé le 18 janvier n’a rien de « sérieux » et le considère comme une « réponse rapide » pour faire taire les secteurs et les organismes qui réclament justice, comme les organisations de défense des droits humains et des victimes de la dictature, dont certaines, dit-elle, font partie du gouvernement.
 
La journaliste rappelle que Duvalier est responsable de « violations systématiques des droits humains », mais que, durant les 25 dernières années, les gouvernements successifs n’ont rien fait pour lancer une procédure judiciaire contre l’ex dictateur, tandis que les victimes n’ont en général pas porté plainte.
 
C’est ce qui explique, selon elle, la situation de confusion juridique dans laquelle se trouve aujourd’hui l’affaire Duvalier.
 
« Je suis contre la vengeance », dit-elle, mais s’insurge contre ceux qui présentent Duvalier comme un « innocent », ce qui résulte des lacunes accumulées dans « le travail de mémoire ».
 
Liliane Pierre-Paul appelle à tirer des « leçons pour l’histoire ».
 
« Ce qui se passe avec les victimes de Duvalier ne doit pas se reproduire »,
 
https://www.alainet.org/fr/active/43695
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