Duvalier revient dans un contexte de crise politique
17/01/2011
- Opinión
L’ancien dictateur haïtien, Jean-Claude Duvalier, est revenu ce 16 janvier à Port-au-Prince, ont constaté des journalistes.
Arrivé à l’aéroport international Toussaint Louverture par un vol d’Air France vers 17 :00 (heure locale), Duvalier, âgé de 59 ans, a été accueilli au salon diplomatique.
L’ancien dictateur, qui a régné sur Haïti de 1971 à 1986, a laissé l’aéroport environ 3 heures plus tard dans un véhicule officiel sous forte escorte des agents de la police et de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH).
La nouvelle de la présence de Duvalier à Port-au-Prince a vite fait le tour de la capitale, alors que plusieurs stations de radio ont retransmis la nouvelle en direct.
Des centaines de personnes se sont massées devant l’aéroport, parmi elles des curieux, des gens venus acclamer l’ancien dictateur et des partisans de l’ancien président Jean Bertrand Aristide qui voient en ce retour la possibilité de faire revenir leur leader au pays.
Dans les premières minutes après l’atterrissage de l’avion qui transportait Duvalier, des membres du gouvernement et de la police, contactés par AlterPresse, paraissaient avoir été surpris. Ils disaient ne pas avoir été au courant de ce qui se produisait ou qui allait se passer.
On n’imagine pas que les hautes autorités du pays n’étaient pas informées des démarches de retour de Duvalier en Haiti, de même que les dirigeants de la France, où il avait trouvé refuge à sa chute en 1986, et celles des États-Unis d’Amérique.
Les Duvalier ont établi un régime de fer en Haiti et sont responsables de la mort de milliers d’opposants et du détournement d’importantes ressources du pays durant 29 ans. [1]
Des questions se posent déjà à la capitale sur le sens du retour de cet ancien dictateur, qui a succédé à son père, Francois Duvalier, arrivé au pouvoir en 1957. [2]
Le retour de Jean-Claude Duvalier intervient dans un contexte de crise politique, suite au premier tour des élections présidentielles et législatives contestées du 28 novembre 2010.
Après les troubles qui ont éclaté lors de la publication des résultats préliminaires du scrutin, le 7 décembre 2010, prévoyant un second tour entre Mirlande Manigat et le candidat du pouvoir Jude Celestin, le président René Préval a fait appel à une commission d’experts de l’OEA afin d’examiner le vote.
Le rapport, remis le 13 janvier au chef de l’État, recommande de préférence un deuxième tour entre Mirlande Manigat et Michel Martelly, écartant de la course le candidat officiel.
Les conclusions confirment les fraudes et irrégularités dénoncées par divers secteurs tout au long des dernières semaines.
Durant ce week-end, d’importantes réunions se sont tenues à la capitale entre les autorités en place et des représentants de la communauté internationale, apprend-on de sources concordantes.
Une visite du secrétaire général de l’OEA, Jose Miguel Insulza, est attendue à Port-au-Prince, afin de discuter de la mise en œuvre des recommandations des experts de l’OEA.
Des voix ont commencé à s’élever pour exprimer leur angoisse par rapport à la tournure que pourrait prendre la situation socio-politique dans les prochains jours en Haiti. [gp apr 16/01/2011 20 :00]
[1] Voir : Haiti-Séisme : Le cataclysme des Duvalier et celui du 12 janvier 2010, Haiti-Séisme : Le cataclysme des Duvalier et celui du 12 janvier 2010 (bis).
https://www.alainet.org/fr/active/43617
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