Situation d’urgence humanitaire 9 mois après la catastrophe du 12 janvier

21/10/2010
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Il s’agit bel et bien d’une épidémie de choléra, une maladie nouvelle en Haïti, qui se manifeste depuis mardi 19 octobre dans les départements de l’Artibonite et du Centre, a confirmé le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), qui parle d’ « urgence humanitaire ».
 
Des 15 échantillons prélevés sur les malades, 13 ont établi la présence du choléra, a fait savoir le ministre de la santé, Alex Larsen, au cours d’une conférence de presse ce vendredi 22 octobre.
 
Le choléra est « une maladie extrêmement dangereuse », elle « peut tuer facilement mais être guéri tout aussi facilement dès que le malade obtient un traitement adéquat », selon lui.
 
« Nous avons des médicaments en quantité, du sérum en quantité pour stopper la diarrhée [principal symptôme] », assure t-il.
 
Les chiffres officiels parlent de 118 morts dont 114 dans le Bas Artibonite (Nord). Un peu plus d’un millier de personnes sont actuellement hospitalisées.
 
Les hôpitaux subissent actuellement une pression considérable dans les départements touchés et « la situation est critique », souligne le directeur général du ministère de la santé publique, Gabriel Timothée.
 
Des indications non officielles signalent des cas de diarrhée dans l’Ouest, notamment l’ile de la Gonâve, l’Acahaie, Carrefour (périphérie sud) et à l’intérieur de la capitale Port-au-Prince.
 
Par ailleurs, la soif aurait commencé à s’installer dans l’Artibonite où l’eau potable manque. La grande population ne dispose d’autres ressources en eau que le fleuve Artibonite, qui traverse toute la région.
 
La Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA) a annoncé des distributions massives de tablettes de chlore dans le Bas Artibonite et le Bas Plateau central. Des stocks sont déjà en route, selon le directeur général de l’institution, Gerald Jean Baptiste.
 
Bientôt la DINEPA utilisera du chlore en poudre pour traiter l’eau des sources et des réservoirs.
 
En attendant, les autorités recommandent également à la population d’observer des mesures strictes d’hygiène, dont le lavage systématique des mains, le traitement au chlore de l’eau, et des précautions spéciales vis-à-vis des cadavres des victimes de choléra. Les automobiles, voitures et motocyclettes son interdites dans la cour des hôpitaux.
 
De plus le ministre de la santé recommande aux candidats aux élections du 28 novembre de cesser les rassemblements publics dans les régions affectées jusqu’ici par l’épidémie.
 
La communauté humanitaire à travers le système des clusters, l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) et « le gouvernement en entier » sont mobilisés.
 
Les autorités s’attendaient depuis le 12 janvier à une épidémie, mais dans les zones frappées par le séisme, et surtout pas le choléra, affirme le ministre de la santé.
 
Le directeur de la santé publique indique pour sa part que la maladie a « un caractère importé ». Jamais jusqu’ici le Choléra n’avait été retrouvé sur l’ile.
 
« L’hypothèse de départ c’est que le fleuve [Artibonite] est contaminé », mais « il n’y a aucune évidence », avance Timothée. Des examens sont en cours pour « essayer » de déterminer la source de la maladie, selon le MSPP.
 
https://www.alainet.org/fr/active/41933
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