Chasquis: les routes de l'information alternative au service de la paix
09/07/2010
- Opinión
Les « chasquis » étaient les jeunes athlètes chargés dans l'Empire Inca de transmettre les informations en parcouraient des milliers de kilomètres. La Fondation Chasquis (à Bogotá, Colombie) reprend une partie de ce « mandat». Avec la différence qu’aujourd’hui existent des autoroutes asphaltées, des chemins de terre, mais aussi des routes électroniques par où passer. Entretien avec Juan Manuel Peña, jeune journaliste et communicateur, coordinateur de la Fondation Chasquis, composée de 6 professionnels spécialistes dans les différentes facettes de la communication
Q : D'où est née l'idée de l'actuelle Fondation Chasquis ?
Juan Manuel Peña (JMP): A partir du projet « Chasquis, ambassade itinérante de Colombie pour l'Amérique latine », impulsé en 2004. Il s'agissait d'un voyage d'une année dans tous les pays de la région, avec une exposition de documents et en donnant des conférences. Au retour, compte tenu du fait que nous ne sympathisons avec aucun groupe politique précis, nous avons décidé de mettre nos connaissances, nos talents et notre temps au service de ceux qui - selon notre éthique - ont réellement besoin d'aide en matière de communication. Je pense à de nombreuses organisations colombiennes de base qui développent depuis longtemps des propositions de paix que la société ignore. Une grande partie de cette ignorance découle de la méconnaissance, ainsi que de la stigmatisation développée par le gouvernement par l'intermédiaire des moyens massifs de communication.
Juan Manuel Peña (JMP): A partir du projet « Chasquis, ambassade itinérante de Colombie pour l'Amérique latine », impulsé en 2004. Il s'agissait d'un voyage d'une année dans tous les pays de la région, avec une exposition de documents et en donnant des conférences. Au retour, compte tenu du fait que nous ne sympathisons avec aucun groupe politique précis, nous avons décidé de mettre nos connaissances, nos talents et notre temps au service de ceux qui - selon notre éthique - ont réellement besoin d'aide en matière de communication. Je pense à de nombreuses organisations colombiennes de base qui développent depuis longtemps des propositions de paix que la société ignore. Une grande partie de cette ignorance découle de la méconnaissance, ainsi que de la stigmatisation développée par le gouvernement par l'intermédiaire des moyens massifs de communication.
Q: Quel est ce cadre d'information dominant auquel vous faites allusion ?
JMP: Les grands médias qui désinforment plus qu'ils n'informent. Par exemple, deux grandes chaînes de radio et de télévision - la RCN et la Caracol - sont pratiquement au service du gouvernement et présentent les informations officielles comme une vérité absolue. Hormis les tendances politiques de ces médias, le plus grave - à notre avis - réside dans la méthode d'informations « sensationnelles » utilisée par la grande presse. La couverture des événements est superficielle, il n'y a pas d'enquête ni de suivi.
Q: Vous vous définissez aussi vous-mêmes comme média alternatif et indépendant. Que proposez-vous ?
JMP: Comme documentalistes et communicateurs, nous cherchons à réaliser des produits honnêtes et conséquents et à renforcer les initiatives de base, en leur donnant un outil vers l'extérieur, pour renforcer leurs luttes. Nous avons deux axes de travail: la documentation et la stratégie de communication. Le premier comprend les reportages, la photographie, le registre audiovisuel. Le second concerne l'utilisation de la presse et de la communication organisationnelle comme instrument des organisations de base, pour diffuser leurs dénonciations et leurs propositions.
Q: Concrètement, que signifie « être au service des initiatives de base » ?
JMP: C'est notre raison d'être, notre position politique de référence et notre engagement dans la construction d'une société différente, dans un pays ravagé par la violence structurelle et armée.
Q: J'imagine que cette position implique, dans une réalité si polarisée, un très grand risque dans l'exercice de votre profession...
JMP: Notre risque essentiel consiste à survivre. Et il a deux lectures: pouvoir faire face aux menaces émanant des groupes armés et du gouvernement ; trouver des manières d'assurer la survie quotidienne, c'est-à-dire disposer des ressources matérielles qui nous permettent de faire notre travail.
Q: Quel est le potentiel principal d'un média indépendant dans un contexte si hégémonique ?
JMP: Les difficultés et les conflits constituent la principale dynamique de la création. Notre réalité nous offre un banquet thématique infini pour créer des informations alternatives.
- Sergio Ferrari, collaboration de presse de E-CHANGER, ONG suisse de coopération solidaire partenaire de CHASQUIS
Traduction : H.P. Renk
https://www.alainet.org/fr/active/39499
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