La mobilisation anti-Préval est lancée

Ticket pour mai 2011, mais...

09/05/2010
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Le sénat haïtien a approuvé ce 10 mai un projet de loi autorisant le président René Préval à rester au pouvoir jusqu'en mai 2011, au lieu du terme constitutionnel du 7 février 2011, si les élections n'ont pas lieu avant la fin du mois de novembre prochain.
 
14 sénateurs ont voté en faveur de cette loi et 2 se sont abstenus.
 
Edmonde Suplice Beauzile et Yuri Latortue, appartenant à un groupe d'une dizaine de sénateurs qui sont critiques vis-à-vis de la démarche présidentielle, n'ont pas pris part au vote et ont dénoncé les procédés jugés irréguliers mis en œuvre par le bureau du sénat.
 
Avec le vote du sénat, le projet de l'exécutif devient maintenant une loi qui sera promulgué par le chef de l'État, puisque la chambre des députés l'avait déjà approuvée le 6 mai par 56 voix pour, 3 contre et 3 abstentions.
 
La même loi autorise également les sénateurs élus pour 6 ans en 2006 à garder leurs sièges pour 3 mois de plus.
 
La constitution d'Haïti prévoit le 7 février comme date fixe de transmission du pouvoir entre le président et son successeur.
 
En raison de la crise de 2004, suite à la chute de l'ex-président Jean Bertrand Aristide le 29 février, un gouvernement provisoire est resté au pouvoir jusqu'à mai 2006, lorsque Préval est entré en fonction pour un second mandat.
 
Parallèlement, des autorités haïtiennes et des membres de la Communauté internationale se sont réunis durant la journée à la capitale pour examiner les possibilités d'effectuer des élections générales avant la fin de l'année.
 
Il s'agissait, selon la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d'Haiti (MINUSTAH) de la première réunion du Groupe de travail sur les élections, qui a été co-présidée par le Préval et le représentant spécial de l'ONU Edmond Mulet.
 
Première grande manifestation anti-Préval
 
Parallèlement, une manifestation antigouvernementale de plusieurs centaines de personnes a été dispersée par la police près du site du du Palais National, siège de la présidence.
 
Les manifestants, convoqués par divers secteurs politiques, dont la plateforme Alternative pour la Démocratie et le Progrès (Alternative) et des organisations de la mouvance lavalas (de l'ex président Jean Bertrand Aristide), scandaient des propos hostiles au chef de l'État dont ils ont demandé le départ.
 
Des manifestations antigouvernementales ont aussi eu lieu à Pétion Ville (périphérie est), Miragoane (sud-ouest) et Gonaives (nord), tandis que des dizaines de membres du Mouvement Alternatif pour la Décentralisation et la Reconstruction d'Haïti (MADREH) ont pris part à Jacmel (sud-est) à un sit-in pour réclamer la démission de Préval.
 
D'autre part, la 48e législature a pris fin ce 10 mai, laissant un vide institutionnel avec seulement un tiers du sénat en poste.
 
L'ensemble des députés et un tiers des sénateurs rentrent chez eux sous une pluie de critiques venant de plusieurs secteurs de la société.
 
 
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