Rétablir la dignité des personnes affectées depuis le 12 janvier
- Opinión
Deux mois après le séisme du 12 janvier 2010, qui a fait officiellement plus de 250 mille morts, la plate-forme haïtienne des organisations de droits humains (Pohdh) préconise un ensemble de mesures d’urgence en vue de garantir le plein respect des droits humains, notamment sociaux et économiques, des personnes déplacées, dans une analyse-bilan parvenue à l’agence en ligne AlterPresse.
Les dispositions conjoncturelles à prendre, qui ne doivent pas devenir définitives, comprennent la présence de patrouilles policières fixes et mobiles dans les camps et autres zones à forte concentration de personnes déplacées, la concrétisation de programmes de fumigation, de "désinfestation" en vue de diminuer les risques d’épidémies et de maladies, l’installation de poubelles ainsi que de cliniques dans les camps et quartiers populaires, la création d’activités d’animation et d’appui psycho-social dans les camps, la disponibilité d’emplois pour les victimes.
En priorité, il convient de mieux organiser la distribution de l’aide humanitaire et surtout d’impliquer les victimes dans les décisions qui les concernent, souhaite
Ces dénonciations rejoignent celles d’autres secteurs proches des secteurs humanitaires, relativement au détournement de l’aide, en particulier de tentes et de bâches en plastique, dans différents endroits de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.
Malgré des efforts déployés par différentes instances humanitaires, plus d’un million de personnes restent sans abris, augmentant leur vulnérabilité par rapport à l’insécurité et la violence sexuelle ainsi qu’à des problèmes sanitaires. A date, la police nationale d’Haïti (Pnh) a recensé plus d’une vingtaine de cas de viols dans les camps de déplacés/déplacées.
Les organismes de défense de droits humains relèvent également divers cas de prostitution dans les camps.
Les personnes déplacées font face, par ailleurs, à des difficultés d’approvisionnement, notamment parmi celles qui n’exercent aucune activité économique.
La plupart des enfants, fragilisés par le séisme du 12 janvier, ne bénéficient toujours pas de structures d’animation psycho-sociale, susceptibles de leur permettre, entre autres, de se recréer et d’entreprendre des activités créatrices, tandis qu’aucune date date officielle n’est encore communiquée pour la réouverture des classes.
“Les gens sont entassés dans des cases construites, pour la plupart, avec des morceaux de toiles, de tôles, de bois, de cartons…. La majorité des personnes sinistrées n’ont bénéficié d’aucune tente. Certaines familles (femmes, enfants, hommes) dorment à la belle étoile jusqu’à maintenant et leur sécurité est hautement menacée, puisqu’il n’y a pas de présence policière dans les camps. Ce qui permet aux bandits, aux agresseurs de semer la panique dans tous ces endroits à forte concentration de victimes”, constate
La distribution de l’aide continue, mais, la plupart du temps, très en-deçà des besoins des sinistrés/sinistrées et dans un climat ne respectant pas toujours la dignité des victimes.
“Pour avoir une carte, ces dernières ont dû parcourir plusieurs endroits de la capitale. Certaines fois, elles sont obligées de l’acheter. Les responsables de la distribution des matériels et de la nourriture s’amusent à les confisquer chez eux pour les vendre en retour aux vrais destinataires”, signale
Par ailleurs, le nombre insuffisant de toilettes risque d’exposer, à des sources potentielles de maladies et d’épidémies, les occupantes et occupants des camps et autres espaces à forte concentration de personnes déplacées.
Cette situation peut nuire notamment à la santé des enfants et des nouveaux nés qui sont dépourvus d’encadrement et d’appui psycho-social, fait remarquer la plateforme des organisations haïtiennes de défense de droits humains.
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