Chili: Lettre ouverte à la présidente Bachelet
24/01/2008
- Opinión
Madame Michelle Bachelet Jeria
Honorable présidente de la république du Chili
L’Association nationale des femmes rurales et autochtones vous salue respectueusement et vous expose ce qui suit:
Nous sommes grandement déconcertées qu’en un pays gouverné par une femme, notre vie se soit dégradée un peu plus chaque jour et nous sommes fortement frappées de voir que le féminicide y soit devenu une chose constante. Aujourd’hui le monde n’en revient pas d’être le témoin du plus grand féminicide institutionnel perpétré au nom de la loi devant la douloureuse agonie de Patricia Troncoso Robles.
Nous sommes choquées par l’indifférence du gouvernement que vous présidez, lequel a instauré un véritable terrorisme d’État dans les territoires mapuches, en créant un climat de guerre semblable o pire que ce qui s’est vécu aux temps de la dictature, criminalisant et stigmatisant la juste lutte pour les droits de ce peuple.
Nous voulons vous dire que nous nous sentons fortement identifiées à la sœur et compagne Patricia, à la grandeur des ses idéaux, à la force de sa lutte et à sa décision indéfectible d’en arriver jusqu’à offrir sa vie sur l’autel de la justice et de la dignité du peuple mapuche, qui, en reconnaissance, l’a accueilli avec fierté comme un digne membre de son peuple.
Patricia Troncoso en sa geste héroïque représente la force, le courage et la détermination de nombreuses femmes chiliennes qui durant la dictature ont transformé la grève de la faim en une action libertaire. Patricia, dans sa condition de prisonnière politique pour la cause mapuche, réalise une grève de la faim liquide depuis le 12 octobre 2007, ce qui constitue une résistance historique et héroïque.
Il n’y a pas de doute que cette situation place votre gouvernement devant un fait très grave de violations des droits humains. Les décisions non prises, les agissements de la justice et de la gendarmerie en particulier sont propres d’un système de domination pervers, patriarcal, sexiste, d’un grand manque de sensibilité et subordonné aux intérêts du capital.
Madame la Présidente, ANAMURI s’unit à la grande pression internationale pour que, faisant usage de vos facultés et de votre condition de femme, vous mettiez un terme à cette tragédie, afin que la mort ne se convertisse en un fait habituel pour le peuple mapuche et ne stigmatise un gouvernement précisément dirigé par une femme qui a lutté pour les droits humains dans notre pays il y a une décennie.
Nous voulons aussi vous faire savoir que nous appuyons la demande faite par l’avocat de Patricia, lequel a sollicité à la cour d’appel de Chillán ce qui suit:
1- Que se présente à l’hôpital, avec le directeur de celui-ci et le chef de la UCI, un ministre titulaire de ce tribunal pour constater l’état réel de Patricia Troncoso
2- Que l’on ordonne le transfert immédiat de Patricia Troncoso à un hôpital spécialisé de type 1 à Santiago ou à Concepción.
3- Que Patricia Troncoso soit traitée par des médecins spécialistes en unité de soins intensifs, avec le matériel adéquat, par des professionnels compétents et non par des médecins de gendarmerie, qui n’ont pas les qualités minimales nécessaires pour traiter de tels cas.
Nous demandons l’application de toutes ces mesures de façon urgente et immédiate, étant donné la gravité du risque encouru par Patricia Troncoso.
Finalement nous voulons vous signaler que les femmes que représente ANAMURI continueront à appuyer la vaillante bataille que Patricia, qui grâce à son sacrifice, maintient une mobilisation nationale et internationale pour le respect des droits du peuple mapuche.
Respectueusement,
Association nationale des femmes rurales et autochtones (ANAMURI)
Santiago, le 23 janvier 2008
Honorable présidente de la république du Chili
L’Association nationale des femmes rurales et autochtones vous salue respectueusement et vous expose ce qui suit:
Nous sommes grandement déconcertées qu’en un pays gouverné par une femme, notre vie se soit dégradée un peu plus chaque jour et nous sommes fortement frappées de voir que le féminicide y soit devenu une chose constante. Aujourd’hui le monde n’en revient pas d’être le témoin du plus grand féminicide institutionnel perpétré au nom de la loi devant la douloureuse agonie de Patricia Troncoso Robles.
Nous sommes choquées par l’indifférence du gouvernement que vous présidez, lequel a instauré un véritable terrorisme d’État dans les territoires mapuches, en créant un climat de guerre semblable o pire que ce qui s’est vécu aux temps de la dictature, criminalisant et stigmatisant la juste lutte pour les droits de ce peuple.
Nous voulons vous dire que nous nous sentons fortement identifiées à la sœur et compagne Patricia, à la grandeur des ses idéaux, à la force de sa lutte et à sa décision indéfectible d’en arriver jusqu’à offrir sa vie sur l’autel de la justice et de la dignité du peuple mapuche, qui, en reconnaissance, l’a accueilli avec fierté comme un digne membre de son peuple.
Patricia Troncoso en sa geste héroïque représente la force, le courage et la détermination de nombreuses femmes chiliennes qui durant la dictature ont transformé la grève de la faim en une action libertaire. Patricia, dans sa condition de prisonnière politique pour la cause mapuche, réalise une grève de la faim liquide depuis le 12 octobre 2007, ce qui constitue une résistance historique et héroïque.
Il n’y a pas de doute que cette situation place votre gouvernement devant un fait très grave de violations des droits humains. Les décisions non prises, les agissements de la justice et de la gendarmerie en particulier sont propres d’un système de domination pervers, patriarcal, sexiste, d’un grand manque de sensibilité et subordonné aux intérêts du capital.
Madame la Présidente, ANAMURI s’unit à la grande pression internationale pour que, faisant usage de vos facultés et de votre condition de femme, vous mettiez un terme à cette tragédie, afin que la mort ne se convertisse en un fait habituel pour le peuple mapuche et ne stigmatise un gouvernement précisément dirigé par une femme qui a lutté pour les droits humains dans notre pays il y a une décennie.
Nous voulons aussi vous faire savoir que nous appuyons la demande faite par l’avocat de Patricia, lequel a sollicité à la cour d’appel de Chillán ce qui suit:
1- Que se présente à l’hôpital, avec le directeur de celui-ci et le chef de la UCI, un ministre titulaire de ce tribunal pour constater l’état réel de Patricia Troncoso
2- Que l’on ordonne le transfert immédiat de Patricia Troncoso à un hôpital spécialisé de type 1 à Santiago ou à Concepción.
3- Que Patricia Troncoso soit traitée par des médecins spécialistes en unité de soins intensifs, avec le matériel adéquat, par des professionnels compétents et non par des médecins de gendarmerie, qui n’ont pas les qualités minimales nécessaires pour traiter de tels cas.
Nous demandons l’application de toutes ces mesures de façon urgente et immédiate, étant donné la gravité du risque encouru par Patricia Troncoso.
Finalement nous voulons vous signaler que les femmes que représente ANAMURI continueront à appuyer la vaillante bataille que Patricia, qui grâce à son sacrifice, maintient une mobilisation nationale et internationale pour le respect des droits du peuple mapuche.
Respectueusement,
Association nationale des femmes rurales et autochtones (ANAMURI)
Santiago, le 23 janvier 2008
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