Communiqué de soutien avec le peuple haïtien à l'occasion de la journée pour le retrait de la MINUSTAH

31/05/2013
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Haïti est-il un pays libre, indépendant et souverain ? Sur le papier, oui.  Dans la réalité, c'est autre chose. Suite à la « découverte » du continent  américain il y a cinq siècles, l'histoire que nous connaissons d'Haïti est  faite de violence, de sang, d'exploitation, de mépris.
 
Premier pays à conquérir son indépendance par lui-même en 1804, Haïti  occupe aujourd'hui - avec le Bengladesh - la dernière place du classement  des pays en fonction de leur richesse.
 
Dictatures, occupations militaire de pays voisins (USA...), coups d'État,  montant hallucinant de la dette vis-à-vis de l'ex-colonisateur (France),  corruption, choléra, 70% de la population au chômage, trafic de drogue ou  guerres de gangs, rien n'aura été épargné aux habitants de ce petit pays.  La main d'oeuvre y est la moins chère du coin et des entreprises comme  Levi's, Hanes ou les multinationales minières canadiennes en profitent  brutalement.
 
Depuis le 1er juin 2004, deux siècles après avoir conquis son  indépendance, Haïti est occupé par l'ONU, en l'occurrence par la MINUSTAH  (Mission internationale des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti).  C'est la seule force militaire de l'ONU s'interposant dans un pays...  non-belligérant. De fait, les casques bleus de la MINUSTAH ne sont pas là  pour faire tampon entre deux armées ou permettre aux civils de ne pas se  transformer en victimes : il n'y a pas de conflit, pas de guerre. Excepté  une guerre de classe, tellement virulente qu'il serait trop gros de la  faire surveiller par une armée d'occupation d'un pays présent à Haïti pour  du business juteux. Juge et partie, c'est pas terrible pour l'image. La  MINUSTAH a visiblement pour objectif de ne rien rendre possible par les  haïtiens eux-mêmes, et au contraire de permettre à certains pays vautours  de dépecer Haïti comme s'il s'agissait d'une vulgaire charogne : États-Unis, Canada et France y ont des intérêts économiques qui prévalent  sur la vie des haïtiens. Le séisme de 2010 n'a pas arrangé les affaires de  la population, mais ceux de la classe dominante, si : théorie du choc.
 
La MINUSTAH assume donc concrètement en Haïti le rôle d'organisation armée  des capitalistes, rôle dévolu à l'ONU, et de pacification de la lutte des  classes. Mais, en guise de pacification, la MINUSTAH amène son lot  d'horreurs, afin non pas de rendre l'exploitation supportable, mais bien  en contraignant les haïtiens à se débattre pour survivre.
 
Nous, CNT-f, ne pouvons donc qu'exiger le retrait de la MINUSTAH d'Haïti,  préalable à une reconstruction du pays et à sa reprise en main par les  haïtiens eux-mêmes.
 
Pas de guerres entre les peuples, pas de paix entre les classes !
 
Solidarité internationale !
 
Le Secrétariat de la CNT-f
 
Paris, le 31 mai 2013
 
 
Groupe de Travail - Amériques  Grupo de Trabajo - América
Confédération National du Travail - CNT
https://www.alainet.org/es/node/76417?language=es
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