Nouvelle mission de l’Onu, grave crise multidimensionnelle et l’avenir incertain de Jovenel Moïse

17/10/2019
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P-au-P, 16 oct. 2019 [AlterPresse] --- Alors que la Mission des Nations unies pour la justice en Haïti (Minujusth) fait place, ce mercredi 16 octobre 2019, au Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), le pays est plongé dans une crise grave multidimensionnelle, reconnaît le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), lors d’une réunion dans la matinée du 15 octobre 2019.

 

Cette crise associe l’impunité, la corruption, la violence -notamment celle des gangs- à une grave crise institutionnelle, aggravée par une situation économique et humanitaire désastreuse, selon le rapport de la séance, consulté par AlterPresse.

 

Suite à la présence de missions de paix de l’Onu en Haïti, pendant les 15 dernières années, le Binuh sera installé dans une république caribéenne où, depuis plus d’un an, la population ne cesse point d’exprimer son ras-le-bol et de réclamer la démission du président Jovenel Moïse, accusé de corruption et d’incompétence.

 

Le mouvement s’est fait beaucoup plus intense depuis un mois, au cours duquel la capitale et les différentes villes sont paralysées par des blocages de routes et des manifestations récurrentes, émaillées de violences.

 

Les membres du Conseil de sécurité de l’Onu ont, pourtant, principalement insisté sur « deux urgences pour résoudre toutes les autres : la formation, dans les plus brefs délais, d’un nouveau gouvernement et le renforcement de la Police nationale haïtienne (Pnh) pour garantir l’ordre public et institutionnel ». 

 

Depuis 7 mois, le président Jovenel Moïse a échoué à mettre en place un gouvernement, malgré la majorité dont il dispose au parlement, devenu inopérant après la clôture, le 9 septembre 2019, de la dernière session de la législature et l’entrée en vacances de la chambre des députés.

 

Lors d’une conférence de presse, tenue, le mardi 15 octobre 2019, à la veille de l’arrivée du Binuh, Jovenel Moïse a affirmé qu’il ne démissionnera pas, ce qui a attisé la colère de la population.

 

Immédiatement des routes ont été à nouveau barricadées, le commerce a fermé ses portes ainsi que les bureaux publics et privés, tandis que les employés se sont empressés de rentrer chez eux.

 

Dans les milieux politiques, sociaux et au sein du secteur privé, des voix n’ont pas tardé à fustiger le comportement du président Jovenel Moïse, jugé totalement déconnecté de la réalité.

 

L’ancien premier ministre Evans Paul, coordonnateur d’une commission récemment mise en place par le chef de l’État pour conduire des discussions à la recherche d’une solution de sortie de crise, n’a pas caché son embarras. S’exprimant à la radio, il a, en substance, estimé que les propos de Moïse étaient inappropriés au contexte.

 

Des questions fusent sur les conditions, dans lesquelles le Binuh sera amené à remplir son mandat, qui est de « conseiller le gouvernement haïtien sur les moyens de promouvoir et de renforcer la stabilité et la bonne gouvernance, y compris l’Etat de droit », durant une période initiale de 12 mois.

 

Le Binuh devra aussi épauler l’administration politique dans les domaines des élections, de la police, des droits humains, de l’administration pénitentiaire, et de la réforme du secteur de la justice, selon la résolution du Conseil de sécurité de l’Onu, adoptée le 25 juin 2019.

 

Le Binuh sera dirigé par l’Américaine Helen La Lime, qui était à la tête de la Minujusth et représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu depuis 2018

 

16 octobre 2019

https://www.alterpresse.org/spip.php?article24849#.XaeS3GZ7mRQ

 

https://www.alainet.org/es/node/202693
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