Risque de pénurie des produits de base
09/09/2012
- Opinión
Si rien n’est entrepris très rapidement, l’État haïtien aura à faire face à une pénurie de produits de première nécessité et conséquemment à la hausse encore plus marquée des prix des dits produits, s’inquiète le ministère de commerce et d’Industrie (Mci), dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Une hausse élevée des prix des produits agricoles et alimentaires de première nécessité, tels que le riz, les haricots, mais moulu, hareng, huiles comestibles est constaté sur le marché haïtien.
« Cette évolution a engendré une situation d’inquiétudes à [quelques jours] de la réouverture des classes », reconnait le Mci.
« Il est devenu de plus en plus inquiétant, quand on sait que plus de trois millions de gens souffrent de la malnutrition, dont 77% vivent en milieu rural ».
Selon les rapports fournis par les inspecteurs du Mci, jusqu’au 31 août 2012, les importateurs de riz haïtiens n’avaient ni de stocks disponibles ni de commandes en cours.
Les commandes placées pour le riz ne sont satisfaites qu’à 35%, indique la note du ministère du commerce.
La sécheresse compromet les récoltes à travers le monde
La flambée des prix des denrées alimentaires qui frappe Haïti est une conséquence de l’augmentation des prix de ces produits sur le marché mondial, résultante de la sécheresse.
La baisse accélérée des pluies a causé une sécheresse ici et ailleurs. La sécheresse prolongée touchant certains pays producteurs mondiaux de denrées alimentaires dont l’Inde, l’Australie et certaines parties du territoire des États-Unis a rendu très maigre la production agricole.
Haïti n’est pas épargnée. Les potentielles pertes, liées à la sécheresse dans ce pays des Caraïbes, étaient estimées, en juillet 2012, à 40% ou plus dépendamment des départements géographiques.
La coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa) prédisait déjà, depuis juillet 2012, cette hausse des prix des produits alimentaires, considérant la faible production de la campagne de printemps éprouvée par de fortes chaleurs.
La volatilité des prix fait augmenter l’insécurité alimentaire.
La stabilité des prix des produits alimentaires, observée entre juin et aout 2012, touche à sa fin.
Ajoutée à la sécheresse, cette situation risque de faire augmenter l’insécurité alimentaire en Haïti, quelques semaines après le passage de la tempête tropicale Isaac (24 - 25 août 2012) qui a durement affecté l’agriculture haïtienne.
« L’augmentation des prix des denrées alimentaires a fait que le nombre de personnes, souffrant de la faim, a dépassé le seuil d’un milliard et a précipité des millions de foyers sous le seuil de pauvreté », explique l’organisation des Nations-Unies (Onu) en avril 2012, faisant état de l’impact néfaste des prix élevés sur les populations vulnérables, en particulier celles vivant dans les pays dépendant des importations pour couvrir leurs besoins de base.
« Cette situation est inacceptable. L’alimentation est de base. La nourriture et la sécurité alimentaires sont les fondements d’une vie décente », rappelle l’Onu qui demande aux États membres de l’institution de s’attaquer aux facteurs responsables de la volatilité des prix.
https://www.alainet.org/es/node/160901?language=es