Le 7 février 2011

Une déception pour les militants démocratiques et populaires

08/02/2011
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Des personnalités du secteur démocratique et des membres de diverses organisations populaires croient que la présence de l'ancien dictateur Jean Claude Duvalier dans le pays 25 ans après la chute de son régime représente une gifle pour les martyrs du duvalierisme.
 
« L'impunité est la cause principale du retour de Jean Claude Duvalier en Haiti … une gifle pour les victimes », s'insurge Sanon Renel, dirigeant de l'organisation populaire ‘'CHANDEL'' dans un entretien accordé à AlterPresse.
 
« S'il savait qu'il allait être accueilli par des autorités judiciaires à l'aéroport, Duvalier ne serait jamais revenu », soutient de son coté Myrtha Gilbert, militante politique et chercheure.
 
« Le retour de Jean Claude (Duvalier) symbolise l'échec de la démocratie dans le pays », ajoute t-elle.
 
Revenu en Haïti le 16 janvier dernier de manière inattendue, Duvalier est l'objet de multiples accusations dont celle de crime contre l'humanité durant son régime de 1971 à 1986, succédant à son père Francois, arrivé au pouvoir en 1957. Une dizaine de plaintes ont été déposées contre lui devant la justice haïtienne qui a lancé une procédure d'instruction.
 
« Le 7 février est à refaire avec la capacité de pourvoir ce qu'il faut aux gens pour exister en tant que citoyens ayant accès à leurs droits fondamentaux », souligne Jean Claude Bajeux, Directeur du Centre Œcuménique des droits Humains.
 
Sanon Renel qui prône une « démocratie populaire et participative » pense qu'il faut relancer « la lutte des masses populaire ».
 
« Il faut que les masses rassemblent toutes leurs énergies pour obliger le gouvernement à respecter leurs droits », estime t-il.
 
Une position partagée par Osnel Jean Baptiste, porte parole de l'organisation ‘'Tèt Kole Ti Peyizan Ayisyen ‘' (Union des Petits Paysans Haïtiens), qui croit que le moment est venu de réfléchir à une « alternative ».
 
Selon les personnalités rejointes par AlterPresse, l'idée de « seconde indépendance » prônée au départ de Jean Claude Duvalier, n'était qu'un simple fruit de l'imagination.
 
« Il n'y avait pas de victoire… c'est comme si le fort dimanche existait encore, il n'y a jamais eu un État de droit », critique Bajeux.
 
Le même système (d'avant le 7 février 1986) perdure et les acteurs n'ont combattu que ses aspects superficiels tout en le laissant « intact », avance Myrtha Gilbert.
 
Par ailleurs, les interlocuteurs d'AlterPresse croient que les acquis, tels la liberté d'expression et la liberté d'association pourraient être considérés comme incontournables.
 
https://www.alainet.org/es/node/147437?language=es
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