Les questions environnementales et sociales ne sont-elles pas prioritaires ?

07/01/2009
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Les questions environnementales et sociales ne semblent faire partie des priorités gouvernementales pour 2009, alors que le pays a été fortement affecté par la crise politique et de multiples intempéries durant l’année écoulée, avec des impacts sociaux très prononcés.

Dans les discours officiels prononcés à l’aube de cette nouvelle année, ces questions cruciales pour l’avenir du pays n’ont pas fait l’objet d’élaboration. Le président René Préval priorise la construction d’infrastructures routières et le dialogue pour la paix.

Durant l’année 2008, un vide gouvernemental a persisté pendant près de 5 mois, suite à des agitations sociales motivées par l’insatisfaction des besoins sociaux dans un contexte de détérioration du pouvoir d’achat, tandis que des catastrophes naturelles ont fait plus de 1000 morts et disparus.

Les problèmes politiques ont commencé à s’accentuer lorsque le sénat a censuré, le 12 avril, le premier ministre Jacques Edouard Alexis, par 16 votes sur 17 sénateurs présents. Le sénat a alors constaté l’échec de l’équipe d’Alexis, qui n’a pas su trouver des réponses adéquates à la crise économique et sociale.

Le gouvernement d’Alexis a été renvoyé au moment où de violentes manifestations accompagnées de pillages ont été enregistrées, dans le cadre d’un mouvement contre la hausse du coût de la vie.

Dès le 3 avril, des milliers de personnes ont gagné les rues des Cayes (Sud) pour protester contre les prix jugés trop élevés des produits de première nécessité et contre la « faim ».

Six personnes ont été tuées par balles et des dizaines d’autres blessées lors de ces agitations qui ont notamment touché les villes de Hinche, Mirebalais (Est), Gonaives (Nord), Jacmel (Sud-est), Miragoane, Petit-Goave (Sud), Jérémie (Sud-ouest) et la capitale Port-au-Prince.

Un calme a été observé après la motion de censure contre le gouvernement d’Alexis et quelques mesures prises par le président René Préval, en accord avec des importateurs de riz, pour baisser le prix de ce produit, de 51 dollars à 43 dollars.

Mais au niveau politique, le processus de nomination d’un nouveau premier ministre a buté contre de nombreuses difficultés. Deux personnalités désignées par Préval pour occuper le poste, Eriq Pierre et Robert Manuel, ont été rejetées par le parlement, avant le choix, le 23 juin, de l’économiste Michèle Duvivier Pierre-Louis.

Après plusieurs rondes de négociations avec les partis représentés dans les deux chambres et les groupes parlementaires, une majorité a finalement été dégagée pour la ratification de la désignation de Pierre-Louis, le 17 juillet par la chambre des députés et le 31 juillet par le sénat.

Finalement, le 29 août, la chambre des députés a voté l’énoncé de politique générale de la première ministre, et le sénat a emboité le pas le 5 septembre, à l’issue d’un vote effectué 2 fois. Cet exercice a suscité de nombreux commentaires et des secteurs ont parlé de « repêchage » de Michèle Pierre-Louis.

Ayant remplacé Alexis, qui a géré les « affaires courantes » durant environ 5 mois, la nouvelle première ministre est entrée en fonction au cours d’une saison cyclonique qui a véritablement meurtri le pays. Le passage entre août et septembre des ouragans et tempêtes tropicales « Fay », « Gustav », « Hanna » et « Ike » a fait plus de 800 morts, 300 disparus et environ 1 million de sinistrés.

La région la plus touchée a été le département de l’Artibonite (Nord), dont la principale ville, Gonaives, a enregistré 466 morts.

Durant des semaines, cette ville a été transformée en une grande rivière et la boue laissée par les inondations a été évaluée à 3.000 mètres cube.

L’aide internationale d’urgence s’est déployée en faveur d’Haiti, particulièrement en matière de nourriture. Mais, jusqu’à la fin de l’année, il n’a pas été précisé si les Nations Unies ont pu recueillir 108 millions de dollars dans le cadre d’un appel international lancé pour des interventions pressantes dans le pays.

Visitant Haïti en octobre, le président de la Banque Mondiale, Robert B. Zoellick a estimé à un milliard de dollars les dommages causés par le passage des 4 phénomènes sur le territoire haïtien.

Le gouvernement de Michèle Pierre-Louis a débloqué 200 millions de dollars pour mettre en œuvre un plan d’urgence, dont le bilan n’est pas encore établi.

Très fragilisé au niveau environnemental, le pays a vu l’effondrement en novembre de plusieurs établissements scolaires à Port-au-Prince, dont le collège « la Promesse », à Nerette (périphérie est), qui a fait une centaine de morts et des dizaines de blessés.

Source:  Alterpresse:  www.alterpresse.org

https://www.alainet.org/es/node/131721
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