MMM: Appel à l’action

29/10/2008
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Changer la vie des femmes pour changer le monde.

Changer le monde pour changer la vie des femmes.

 

Nous, de la Marche mondiale des femmes,  luttons ensemble contre les causes de la pauvreté et de la violence sexiste. Dix ans après notre première Rencontre internationale, nous étions réunies à Panxón, en Galice, du 14 au 21 octobre 2008. Cent trente-six femmes de 48 pays, de tous les continents, réunies pour élaborer des propositions dans nos différents champs d’action: paix et démilitarisation, bien commun,  violence envers les femmes et travail des femmes.

 

Au cours de ces sept jours, nous nous sommes jointes à nos soeurs galiciennes et aux hommes solidaires de notre lutte lors d’un forum public et d'une foire pour promouvoir la souveraineté alimentaire et l’auto-détermination des femmes. D’ailleurs, plus de 5 000 personnes ont manifesté joyeusement dans les rues de Vigo le matin du dimanche 19 octobre. Au son des «batucadas», dans toutes les langues, nous avons créé des rythmes pour les droits des femmes, contre le machisme et pour la paix.

 

Nous menons nos luttes dans un contexte d’offensive des milieux conservateurs et des intégrismes religieux de tous types, y compris le communalisme, la criminalisation des mouvements sociaux, la négation des droits des peuples sur leurs propres territoires et la militarisation et les violences croissantes, menées par des gouvernements qui utilisent comme excuse la «guerre à la terreur».

 

Le patriarcat, le capitalisme et le racisme sont trois systèmes qui s’articulent pour contrôler nos corps et nos vies. Au sud comme au nord, leurs institutions – gouvernements, grandes entreprises, religions – veulent nous empêcher de conquérir nos droits ou essayent de nous enlever ceux que nous avons déjà acquis.

 

Après les crises alimentaire, énergétique, environnementale et éthique, la crise financière révèle le caractère hautement spéculatif, destructeur et néocolonialiste de ces systèmes. Une fois de plus, l’État est appelé à se subordonner aux intérêts du capital financier et des multinationales, abandonnant le peuple pour se porter au secours des marchés.

 

Nous agissons ensemble et sans relâche pour résister et construire des alternatives fondées sur la paix, la justice, l’égalité, la liberté et la solidarité. En 2010, nous ferons entendre notre voix de manière encore plus forte, entre le 8 mars et le 17 octobre:

 

-  des marches de toutes formes, couleurs et rythmes lanceront notre programme de mobilisation et célèbreront les 100 ans de la déclaration de la Journée internationale des femmes ;

-  des marches et diverses actions simultanées auront lieu dans le monde entier autour du 17 octobre et s'ajouteront à notre présence dans le Sud Kivu en République Démocratique du Congo.

 

Beaucoup d'actions auront lieu entre le 8 mars et le 17 octobre 2010. Par exemple, affirmer les droits des travailleuses domestiques et des paysannes, et refuser la promotion de l´industrie de la prostitution à la Coupe Mondiale de Football en Afrique du Sud.

 

Notre action s'articule autour de plusieurs thématiques afin de mettre en évidence les diverses causes et intérêts qui sont à l'origine de la militarisation. Nous dénonçons l´exploitation de nos richesses par les multinationales qui appauvrissent les populations les plus vulnérables. Nous dénonçons également la responsabilité des États dans le développement de l’industrie de l’armement qui mène à la violence envers les femmes.

 

Nous refusons que les ressources naturelles d’un peuple servent de motifs pour des conflits armés. Nous n´acceptons aucune intervention ni menace des puissances impérialistes sur la souveraineté d´autres peuples. Nous refusons que le corps des femmes soit un butin de guerre !

 

Nous serons en marche jusqu’à ce que toutes soient libres!

 

Panxón, Galicia, le 20 octobre 2008

https://www.alainet.org/es/node/130625
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