Le Forum Mondial sur la réforme Agraire commence à Valencia
06/12/2004
- Opinión
Le premier Forum Mondial ayant lieu en Espagne, a commencé par une « mystique », un rituel semblable à une messe païenne, célébrée par des paysans indigènes. De diverses personnalités, représentants des institutions politiques et universitaires qui appuient le FMRA, ont inauguré la constitution de l’évènement.
Le Forum Mondial sur la Réforme Agraire « Pascual Carrión », conçu à l’intérieur du forum Social Mondial de Porto Alegre, a démarré. Sous la devise « Pour un Monde sans faim : une autre agriculture. Réforme Agraire, déjà ! », plus de 500 participants étudieront pourquoi la réforme agraire est nécessaire dans le contexte global.
Des dizaines d’indigènes du monde entier ont célébré une « mystique », un rituel païen semblable à une messe, au cours duquel on éloge la terre et les fruits qu’elle donne. Pendant la représentation, ils ont symbolisé comment des institutions internationales, telles que la Banque Mondiale, l’Organisation Mondiale du Commerce et l’entreprise Monsanto, arrachent la terre et les semences des mains des paysans. Finalement, a force d’appels à « occuper, résister, produire », les agriculteurs récupéraient ce qui leur appartenait.
Miguel Rosetto, ministre d’État du Développement Agraire brésilien, Enrique Barón, ex-président du parlement Européen, Francisco Amarillo, directeur général du Développement Rural du Ministère d’Agriculture, Pêche et Alimentation ; Vicent Garcés, coordinateur du Comité International promoteur du FMRA ; et Javier Sanz, recteur de l’Université Polytechnique de Valence, ont participé à la conférence de constitution et inauguration du FMRA.
« La faim chronique poursuit plus de 800 millions de personnes dans le monde » a assuré Vicent Garcés, pour qui « les grands défis de la planète exigent la réforme des procédures de gestion des ressources naturelles garantissant le droit à la terre, qui avec le droit à l’alimentation, est un droit fondamental de l’Humanité ».
Miguel Rosetto a rappelé que, au moment où le Brésil est devenu un des principaux pays producteurs et exportateurs, la pauvreté et la violence ont augmenté dans les villes. « Le monde rural brésilien a besoin d’occuper, définitivement, un espace de paix, production et justice sociale », a déclaré le ministre. La réforme agraire, pour Rosetto, doit garantir « des prix équitables et le soutènement environnemental ».
Pour cela, il a souligné que « il faut dire non à l’agenda néo-libéral », qui est « un agenda du passé, dont les négociations avec MERCOSUR et l’union européenne sont chargées », et qui répond aux « intérêts des grandes entreprises ». « Le néolibéralisme engendre de grands mensonges », a affirmé le ministre de Lula, partisan d’un agenda « pour la paix, la justice et la solidarité ». « La gauche », a-t-il conclu, « reste vivante et lutte pour la justice, la solidarité et les droits d’accès à la terre et pour la réforme agraire ».
Francisco Amarillo a affirmé que « parler de réforme agraire au XXIº siècle n’est pas anachronique ». Il a aussi dénoncé que les politiques agricoles européennes se développent dans « un cadre d’entreprise agraire compétitive », mais a voulu qu’il soit clair que « on ne peut pas vivre en tournant le dos à l’ensemble d’innovations technologiques qui stimulent et conditionnent la réforme agraire ». Pour Enrique Baron, la réforme agraire passe par « baisser les barrières concernant les tarifs douaniers, éliminer les subventions aux exportations et augmenter l’accès aux marchés ».
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