P-au-P., 22 aout 03, [AlterPresse] --- Ce 21 août 2003, date marquant le 212ème anniversaire du premier soulèvement général des esclaves du nord d'Haïti, les participants à la 3ème assemblée des peuples caraïbes (APC) ont organisé une cérémonie au Bwa Kayiman, à quelques Kms au Sud du Cap Haïtien. Il y a plus de 200 ans, les esclaves d'Haïti avaient organisé une cérémonie vadouesque, conduite par le leader anti-esclavagiste Boukman au Bwa Kayiman pour sceller l'unité des esclaves en vue de la révolution. des centaines de pèlerins, dont des représentants d'organisations de tous les départements du pays et des membres de 15 délégations étrangères, ont vibré au rythme des tambours haitiens. Ils ont observé et pris part à des rites afro-indiens tels que nago, Ibo, Congo et Rada. Les pèlerins ont imploré « les esprits protecteurs » du vaudou et ceux des ancêtres indiens. Ils ont adressé des salutations à l'endroit des morts dans l'idée de restituer au peuple haitien sa mémoire glorieuse. « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir », s'est exclame Eddy Lubin, officiant principal de la cérémonie. Les initiés ont demandé à Legba (loa/dieu qui ouvre toutes les portes), de « louvri baryè » (montrer le chemin). Legba, a martelé l'officiant principal, a été le premier esprit interpellé par nos ancêtres africains sur la terre d'Haïti pour leur venir en aide. Dans un tourbillon de poussière, une jamaïcaine s'est mise à tournoyer parmi les danseuses haïtiennes. Plusieurs autres étrangers se sont laissés emportés par des vagues incessantes de la musique vaudou. « Il était important de voir ce lieu symbolique », a confié un militant politique martiniquais à AlterPresse. La 3éme APC, qui se déroule sous le signe de la solidarité, s'impose, aux yeux des participants, comme le moment opportun de tisser des liens étroits entre les peuples de la région. Nos ancêtres indiens et africains ont connu les mêmes conséquences du colonialisme sur tout le continent américain, a laissé entendre une cubaine. " Bwa Kayiman, point de départ de la révolution anti- esclagiste et anti-colonialiste, symbolise désormais le point de départ d'une solidarité caribéenne contre l'impérialisme et ses instruments", ont entonné les participants à la cérémonie du Bwa Kayiman du 21 aout 2003.