La Coordination Latino-Américaine des Organisations de la Paysannerie (CLOC/LVC)

La CLOC fête ses 25 ans

19/06/2019
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congreso cloc 2015 cloc banderas
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Article publié en espagnol dans la revue Revista América Latina en Movimiento No. 541: Por la tierra y derechos campesinos: CLOC 25 años 09/05/2019

C’est sous le slogan “Uni.e.s pour la Défense de la Vie, de la Terre, du Travail et de la Production”, en février 1994 à Lima (Pérou), que se constitue la Coordination Latino-Américaine des Organisations de la Paysannerie (CLOC) avec la participation de 84 organisations provenant de 19 pays d’Amérique Latine et des Caraïbes. Ceci suite à un processus de convergence de plusieurs années qui s’est tissé dans le cadre de la Campagne Continentale 500 Ans de Résistance Indigène, Noire et Populaire.

 

Ce processus a comme épicentre initial un rapprochement des organisations paysannes-indigènes de la Région Andine à partir d’un atelier d’échange d’expériences en éducation et en communication (octobre 1987) dans lequel a été considérée urgente la nécessité de surmonter le caractère sporadique des relations, en précisant que : “le fait que nous comprenons l’importance de cheminer ensemble ne veut pas dire que le chemin sera facile. Après nous être ignorés mutuellement depuis toujours, il y a un monde d’ignorance qui nous sépare”.

 

Étant donné les désastres engendrés par l’impact du néolibéralisme actuel, ceux-ci ont également eu des répercussions considérables sur le déchirement du tissu social organisationnel et c’est dans ce cadre que la perspective unitaire trouve un terrain fertile. C’est alors, que cet élan se répandra dans les autres régions notamment grâce à la Campagne Continentale 500 Ans de Résistance Indigène, Noire et Populaire qui aura lieu en octobre 1989 et en octobre 1992, avec le motif du V Centenaire depuis l’arrivée espagnole sur le sol américain.

 

La particularité de cette campagne est qu’elle ne se termine pas là sinon qu’elle se convertit en une réponse pionnière depuis la paysannerie populaire au phénomène de la globalisation néolibérale. Entre autre, car elle a réussi à rassembler des promoteurs dans des secteurs traditionnellement exclus, sous le principe de « l’unité dans la diversité ». Ceci a permis d’entrelacer les actions locales avec celles à un niveau global, en contrecarrant ainsi le « localisme » que le néolibéralisme prétendait imposer aux demandes sociales. S’est ensuite créé un melting-pot où ont pu s’unir diverses articulations sectorielles dotées de critères organisationnels rénovateurs et cela a notamment généré un mouvement de solidarité international significatif.

 

C’est comme cela que depuis sa naissance, l’unité proposée para la CLOC a cherché aller au-delà des accords formels ou des engagements politiques afin de se situer au sein de luttes concrètes, ce qui implique également pouvoir compter sur des organisations nationales représentatives et, par conséquent, de masse. Ces définitions ont été maintenues comme référents pour le développement de la coordination. De plus, c’est sous ces paramètres que, deux ans plus tard, à Tlaxcala au Mexique (avril 1996), se formalise sa participation au sein de La Vía Campesina International.

 

Principes

 

Après avoir répondu lors de la journée fondatrice que : « Les politiques néolibérales dans le secteur agraire latino-américain ont provoqués de fortes régressions dans les réformes agraires avec des législations anti-paysannes qui ont comme but de lancer sur le marché des millions d’hectares de terres et de faciliter le processus de concentration de celles-ci. Ces politiques ont également occasionné une croissance alarmante de la pauvreté, de l’exode rural ainsi que de la destruction des économies paysannes », s’établissent les principes qui marqueront le futur développement de la CLOC.

 

« Sur le plan agraire, nous avons conclu que le droit des paysans à la terre et ceux des indigènes à leur territoire est irréfutable et irrévocable en tant que partie intégrante des droits humains. Une vraie réforme agraire devrait représenter des changements profonds au sein des structures sociales et productives, ainsi qu’une réorientation de la législation anti-paysanne vers une garantie aux différentes formes de propriété sociale et la gestion directe de la terre. Non aux grands propriétaires fonciers, la terre appartient à celles et ceux qui la travaillent ! », signale la Déclaration.

 

C’est fondamental, précise-t-elle, de « promouvoir l’accès des petits et moyens producteurs au crédit, à l’assistance technique et à l’investigation, aux marchés sûrs et à des prix justes pour leurs produits ainsi qu’une assurance agricole et services de base ; encourager des formes alternatives de développement autonome et d’intégration économique depuis nos organisations, tant au niveau local qu’au niveau national et continental. Travailler pour une agriculture durable qui garantit l’amélioration de la qualité de vie de la population, l’utilisation rationnelle des ressources naturelles et la préservation de nos ressources génétiques ».

 

La Déclaration signale aussi l’engagement dans la « lutte pour le respect et l’identité culturelle, pour l’autodétermination et pour l’accès des indigènes au territoire ; avec l’impulsion d’une mystique latino-américaine qui surpasse tout type de discrimination et de violence contre les femmes, en favorisant et en soutenant leur participation active et avec les mêmes droits que les hommes dans les différentes instances de décision » ; et avec comme objectif d’assurer que « l’enfance et la jeunesse obtiennent une attention spéciale pour qu’il n’y ait plus d’enfants exploités ni de jeunesse sans emploi ».

 

On demande aussi « une éducation qui répond aux problèmes et aux nécessités de transformation et de développement intégral de la paysannerie, qui viendrait affirmer les valeurs culturelles des communautés paysannes et des peuples indigènes ». De plus, on reconnait qu’il est nécessaire de « mobiliser nos formes d’organisation et de lutte, en prenant en compte les changements politiques et économiques imposés par le néolibéralisme », ainsi que le renforcement de l’autonomie des organisations de la paysannerie. On dénonce, en même temps, « la répression et la persécution des militants et des dirigeants paysans ».

 

Le modèle en dispute

 

Tout au long du chemin parcouru, s’est apposé dans l’agenda de la CLOC-LVC, il y a un certain temps de cela, le défi d’avancer dans la construction du projet politique populaire et la production de propositions envers différentes politiques publiques à partir de la défense d’une nouvelle matrice de production des biens agricoles basés sur l’agroécologie : ce modèle opposé à celui de l’agrobusiness qui vise uniquement à produire des aliments avec des intrants agrochimiques. Et par conséquent, avec de répercussions graves sur la santé de la population et la destruction environnementale.

 

L’agrobusiness est l’expression du réaménagement structurel dans la production agricole de la nouvelle phase du capitalisme. Selon João Pedro Stedile, dirigeant du Mouvement Sans Terre du Brésil, ce modèle “se caractérise brièvement par : organiser la production agricole en monoculture (d’une seule culture) à échelle chaque fois plus grande ; l’usage intensif de machines agricoles, expulsant la main-d’œuvre de la paysannerie ; la pratique d’une agriculture sans agriculteurs ; l’utilisation intensive de substances toxiques dans les champs, qui détruisent la fertilité naturelle des sols et de ses micro-organismes, contaminants ainsi les eaux dans les nappes phréatiques et, y compris, l’atmosphère en adoptant des défoliants et des siccatifs qui s’évaporent dans l’atmosphère et retombent ensuite avec les pluies. Et surtout, ils contaminent les aliments cultivés en générant des conséquences extrêmement graves sur la santé de la population. Ils utilisent chaque fois plus de semences transgéniques, standardisées et ils menacent directement l’environnement avec leurs techniques de production qui cherchent uniquement le meilleur rendement, en un temps record ! ».

 

L’agroécologie, au contraire, plus qu’un ensemble de techniques alternatives agricoles, elle constitue une nouvelle base technique et scientifique pour la production d’aliments, de fibres et de biomasse en quantité et en qualité suffisante pour l’approvisionnement national et pour les exportations en préservant et en conservant les ressources naturelles existantes comme base de la biomasse et des écosystèmes. Vu que les semences déterminent le modèle productif adapté ou non, les semences d’espèces natives – en étant adaptées au sol et au climat de la région – sont des facteurs déterminants de la qualité, de la diversité et de la quantité des aliments cultivés et qui, dès lors, se combinent avec la Souveraineté Alimentaire. Ce dernier est un concept développé par la CLOC-LVC à partir du fait que les aliments ne sont pas une marchandise, étant donné que l’alimentation est un droit pour la survie de l’humanité. C’est pourquoi, partout dans le monde, chaque village a le droit et le devoir de produire ses propres aliments. Car l’alimentation est thème stratégique pour l’autonomie d’un village ou d’une communauté mais également pour la Souveraineté de la Nation.

 

Cette dispute déterminera le futur de la vie sur cette planète suite à la grave et sérieuse destruction de la Nature occasionnée par le modèle d’agrobusiness donnant toujours la priorité au profit. Au fond, cette position politique est devenue un composant indispensable afin de pouvoir proposer, avancer et consolider les conquêtes menées au sein des politiques publiques. Bien qu’avec la partie adverse qui domine dans les régions et qui relève d’un réel défi exigeant tous les efforts possibles, il existe une une réussite clé : « la Déclaration sur les Droits des Paysans et des Autres Personnes qui Travaillent dans les Zones Rurales » qui fut adoptée par les Nations Unies (ONU), le 28 septembre 2018.

 

Nouveaux défis

 

Aussi bien qu’aux autres organisations sociales, la CLOC-LVC doit maintenant affronter les dérivations qui sont en cours pour les changements en matière de plateformes technologiques liées à la digitalisation, à la robotisation, au big data et à l’intelligence artificielle. De fait, la « datification » (ou systématisation de données enregistrables) de l’agrobusiness ne représente rien de nouveau : il y a déjà de cela plusieurs décennies que sont enregistrées différentes variétés de semences, qui sont ensuite stockées dans des entrepôts afin qu’elles soient brevetées para les multinationales.

 

Avec les vagues récentes de digitalisation, les changements s’accélèrent et impactent considérablement beaucoup de pays du Sud. Un de ces aspects se trouve être le contrôle des champs avec la présence de machinerie digitale, de caméras et senseurs qui enregistrent toutes les données liées aux cultures, au climat, à la terre, au système d’irrigation, des pestes, des mauvaises herbes, etc…. avec lequel les entreprises qui vendent des semences et des intrants chimiques peuvent identifier à distances les problèmes survenus dans les cultures pour ainsi pouvoir diriger l’agriculteur vers les pesticides ou fertilisants à utiliser dans ce cas. Ceci implique une érosion des connaissances communautaires et des formes ancestrales et agroécologiques de gestion de la biodiversité et de la qualité des sous-sols, générant ainsi des nouvelles formes de dépendance.

 

Un autre facteur à garder en tête est celui qui a lieu à travers l’incursion des plateformes de « commerce électronique » dans la chaine agroalimentaire qui n’implique non seulement la distribution, mais aussi l’achat en masse para ces mêmes entreprises d’étendues colossales de terre, particulièrement dans les pays du Sud, pour pouvoir contrôler toute la chaine de production et de distribution des aliments, avec lequel ils pourront également fixer les prix. Dans un premier temps, cela leur permet de créer de la concurrence déloyale avec les producteur locaux en vendant à des prix compétitifs, ce qui leur permet de s’accaparer le marché. Dans un second temps, lorsqu’ils auront obtenu un marché captif, ils pourront augmenter les prix selon leurs envies.

 

C’est avec ce panorama à l’horizon, qu’il nous est nécessaire pourvoir agrandir le cadre du futur à travers des politiques d’alliances afin de créer de ponts entre les personnes qui travaillent pour les droits et la justice sociale, mais aussi pour affronter les grandes corporations.

 

94 à Lima (Pérou), que se constitue la Coordinatrice Latino-Américaine des Organisations de la Paysannerie (CLOC) avec la participation de 84 organisations provenant de 19 pays d’Amérique Latine et des Caraïbes. Ceci suite à un processus de convergence de plusieurs années qui s’est tissé dans le cadre de la Campagne Continentale 500 Ans de Résistance Indigène, Noire et Populaire.

 

Ce processus a comme épicentre initial un rapprochement des organisations paysannes-indigènes de la Région Andine à partir d’un atelier d’échange d’expériences en éducation et en communication (octobre 1987) dans lequel a été considérée urgente la nécessité de surmonter le caractère sporadique des relations, en précisant que : “le fait que nous comprenons l’importance de cheminer ensemble ne veut pas dire que le chemin sera facile. Après nous être ignorés mutuellement depuis toujours, il y a un monde d’ignorance qui nous sépare”.

 

Étant donné les désastres engendrés par l’impact du néolibéralisme actuel, ceux-ci ont également eu des répercussions considérables sur le déchirement du tissu social organisationnel et c’est dans ce cadre que la perspective unitaire trouve un terrain fertile. C’est alors, que cet élan se répandra dans les autres régions notamment grâce à la Campagne Continentale 500 Ans de Résistance Indigène, Noire et Populaire qui aura lieu en octobre 1989 et en octobre 1992, avec le motif du Veme Centenaire depuis l’arrivée espagnole sur le sol américain.

 

La particularité de cette campagne est qu’elle ne se termine pas là sinon qu’elle se convertit en une réponse pionnière depuis la paysannerie populaire au phénomène de la globalisation néolibérale. Entre autre, car elle a réussi à rassembler des promoteurs dans des secteurs traditionnellement exclus, sous le principe de « l’unité dans la diversité ». Ceci a permis d’entrelacer les actions locales avec celles à un niveau global, en contrecarrant ainsi le « localisme » que le néolibéralisme prétendait imposer aux demandes sociales. S’est ensuite créé un melting-pot où ont pu s’unir diverses articulations sectorielles dotées de critères organisationnels rénovateurs et cela a notamment généré un mouvement de solidarité international significatif.

 

C’est comme cela que depuis sa naissance, l’unité proposée para la CLOC a cherché aller au-delà des accords formels ou des engagements politiques afin de se situer au sein de luttes concrètes, ce qui implique également pouvoir compter sur des organisations nationales représentatives et, par conséquent, de masse. Ces définitions ont été maintenues comme référents pour le développement de la coordination. De plus, c’est sous ces paramètres que, deux ans plus tard, à Tlaxcala au Mexique (avril 1996), se formalise sa participation au sein de La Vía Campesina International.

 

Principes

 

Après avoir répondu lors de la journée fondatrice que : « Les politiques néolibérales dans le secteur agraire latino-américain ont provoqués de fortes régressions dans les réformes agraires avec des législations anti-paysannes qui ont comme but de lancer sur le marché des millions d’hectares de terres et de faciliter le processus de concentration de celles-ci. Ces politiques ont également occasionné une croissance alarmante de la pauvreté, de l’exode rural ainsi que de la destruction des économies paysannes », s’établissent les principes qui marqueront le futur développement de la CLOC.

 

« Sur le plan agraire, nous avons conclu que le droit des paysans à la terre et ceux des indigènes à leur territoire est irréfutable et irrévocable en tant que partie intégrante des droits humains. Une vraie réforme agraire devrait représenter des changements profonds au sein des structures sociales et productives, ainsi qu’une réorientation de la législation anti-paysanne vers une garantie aux différentes formes de propriété sociale et la gestion directe de la terre. Non aux grands propriétaires fonciers, la terre appartient à celles et ceux qui la travaillent ! », signale la Déclaration.

 

C’est fondamental, précise-t-elle, de « promouvoir l’accès des petits et moyens producteurs au crédit, à l’assistance technique et à l’investigation, aux marchés sûrs et à des prix justes pour leurs produits ainsi qu’une assurance agricole et services de base ; encourager des formes alternatives de développement autonome et d’intégration économique depuis nos organisations, tant au niveau local qu’au niveau national et continental. Travailler pour une agriculture durable qui garantit l’amélioration de la qualité de vie de la population, l’utilisation rationnelle des ressources naturelles et la préservation de nos ressources génétiques ».

 

La Déclaration signale aussi l’engagement dans la « lutte pour le respect et l’identité culturelle, pour l’autodétermination et pour l’accès des indigènes au territoire ; avec l’impulsion d’une mystique latino-américaine qui surpasse tout type de discrimination et de violence contre les femmes, en favorisant et en soutenant leur participation active et avec les mêmes droits que les hommes dans les différentes instances de décision » ; et avec comme objectif d’assurer que « l’enfance et la jeunesse obtiennent une attention spéciale pour qu’il n’y ait plus d’enfants exploités ni de jeunesse sans emploi ».

 

On demande aussi « une éducation qui répond aux problèmes et aux nécessités de transformation et de développement intégral de la paysannerie, qui viendrait affirmer les valeurs culturelles des communautés paysannes et des peuples indigènes ». De plus, on reconnaît qu’il est nécessaire de « mobiliser nos formes d’organisation et de lutte, en prenant en compte les changements politiques et économiques imposés par le néolibéralisme », ainsi que le renforcement de l’autonomie des organisations de la paysannerie. On dénonce, en même temps, « la répression et la persécution des militants et des dirigeants paysans ».

 

Le modèle en dispute

 

Tout au long du chemin parcouru, s’est apposé dans l’agenda de la CLOC-LVC, il y a un certain temps de cela, le défi d’avancer dans la construction du projet politique populaire et la production de propositions envers différentes politiques publiques à partir de la défense d’une nouvelle matrice de production des biens agricoles basés sur l’agroécologie : ce modèle opposé à celui de l’agrobusiness qui vise uniquement à produire des aliments avec des intrants agrochimiques. Et par conséquent, avec de répercussions graves sur la santé de la population et la destruction environnementale.

 

L’agrobusiness est l’expression du réaménagement structurel dans la production agricole de la nouvelle phase du capitalisme. Selon João Pedro Stedile, dirigeant du Mouvement Sans Terre du Brésil, ce modèle “se caractérise brièvement par : organiser la production agricole en monoculture (d’une seule culture) à échelle chaque fois plus grande ; l’usage intensif de machines agricoles, expulsant la main-d’œuvre de la paysannerie ; la pratique d’une agriculture sans agriculteurs ; l’utilisation intensive de substances toxiques dans les champs, qui détruisent la fertilité naturelle des sols et de ses micro-organismes, contaminants ainsi les eaux dans les nappes phréatiques et, y compris, l’atmosphère en adoptant des défoliants et des siccatifs qui s’évaporent dans l’atmosphère et retombent ensuite avec les pluies. Et surtout, ils contaminent les aliments cultivés en générant des conséquences extrêmement graves sur la santé de la population. Ils utilisent chaque fois plus de semences transgéniques, standardisées et ils menacent directement l’environnement avec leurs techniques de production qui cherchent uniquement le meilleur rendement, en un temps record ! ».

 

L’agroécologie, au contraire, plus qu’un ensemble de techniques alternatives agricoles, elle constitue une nouvelle base technique et scientifique pour la production d’aliments, de fibres et de biomasse en quantité et en qualité suffisante pour l’approvisionnement national et pour les exportations en préservant et en conservant les ressources naturelles existantes comme base de la biomasse et des écosystèmes. Vu que les semences déterminent le modèle productif adapté ou non, les semences d’espèces natives – en étant adaptées au sol et au climat de la région – sont des facteurs déterminants de la qualité, de la diversité et de la quantité des aliments cultivés et qui, dès lors, se combinent avec la Souveraineté Alimentaire. Ce dernier est un concept développé par la CLOC-LVC à partir du fait que les aliments ne sont pas une marchandise, étant donné que l’alimentation est un droit pour la survie de l’humanité. C’est pourquoi, partout dans le monde, chaque village a le droit et le devoir de produire ses propres aliments. Car l’alimentation est thème stratégique pour l’autonomie d’un village ou d’une communauté mais également pour la Souveraineté de la Nation.

 

Cette dispute déterminera le futur de la vie sur cette planète suite à la grave et sérieuse destruction de la Nature occasionnée par le modèle d’agrobusiness donnant toujours la priorité au profit. Au fond, cette position politique est devenue un composant indispensable afin de pouvoir proposer, avancer et consolider les conquêtes menées au sein des politiques publiques. Bien qu’avec la partie adverse qui domine dans les régions et qui relève d’un réel défi exigeant tous les efforts possibles, il existe une une réussite clé : « la Déclaration sur les Droits des Paysans et des Autres Personnes qui Travaillent dans les Zones Rurales » qui fut adoptée par les Nations Unies (ONU), le 28 septembre 2018.

 

Nouveaux défis

 

Aussi bien qu’aux autres organisations sociales, la CLOC-LVC doit maintenant affronter les dérivations qui sont en cours pour les changements en matière de plateformes technologiques liées à la digitalisation, à la robotisation, au big data et à l’intelligence artificielle. De fait, la « datification » (ou systématisation de données enregistrables) de l’agrobusiness ne représente rien de nouveau : il y a déjà de cela plusieurs décennies que sont enregistrées différentes variétés de semences, qui sont ensuite stockées dans des entrepôts afin qu’elles soient brevetées para les multinationales.

 

Avec les vagues récentes de digitalisation, les changements s’accélèrent et impactent considérablement beaucoup de pays du Sud. Un de ces aspects se trouve être le contrôle des champs avec la présence de machinerie digitale, de caméras et senseurs qui enregistrent toutes les données liées aux cultures, au climat, à la terre, au système d’irrigation, des pestes, des mauvaises herbes, etc…. avec lequel les entreprises qui vendent des semences et des intrants chimiques peuvent identifier à distances les problèmes survenus dans les cultures pour ainsi pouvoir diriger l’agriculteur vers les pesticides ou fertilisants à utiliser dans ce cas. Ceci implique une érosion des connaissances communautaires et des formes ancestrales et agroécologiques de gestion de la biodiversité et de la qualité des sous-sols, générant ainsi des nouvelles formes de dépendance.

 

Un autre facteur à garder en tête est celui qui a lieu à travers l’incursion des plateformes de « commerce électronique » dans la chaine agroalimentaire qui n’implique non seulement la distribution, mais aussi l’achat en masse para ces mêmes entreprises d’étendues colossales de terre, particulièrement dans les pays du Sud, pour pouvoir contrôler toute la chaine de production et de distribution des aliments, avec lequel ils pourront également fixer les prix. Dans un premier temps, cela leur permet de créer de la concurrence déloyale avec les producteur locaux en vendant à des prix compétitifs, ce qui leur permet de s’accaparer le marché. Dans un second temps, lorsqu’ils auront obtenu un marché captif, ils pourront augmenter les prix selon leurs envies.

 

C’est avec ce panorama à l’horizon, qu’il nous est nécessaire pourvoir agrandir le cadre du futur à travers des politiques d’alliances afin de créer de ponts entre les personnes qui travaillent pour les droits et la justice sociale, mais aussi pour affronter les grandes corporations.

 

 

 

 

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