Ce que dit l’élection de Donald Trump

09/11/2016
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Les commentateurs et l’opinion publique qu’ils influencent, presque unanimement, parlent de séisme  à propos de l’élection de Donald TRUMP. Selon eux, il y a quelques semaines encore, il était absolument impensable d’imaginer sa victoire. Celle-ci n’a en réalité rien de surprenant. Elle confirme, au contraire, qu’à l’échelle internationale, la démocratie représentative - même si elle n’était souvent qu’une façade - laisse de plus en plus place à la dictature des marchés. Quand un Donald remporte une élection présidentielle cela ne fait qu’illustrer la prise directe du pouvoir politique par les « Picsous ».

 

Leur argent est roi

 

Jusqu’alors, dans la plupart des pays dits démocratiques à économie libérale, ceux et celles qui contrôlaient l’économie et possédaient d’immenses fortunes se contentaient  de financer des partis politiques et  de téléguider des candidats dont le rôle était de défendre leurs intérêts. Aujourd’hui, fort de leur puissance financière, ils s’installent directement aux commandes des Etats. De plus en plus, dans ce monde « globalisé », les dirigeants des « démocraties » n’ont rien à envier aux monarques du Golfe, du Maroc, de Thaïlande ou d’ailleurs. Pareillement, ils sont  à la tête d’empires immobiliers et médiatiques, ils achètent des clubs de sport et placent leur fortune dans les paradis fiscaux. Ensemble, ils prônent, la dérèglementation du travail, la destruction des services publics, les privatisations, le contrôle policier des individus et des sociétés.

 

Leur dictature s’installe

 

L’arrivée au pouvoir des hommes d’affaire, des magnats de l’industrie et de la finance a pour conséquence, dans tous les cas,  d’ouvrir le champ à la surexploitation, à la précarité et à la misère, au mal-être dans des franges de plus en plus larges des populations. Or, les profiteurs du système sont tout à fait conscients que les résistances se manifesteront de plus en plus fort et, partout, ils préparent les conditions d’instauration de dictatures. La propagande d’idées xénophobes, racistes et révisionniste, le rabaissement des valeurs humaines à travers leurs médias, la posture de leurs représentants politiques sont en grande partie responsable, d’une part, des dérives fascistes qui gangrènent les populations et, d’autre part, de la poussée de l’extrême droite au plan international.  Les votes qui se sont portés sur  Donald Trump sont de la même veine que ceux qui ont porté au pouvoir les Orban, Erdogan, Sissi, Park, etc.  Le tableau ne serait pas complet si nous  n’y rattachions la multiplication des coups d’états parlementaires qui sont orchestrés par des puissances d’argent contre les gouvernements progressistes (Honduras, Brésil, Venezuela, etc.)

 

Aujourd’hui, nous devons tirer des leçons de cette réalité pour tenir les positions et poursuivre la contre-offensive

 

 

Pour ceux qui veulent vraiment changer le monde, il s’agit donc, de se défaire de cette aliénation qui conduit à idéaliser certains pays  et leur conception mythique de la démocratie. Il s’agit, surtout et plus que jamais, de dénoncer les opportunistes qui s’accoquinent avec le système et de s’engager dans la construction de l’alternative. 

 

Martinique le 09/ 10/2016

 

- Robert Sae, Responsable aux affaires extérieures du CNCP

 

https://www.alainet.org/fr/articulo/181557?language=en
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